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Elevage bovin et porcin extensif.
Thomas Chantegros
Institut Agro Montpellier Haute-Vienne (département) Polyculture-élevage

Chantegros, génisses.jpg

Mathieu et Thomas Chantegros sont, initialement, associés dans le GAEC familial. Depuis son arrivée dans le GAEC, Thomas suit une trajectoire de production biologique notamment pour limiter les charges en intrants et réduire l’impact sur l’environnement.

Le  mantra de Thomas : “Minimiser pour maximiser”. Les deux frères n’hésitent pas à tester des pratiques innovantes pour minimiser les charges, leur impact sur l’environnement et maximiser leur autonomie.

Contexte

  • Nom de l’exploitation : GAEC de la Petite Vallée.
  • Localisation :  Saint-Victurnien, Haute-Vienne (87), Limousin.
  • SAU : 184 ha.
  • Production : Polyculture élevage
  • Cultures : 58 ha de céréales (Orge : 12 ha , Blé : 15 ha , Féverole : 9 ha , Triticale : 22 ha.), 56 ha de prairies permanentes et 70 ha de prairies temporaires.
  • Cheptel :
    • Atelier porcin: 800 à 900 porcs à l’engraissement,
    • Atelier bovin naisseur/engraisseur : 120 vaches mères en race limousine, 90 veaux, 20 génisses pour le renouvellement ainsi que 3 taureaux.
  • Cahier des charges : Agriculture Biologique pour l’élevage de porc.  
  • UTH : 4.
  • Climat :
    • Pluviométrie annuelle moyenne : 1100 mm/an.
    • T° moyenne : 11,5 °C.
    • Type de climat : Chaud et tempéré, avec de fortes averses tout au long de l’année (classification CFB d’après Koppen).


Chantegros, génisses.jpg

Historique

  • 1989 : Installation de Mme Chantegros, mère de Mathieu et Thomas, avec 15 ha de SAU et 10 vaches.
  • 2006 : Création du GAEC de la Petite Vallée lors de l’association de M. Chantegros à son épouse. Il y avait alors une quarantaine de vaches et une SAU d’environ 60 ha ainsi que la construction de plusieurs bâtiments.
  • 2014 : Installation de Mathieu Chantegros, leur fils, sur la GAEC après un BAC PRO CGEA, en reprenant une exploitation voisine. L’exploitation compte alors 165 ha et une centaine de vaches.
  • 2018 : Installation de Thomas Chantegros dans le GAEC en reprenant une exploitation bio voisine. Il y a alors 5 sites d’exploitation sur 4 communes voisines. Les productions animales et végétales sont alors en bio.
  • Aujourd’hui : Thomas Chantegros a créé une entreprise individuelle pour garder sa production de porcs en bio, le GAEC, et notamment la production céréalière, ayant dû passer à une agriculture conventionnelle à cause d'années de production difficiles. Leur père est parti à la retraite.

Ils ont 2 salariés sur leur boucherie de vente directe : leur mère et un boucher à plein temps.


Vers une agriculture plus durable

Étapes de transition

  • Lors de son installation en 2018, Thomas s’est directement intéressé aux pratiques limitant les intrants pour réduire leurs charges économiques et leur impact environnemental. Il a alors participé à des conférences et regardé de nombreuses vidéos, notamment de Ver de Terre Production, pour chercher de nouvelles pratiques. Tous les associés ont accepté et suivi le mouvement en voyant les bénéfices.
  • Ils ont alors implanté des couverts végétaux, réduit les intrants, supprimé le travail du sol et fait du semis direct. Ils utilisent principalement des semences de ferme triées sur l’exploitation et stockées dans des silos.
  • Cependant, durant les dernières années, la production céréalière est devenue de plus en plus difficile à cause des conditions climatiques très humides. Ils ont alors décidé de dissocier la production de porcs bio du reste des productions (céréalières et donc bovines) passées en conventionnel.
  • De plus, ils utilisent tout leur lisier et fumier pour les épandre sur les prairies et céréales en tant qu’engrais et amendement lorsqu’ils jugent cela nécessaire. Grâce à cela, ils ont une autonomie fourragère pour leur troupeau de bovins.


Objectifs

Leurs principaux objectifs sont :

  • Etre autonome tant en fourrage qu’en protéine ou encore en semences.
  • Réduire leurs intrants et le travail du sol pour limiter les charges économiques et le temps de travail passé dans le tracteur. En utilisant la totalité des effluents d’élevage pour les prairies et cultures, puis en récoltant les fourrages, les méteils et les céréales pour l’élevage, un cercle vertueux sera créé. Ils sont aussi passés au semis direct.
  • Limiter leur impact environnemental en utilisant les services de la faune et de la flore (couvert végétal, plantes de services, …)
  • Réussir à produire les céréales en bio. Ils testent ainsi de nouveaux outils et de nouvelles pratiques.


