Retrouvez l'équipe de Triple Performance au Sia'Pro, du 23 au 25 février (Stand E58 Hall 7 - au sein du Salon de l'Agriculture) - en savoir plus

Mieux connaître ses animaux de pâturage

De Triple Performance
Aller à :navigation, rechercher

Mieux connaître ses animaux de pâturage 5.png

En élevage, les animaux peuvent être considérés comme des êtres vivants, pour lesquels on se définit des objectifs de production. On a alors besoin d'en décrire les caractéristiques, avec des aspects propres à l’anatomie et la physiologie animale (structures et fonctionnements métaboliques) et d’autres aspects propres à la sensibilité animale (fonctionnement psychologique ou émotionnel).

Les animaux d'élevage sont souvent jugés sur la base d'un nombre limité de caractéristiques. Pourtant, ils offrent des souplesses intéressantes pour construire des systèmes d’alimentation, basés sur le pâturage à chacune des saisons de l’année.
Les animaux sont vivants et il est bon de reconnaitre leurs dynamiques comportementales et physiologiques. Cela permet de diversifier ses objectifs, de mieux choisir ses pratiques et d’évaluer les résultats obtenus sans les comparer avec des animaux conduits dans des systèmes hors sols.

La valorisation de chaque parcelle est singulière. Elle se construit par des pratiques adaptées qui organisent la rencontre entre la végétation et le troupeau. Une des clefs de la réussite est donc de bien savoir caractériser ses animaux en diversifiant les critères d’observation et en comprenant les dynamiques.


Mieux connaître ses animaux permet de :

  • Valoriser au mieux les végétations hétérogènes et diversifiées.
  • S’appuyer sur le caractère vivant du troupeau.
  • Savoir définir ses propres objectifs et décider à l’avance et chaque jour des pratiques pour les atteindre.

Caractériser, ça veut dire quoi?

La caractérisation est une évaluation de l’état actuel du fonctionnement des animaux. Connaître précisément quelles sont les

caractéristiques des animaux qui sont à alimenter est utile pour aider à construire la conduite d’élevage sur les parcelles de la ferme.
Nous proposons ici une liste de caractéristiques intéressantes à pointer sur les animaux en vue de réussir leur alimentation

au pâturage. Ces caractéristiques sont regroupées en trois grandes catégories :

  • La demande alimentaire  : le ruminant utilise les nutriments de son alimentation pour satisfaire ses besoins de production et aussi de reproduction, de croissance… Connaitre ses capacités de réponse à des variabilités de qualité nutritive de l’alimentation est essentielle.
  • Les compétences alimentaires : le ruminant dispose d’une capacité à transformer les fourrages pour vivre et produire de la viande, du lait, de la laine, etc. Celle-ci varie sur plusieurs aspects qui vont de l’ingestion à la digestion.
  • L’allotement  : un animal seul ne représente pas grand-chose dans un système d’élevage. Au sein d’un lot, les caractéristiques de chaque animal sont proches. Cependant, il existe une diversité qu’il va falloir confronter à une seule conduite d’élevage.

La demande alimentaire des animaux

Les différentes périodes de demande alimentaire de chacun des types d’animaux déterminent les préoccupations à avoir en matière de végétation disponible au pâturage. Elles varient en fonction des besoins physiologiques que l’éleveur cherche à couvrir, en lien avec le calendrier de reproduction et de production. La façon dont les animaux assument un décalage entre besoins et offre nutritionnelle est également à prendre en compte. Ce décalage se fait en alternant mobilisation et stockage des réserves corporelles et gestion de la distribution des nutriments pour les différentes fonctions à assurer (entretien, reproduction, production). La demande alimentaire peut être vue comme une tuyauterie sur laquelle est greffée un ensemble de robinets représentant les différentes fonctions à couvrir par les animaux. Les robinets sont le moyen de réguler les flux d'allocation des nutriments. Un vase d'expansion permet de gérer les réserves corporelles.

Caractériser la demande alimentaire des animaux

Des possibilités de pilotage par les pratiques

La structure et le fonctionnement de l’organisme sont sous l’influence de plusieurs facteurs. Certains peuvent aisément être pilotés : les

circonstances au pâturage (marche, stade physiologique...), le potentiel génétique de départ de l'animal et les apprentissages au fil des circonstances vécues dans l'élevage (par exemple: gestion d'une sous-alimentation, croissance compensatrice). L’éleveur par ses choix techniques décide la demande alimentaire du troupeau et oriente la répartition des nutriments vers l’entretien, la reproduction ou la production. Il fait aussi le choix de profiter de la capacité des animaux à gérer des sous-alimentations. Il améliore ainsi la fluidité de la rencontre troupeau-végétation à chaque saison.

Les compétences alimentaires des animaux

Le ruminant dispose d'aptitudes anatomiques pour ingérer et digérer (forme de la bouche, estomacs supplémentaires, rumen volumineux, rumination). Il dispose aussi d'aptitudes métaboliques pour réussir à s’alimenter sur des fourrages fibreux (fermentation microbienne, absorption des nutriments, stockage de réserves). Il dispose enfin d'aptitudes cognitives pour renforcer les comportements efficaces et limiter les erreurs alimentaires (connaissance des aliments, compétences de préhension, gestion du temps, préférences alimentaires). Ces trois aptitudes peuvent être caractériser au travers d'un regard porté sur les différentes capacités des animaux à ingérer et à digérer. Ces capacités sont influencées par une multitude de paramètres et sont donc construites, au fil de sa vie et en temps réel, par l’environnement d’élevage et par la conduite de l’éleveur. Il s’agit de bien les connaître pour savoir si ses animaux seront capables de satisfaire leurs besoins à partir de fourrages disponibles dans les parcelles de la ferme.

Caractériser les compétences alimentaires des animaux grâce à une diversité de critères d'observation

Des possibilités de pilotage par les pratiques

Les compétences des animaux sur le plan de l’ingestion et de la digestion sont construites. On parled’innéeen ce qui concerne le potentiel génétique de départ (choix des espèces/races, sélection…), d’acquis pour ce qui concerne les conséquences de l’éducationalimentairedes animaux et de circonstancielpour ce qui concerne l’effet des conditions particulières au moment du pâturage. L’éleveur, par ses choix de sélection génétique, d’éducation alimentaire et de conduite, façonne les capacités d’ingestion et de digestion de l’animal au regard d’une végétation donnée.

Caractériser la connaissance du milieu

L’adaptation de l’animal au milieu et sa facilité d’élevage sont des éléments déterminants à la réussite d'une pratique. L’espace pâturé est un lieu de vie pour l’animal qui a besoin de se sentir bien pour y rester, s’alimenter et atteindre les performances souhaitées. Nous parlons ici de l’adaptation aux conditions du milieu (marche, pente, faible portance, froid, chaleur, parasites…), mais aussi des relations avec l’éleveur pour faciliter la conduite (animaux plus ou moins dociles, maternels, respectueux des clôtures…). Ces adaptations sont largement construite par les pratiques : on parle d'inné (choix du potentiel génétique), d'acquis (éducation/apprentissage) et de circonstanciels (conduite en lot sur les surfaces, gardiennage, équipements pastoraux…).

L’allotement : une diversité d'individus, mais une conduite unique

La conduite en lot des animaux est nécessaire pour faciliter les conditions d’élevage. Un lot est donc un groupe d’animaux réunis pendant un certain temps autour d’une conduite similaire. La diversité des compétences et de la demande alimentaire est plus ou moins forte, mais toujours une réalité puisque chaque animal est unique, un peu à l’image d’une classe d’écoliers. La reconnaissance de cette diversité incite à accepter et prévoir les conséquences d’une conduite unique sur la performance atteinte selon les individus.

Caractériser son lot d'animaux

Des possibilités de pilotage par les pratiques

Si la singularité des individus est toujours vraie, les pratiques pèsent sur la diversité, sur la taille et sur la composition des lots d’animaux. Ceci à travers la mise en place du calendrier de reproduction et de production à l’échelle de la ferme, en tenant compte des réalités de l’organisation du travail de l’éleveur et des enjeux sur les surfaces. Les pratiques peuvent prévoir également la gestion dans le temps des conséquences de la diversité des performances des animaux d’un lot. L’éleveur par ses choix décide de la conduite en lot sur les différentes parcelles.

Exemple d'un lot de génisses

Paturajuste connaitre animaux genisses.png

Le lot de génisses comporte peu de diversité entre animaux. L'animal pilote peut être défini ainsi : une génisse en phase de finition lente

(besoins alimentaires forts) avec de bonnes capacités à pâturer en milieux humides de part son élevage depuis le plus jeune âge sur ces parcelles. Ainsi, peu de conséquences sont à prévoir mis à part une éventuelle hétérogénéité dans les durées de finition.

Autres fiches Pâtur’Ajuste

Sources

SCOPELA, avec la contribution des éleveurs. Fiche technique du réseau Pâtur’Ajuste : Mieux connaître ses animaux. Avril 2021. Disponible sur : https://www.paturajuste.fr/parlons-technique/ressource/ressources-generiques/mieux-connaitre-ses-animaux

Partager sur :