Effets des pratiques

Depuis son installation, Thomas s’est beaucoup intéressé aux différentes pratiques réduisant le travail du sol et les intrants. Depuis la mise en place du semis direct notamment ou encore de l’épandage de lombricompost, ils ont observé une grande augmentation du nombre de vers de terre dans leur champ.

De plus, ils ont observé une amélioration significative de la fertilité des sols par la diversification des rotations, la diminution du travail du sol et l’épandage d’effluents raisonné. Certaines parcelles étaient très peu fertiles, et il était compliqué d’y faire des prairies, leurs pratiques ont permis d’y remédier. Les analyses de sol montrent des taux de matière organique (MO) importants, aux alentours de 3% sur les cultures et 6% sur les prairies.

Finalement, réduire le temps passé sur le tracteur leur permet d’allouer ce temps à d’autres choses.


Expérimentations et objectifs à venir

Dans les années à venir, l’objectif est de continuer vers une autonomie de l’exploitation, en travaillant notamment sur l’autonomie protéique et sur la fertilisation. Ils souhaitent apprendre à maîtriser le compostage des effluents à froid pour augmenter les valeurs fertilisantes des effluents.

Ils souhaitent aussi réussir à repasser en production céréalière biologique. Pour cela, ils expérimentent notamment par le semis direct avec un semoir combiné strip-till, pratique actuellement dépendante des désherbants. Ils continuent de mettre en place les couverts et souhaitent maîtriser de mieux en mieux le salissement pour stabiliser les rendements des grandes cultures.

Ils vont tester l’implantation de luzerne dans la rotation sur les nouvelles surfaces qu’ils vont acquérir.


Système de production

Production végétale

Thomas et Mathieu Chantegros cultivent 184 ha de surface agricole, avec 58 ha de céréales, 56 ha de prairies permanentes et 70 ha de prairies temporaires.


Rotation et assolement

Les 58 ha de cultures annuelles sont destinés à l’alimentation du cheptel et à la vente via la coopérative Océalia. La rotation mise en place est : orge, blé, féverole, triticale.

Cette rotation intègre des couverts végétaux d’interculture systématiquement, semés en direct. La composition des couverts varie selon les besoins et les idées. En général, Thomas et Mathieu cherchent à amener de l’azote au sol avec des légumineuses, le plus souvent de la féverole. Cependant, des crucifères peuvent aussi être implantées afin d’améliorer la structure du sol.


Matériel et techniques culturales

Thomas et Mathieu utilisent un semoir direct combiné strip-till, acheté quelques temps après que Thomas se soit installé. Ce semoir est utilisé systématiquement, que ce soit pour les cultures, les couverts ou les prairies. Ils utilisent de façon exceptionnelle la charrue mais l’objectif principal est de limiter le travail du sol au maximum. L’épandage de lisiers et de fumier (30 t/ha) est quasiment systématique sur les cultures et représente l’apport majeur en azote.


Itinéraires techniques des cultures

Grandes culture

Le semis des cultures se fait en général après un couvert qui est, soit détruit par le gel, soit détruit par désherbage chimique. Le semis se fait au combiné strip-till en direct, ce qui permet d’éviter le travail du sol supplémentaire et de limiter les passages.

Selon la culture, ils appliquent au cours de l’année des fongicides et herbicides. Ils moissonnent et sème un couvert dès que les conditions sont favorables.


Couverts

Les couverts végétaux sont semés suite aux récoltes et selon les conditions météo (en général sortie d’été). Ils sont semés en direct (avec strip-till), et sont soit détruits naturellement (par le gel par exemple), soit broyés. La composition du couvert est en général adaptée aux besoins du sol d’après Thomas et Mathieu, on parle alors de plantes de services : on retrouve en général des légumineuses (de la féverole par exemple) pour apporter de l’azote au sol, ainsi que des crucifères, qui permettent de structurer le sol avec leurs racines.

L’idée est de restituer les résidus au sol, tout en limitant le travail du sol. Les Chantegros évitent donc au maximum d’utiliser les outils pour enfouir les résidus.


Prairies temporaires

Les prairies sont généralement semées en direct avec un mélange de graminées et de légumineuses (à 50% pour obtenir des aides de la PAC) avec une densité de 350 g/m2. La composition actuelle des prairies temporaires est dactyle, fétuque, trèfle rouge et trèfle blanc (25% de chaque). Elles sont fauchées pour l’alimentation du troupeau (foin, enrubannage, ensilage).


Prairies permanentes

Les prairies permanentes ont une composition très variée entre chaque parcelle, ce qui est principalement dû au passif des parcelles et aux conditions pédoclimatiques. Thomas et Mathieu estiment retrouver en général du lotier, du trèfle blanc, de la fétuque et du ray-grass. La majorité des prairies permanentes sont implantées depuis de nombreuses années.

Les deux frères Chantegros épandent 1000 m3/an de lisiers et 10 tonnes/ha de fumier sur les prairies.


Production animale

Bovins

  • Le troupeau est composé de : 120 mères, 90 veaux, 20 génisses de renouvellement et de 3 taureaux. Le cheptel est de race limousine pure.
  • 90 veaux naissent en moyenne par an (de décembre à février) dont 20 génisses pour le renouvellement. Approximativement 10% des veaux meurent au vêlage ou dans les jours suivant leur naissance. Les taureaux permettent la monte naturelle et sont renouvelés seulement lorsqu’ils ne peuvent plus assurer les montes.
  • Le troupeau est mis au pâturage du 15 mars au 15 décembre sur des petites parcelles avec rotation une fois par semaine. Le reste de l’alimentation est assurée par les fourrages produits sur la ferme et des apports supplémentaires minéraux. Le foin non destiné à l’enrubannage ou à l’ensilage est stocké en balles. Pour l’atelier bovin, l’exploitation est autonome en fourrage mais pas en protéine.
  • Les génisses produisent en moyenne 400 kg de carcasse. Une partie des veaux mâles au sevrage sont transformés par le boucher de l’exploitation, et une autre partie est vendue à la coopérative.
  • Les vaches sont traitées systématiquement contre la grippe, et sont soit tondues sur le dos, soit soufflées pour éviter que de la paille s’accumule et garde de l’humidité, ce qui pourrait engendrer des maladies.
  • Les veaux sont piqués en curatifs contre la diarrhée par cryptosporidiose.
  • Les effluents sont accumulés et compostés afin d’être épandus sur les terres.
Photo des génisses à l'engraissement


Porcins

  • L’atelier porcin regroupe 800 à 900 porcs bio, issus de croisements à 100%. Le cheptel porcin a été créé à l’installation de Thomas dans le GAEC. Les porcs arrivent à 6 semaines par groupes de 12, provenant d’un élevage bio à Flavignac. Ils sont engraissés par Thomas et abattus entre 10 à 12 mois.
  • Les porcs sont nourris avec des rations de grains bio (triticale/pois) achetées à la coopérative, et pâturent dans les prés derrière la porcherie. La coopérative impose que l’intégralité de l’exploitation soit en bio, ce qui explique la création d’une entreprise individuelle par Thomas.
  • Les porcs sont traités en curatif de façon systématique avec un antiparasitaire.
  • Le lisier produit est stocké, composté et épandu sur les cultures et les prairies.


Complémentarité entre les productions

La complémentarité entre les productions est au centre du fonctionnement de l’exploitation des Chantegros.

  • Les cultures de céréales et de légumineuses, ainsi que les prairies permettent une autonomie totale du troupeau bovin en fourrage, et à l’avenir une autonomie protéique.
  • Les effluents organiques des vaches et des porcs sont valorisés pour la fertilisation des cultures et des prairies, ce qui mènera à terme à une autonomie de l’exploitation en intrant azoté.

Les richesses créées par les deux ateliers d'élevage permettent aussi aux Chantegros d’investir pour l’amélioration continue de leurs pratiques.


Impact des pratiques innovantes sur ce système

Les Chantegros ne disposent pas d’un recul important en nombre d’années sur leurs nouvelles pratiques, mais constatent cependant de nombreux changements positifs, et de points d’amélioration.

La diminution du travail du sol, notamment par le semis direct en strip-till, l’apport important en fumier et lisier dans les parcelles de culture et de prairies a permis une augmentation significative du taux de matière organique (actuellement 3% en culture et 6% en prairie).

Thomas et Mathieu observent aussi une augmentation significative des populations de vers de terre dans leurs sols.

Nous avons pu observer une parcelle avec un semis direct au strip-till de blé :

Photo de l'implantation d'un semis de blé au strip-till par Thomas Chantegros

Ce système leur permet à la fois de conserver leurs sols, d’assurer leur fertilité, et d’offrir suffisamment de fourrage au troupeau.

Cependant, les Chantegros se sont récemment heurtés à un problème : le salissement des parcelles (du rumex principalement). Travailler en Bio tout en limitant le travail du sol implique de s’exposer au salissement des parcelles. Ce problème les a conduit à sortir le GAEC du label AB.

Le système actuel est pour le moment dépendant de l’usage de désherbant chimique et peut constituer une voie d’amélioration.


Commercialisation et stockage de la production

  • Les Chantegros ont un boucher salarié à plein temps qui assure avec leur mère la transformation des viandes bovines et porcines. Le reste de la commercialisation des porcs est assuré par la coopérative BIO. Les porcs sont en général abattus à Confolens (45 km) depuis la fermeture de l'atelier d'abattage de porcs à Limoges. La vente directe à la boucherie de l’exploitation est assurée par leur mère et un boucher à plein temps. Ils vendent par an 15 à 16 génisses de 30 mois d’environ 440 kg, 125 porcs et environ 12 veaux par le biais de la boucherie familiale, le reste étant vendu à la coopérative.
  • Les céréales sont stockées en silo sur l’exploitation et une partie est vendue à la coopérative Océalia.


Bilan social

  • Thomas fait partie du groupe “La vache heureuse” qui lui permet de faire le point sur ce qui fonctionne et qui fonctionne moins bien chez d’autres agriculteurs qui font les mêmes pratiques. Cela lui permet d’avancer plus vite notamment pour ne pas refaire des pratiques qui ne marchent pas chez certains agriculteurs. Il s’est formé et se forme encore sur l’outil “Ver de Terre Production” et avec les vidéos de Lucien Séguy.
  • Thomas et Mathieu sont globalement très satisfaits de leur travail notamment d’un point de vue du confort où ils ont mécanisé beaucoup de tâches pénibles. Par exemple, le foin est en libre service et rechargé avec le tracteur. De plus, leur matériel, en CUMA, est performant ce qui leur permet de bien travailler.
  • Ils travaillent environ 50 heures par semaine, en travaillant 3h le samedi et 2h30 le dimanche pour nourrir les animaux. La surcharge de travail se situe pendant les moissons et les foins. En effet, pendant cette période, 2 mois par an, Mathieu a le statut de conducteur de machines agricoles (moissonneuse, etc) pour la CUMA.
  • Ils se laissent une semaine de vacances au mois d’août par an.
  • Les deux frères sont convaincus que leurs pratiques sont faisables n’importe où. Pour que cela fonctionne, il faut des plantes de services et des couverts. Il est essentiel que la biodiversité se nourrisse pour qu’elle accomplisse son rôle.


Bilan économique

L’agriculteur considère que sa ferme est en évolution constante, que ce soit au niveau de la production, des surfaces ou de l’équipement. Il y a toujours une nouveauté qui vient changer le fonctionnement du travail. Cependant, il estime que sa ferme est viable puisqu’il a réussi à augmenter ses revenus au fur et à mesure des années. Il est satisfait d’un point de vue économique où il arrive à jouer sur les marges.


Enjeux et perspectives

Transition dans le contexte local

  • Mathieu et Thomas sont pionniers de ces pratiques agroécologiques dans le contexte local. Ils ont fait face au scepticisme des agriculteurs voisins, dont la plupart restent sur des trajectoires classiques d’agriculture conventionnelle en élevage bovin.
  • Cependant, ils mettent un point d’honneur sur le partage de leurs expériences, échecs et résultats. Ils participent ainsi à des réunions de la CUMA, la coopérative ou encore “La Vache Heureuse”. En plus d’être conducteur de machine agricole pour la CUMA, Mathieu est secrétaire et les deux frères s’investissent beaucoup dans son fonctionnement. Le matériel de semis direct est en propriété mais ils utilisent d’autres machines de la CUMA comme la moissonneuse par exemple.
  • D’autre part, la production de porcs bio fournit principalement les cantines de la région. Or, ces dernières diminuent leur part d’aliments bio dans les repas à cause d’une augmentation des prix d’achat. A l’inverse, Thomas fait face à une baisse des prix de vente du porc bio, mettant la filière en danger. Il doit donc s’adapter à la conjoncture du marché porcin bio.
  • Finalement, les deux frères font face au manque de renouvellement générationnel dans les exploitations alentours. Ils acquièrent alors les terres adjacentes à leurs propriétés, pour ne pas que les parcelles deviennent des friches.


Conseils de Thomas et Mathieu

Il est possible de mettre en place des techniques agroécologiques partout. Il faut s’adapter aux conditions, tester et ne pas rester borné”. Comme évoqué plus haut, Mathieu et Thomas Chantegros sont pionniers de ces pratiques dans leur secteur, c’est en y croyant et en testant de nouvelles choses qu’ils trouvent des solutions. Ils n’ont pas écouté les sceptiques et se sont lancés.


Discussion des pratiques innovantes

Sur leur ferme, Mathieu et Thomas ont plusieurs objectifs pour tendre vers des pratiques agroécologiques et rendre leur agriculture plus durable :

  • Semis-direct combiné au strip-till.
  • Couvert végétaux.
  • Autonomie fourragère.
  • Autonomie protéique.
  • Autonomie fertilisation.

Le strip-till combine les avantages du semis direct et du labour en :

  • Préservant la vie biologique du sol.
  • Conservant l'humidité.
  • Réduisant les levées d'adventices.
  • Créant un lit de semence favorable au développement racinaire et au réchauffement du sol.
  • Limitant l’érosion et la battance grâce aux résidus de la culture précédente qui couvrent l’inter-rang.
  • Réduisant l’utilisation d’engrais grâce à une fertilisation localisée.
  • Surmontant les zones de compaction et en favorisant l’enracinement.

Combinés au semis direct et à l'implantation de couverts d’interculture, Thomas et Mathieu ont toutes les chances de maintenir une parcelle saine, tant du point de vue du sol que de la culture.

Les couverts végétaux ont un impact sur le sol, la culture en place et la culture suivante. Ils :

  • Protègent le sol contre l’érosion et la battance, limitant la fuite des éléments en maintenant l’humidité grâce à leur capacité à retenir l'eau.
  • Contribuent également à la fertilité du sol en stockant du carbone et en augmentant le taux de matière organique, tout en améliorant la structure du sol par leur système racinaire.
  • Favorisent aussi la biodiversité en diversifiant les habitats, en offrant des refuges et de la nourriture pour les espèces animales, microbiennes et végétales, et en attirant des auxiliaires ou pour leur production mellifère.
  • Produisent, notamment les couverts valorisables tels que les cultures dérobées ou doubles cultures, de la biomasse fourragère, énergétique ou des grains en interculture.

Mathieu et Thomas adoptent cette technique pour ses nombreux avantages qui permettent la réduction des intrants et l'augmentation de leur autonomie.

La constitution de stock de fourrage est un enjeu très important sur l’exploitation pour pouvoir nourrir les animaux toute l’année. Mathieu et Thomas ont réussi à bien valoriser leurs prairies pour avoir un stock de foin suffisant pour nourrir leur cheptel et pour en vendre un peu.

Pour accroître l’autonomie en protéine sur une exploitation, plusieurs leviers peuvent être activés.

  • Thomas et Mathieu mettent en place déjà plusieurs pratiques comme la valorisation des prairies ou la production de culture fourragère riche en protéine en ajoutant des légumineuses.
  • Il est aussi possible d’utiliser des coproduits comme les tourteaux qui sont une bonne source de protéine. S’il est difficile d’en produire sur la ferme, il est possible d’en acheter localement. Différents coproduits existent comme la drèche de blé distillerie, ou le tourteau de colza ou de lin où les cultures sont en développement en Haute-Vienne.


Mathieu et Thomas cherchent à renforcer leur autonomie en matière de fertilisation et envisagent de mettre en place un compostage des effluents à froid.

  • Le compostage des effluents à froid est un processus de dégradation biologique des matières organiques en l'absence de chaleur, où la température ne dépasse généralement pas 49°C. C’est une méthode plus douce et moins énergivore qui permet de produire un compost riche en nutriments. Le compostage à froid est plus lent que le compostage à chaud. En général, cela peut durer entre 6 mois et 2 ans. La dégradation dépend du type de matière organique, de la taille des particules, des conditions de températures et d’humidité (doit rester humide) ainsi que de l’aération du compost.
  • Le compostage à froid n'ajoute généralement pas de charge de travail significative par rapport au compostage à chaud, mais il diffère dans la gestion et l'entretien. En raison de la lenteur du processus et de la température ambiante, le compostage à froid demande moins d'effort pour maintenir des conditions optimales. Il nécessite moins de retournement fréquent et pas de suivi de la température.
  • Les effluents d'élevage constituent la matière principale tandis que des matériaux riches en carbone, comme de la paille, des copeaux de bois ou des feuilles, sont ajoutés pour équilibrer l'azote des effluents. L'objectif est d'obtenir un ratio carbone/azote  d'environ 25:1, afin d'éviter une dégradation trop rapide et malodorante.


Sources

étudiants en agronomie à l'Institut Agro Montpellier, suite à l'interview de Thomas Chantegros réalisée le 10/02/2025 par.


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Cette page a été rédigée en partenariat avec Institut Agro Montpellier

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