Ray-grass

De Triple Performance
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Image en en-tête ; auteur : Krzysztof Ziarnek ; licence :(CC BY-SA 3.0)
Production


Le ray-grass est une plante herbacée vivace de la famille des poacées. Quelles sont les levées de dormance du ray-grass et les principaux leviers de lutte ?

Description

Noms communs : ivraie vivace, ray-grass anglais, ray-grass commun, bonne-herbe.

Voir :

Le Ray-Grass est favorisé par les systèmes de grandes cultures avec des rotations courtes et des cultures d'hiver.

Sa production de graines est importante (de l'ordre de 300 à 1500 graines/pied). Son TAD (taux de décroissance) est assez important également : elles seront devenues inaptes à la germination au bout de 3 à 5 ans pour 98 % d'entre elles.

Le Ray-grass d'Italie et le Ray-grass anglais sont deux types de graminées fourragères qui diffèrent principalement par leur cycle de vie, leur vitesse de croissance, et leurs utilisations principales.

Ray-grass d'ItalieLolium multiflorum Ray-grass anglaisLolium perenne
Cycle de vie Plante bisannuelle, souvent cultivée comme une annuelle, ce qui signifie qu'il a un cycle de vie plus court (un à deux ans). Il est généralement semé pour une récolte rapide. Plante vivace, qui peut durer plusieurs années. Cela en fait une graminée à cycle plus long, adaptée aux prairies permanentes
Vitesse de croissance Croissance rapide, offrant plusieurs coupes dès la première année, ce qui le rend intéressant pour les cultures de courte durée. Croissance est moins rapide que celle du Ray-grass d'Italie, mais il se régénère bien après les coupes et le pâturage.
Production Produit un fourrage abondant avec une valeur nutritive élevée et un bon rendement en matière sèche. Bien que le rendement soit légèrement inférieur au Ray-grass d'Italie, il est apprécié pour sa résistance et sa pérennité.
Utilisation Idéal pour les pâturages temporaires et comme engrais vert, souvent semé en intercalaire ou après une culture principale pour enrichir le sol. Convient aux prairies permanentes et aux systèmes de pâturage à long terme. C'est une graminée qui offre une bonne qualité fourragère avec une production stable dans le temps.

Lutte contre l'adventice

Conditions de développement

Le ray-grass est une graminée problématique dans les systèmes céréaliers. Certains facteurs lui sont favorable :

  • Composition du sol : avec moins de 30% d'argile (sables, craies, limons). Un réel atout, le vers de terre anécique qui fabrique de l’argile à partir du calcaire, du fer et de la matière organique.
  • Structure : une mauvaise structure du sol (prise en masse/battance/compaction/travail du sol régulier/possible manque de CaCO3 et/ou de matière organique). Elle peut être liée à une perte des argiles, un détachement des ions calcium et donc un taux de calcaire actif trop faible (pas assez de carbonates). Ces facteurs sont renforcés par le travail du sol (qui déstabilise la structure du sol). Attention cependant, le SD favorise la décalcification de surface, facteur principale de la dislocation du complexe argilo-humique et des argiles;
  • Déséquilibre minéral : le ray-grass Indique un problème de bases non solubles (Ca, K, Mg) mais indique généralement aussi un déséquilibre minéral K<Mg. Le ratio K/Mg peut être déséquilibré si il y a trop de potasse ou pas assez de Mg. Souvent, si ce ratio est au dessus de 2, cela est favorable au RG. On peux essayer des micro-placettes test avec 1 sac de plâtre sur 100 m2, réalisable aussi avec de l'oxyde de magnésium.
  • Un excès d'azote dans le sol (qui peut être lié à une surminéralisation à cause du travail du sol).
  • Conditions de sol (humidité et température) et le climat de l'année. Surtout au printemps qui peut influencer la levée de dormance : la dormance est plus forte (la graminée à plus de mal à lever) si le printemps a été humide et frais (c'est principalement vrai pour le vulpin mais aussi pour le RG).

À court terme, un apport de magnésium peut être envisagé pour lutter contre la problématique ray grass.

À plus long terme, l’apport de carbonates créera des conditions favorables pour faciliter l’action des vers de terre.

Leviers de lutte

  • Couverts végétaux denses;
  • Travail de sol limité : les graminées type ray-grass et vulpins étant sensibles au remuement de la terre. En évitant de perturber la terre, on diminue leur levée. Ainsi la vitesse de semis devra être adaptée pour éviter de trop foisonner la terre (6 km/h ou moins). Un semoir permettant le semis direct est nécessaire. Les semoirs à disques sont clairement supérieurs aux semoirs à dents dans cette optique.
    • La non-perturbation du sol est la technique la plus efficace contre la mise en germination des graines de RG.
    • Ensuite, en travail de sol, la labour est la seconde meilleur efficacité, à condition de ne pas y revenir dans les 5 ans.
    • Puis, le travail du sol superficiel est le moins efficace dans la lutte contre le RG;
  • Diversité des espèces dans la rotation;
  • Incorporer des espèces pérennes en couverture permanente (luzerne/trèfle/lotier);
  • Corriger l'équilibre minéral avec des apports de magnésium (Dolomie/Carbonate/Oxyde magnésium). Il est possible de tester au sein des parcelles, étaler un sac de plâtre (Gypse=CaSO4) sur 100 m2 bien délimité et un second test avec de l'oxyde de magnésium;
  • Semis sous couvert;
  • Récupération de menue-paille à la moisson;
  • Rotation 2-2 (hiver-hiver/Printemps-Printemps) ;
  • Décaler la date de semis, accompagné d’un faux semis, pour éliminer une première levée,
  • La lutte chimique repose sur un programme regroupant trois matières actives : le flufenacet, le prosulfocarbe et le chlortoluron. Ces matières actives sont essentiellement racinaires et ne nécessitent donc pas l’utilisation d’un adjuvant spécifique. Elles requièrent en revanche une bonne humidité du sol pour être efficace et d’être appliquées avant la levée des graminées idéalement ou à un stade jeune a minima.
  • Le ray-grass résistants s’imposent dans les milieux ultra favorables, pour continuer de « corriger ». Une réflexion menée avec des agronomes brésiliens, basée sur l’hypothèse suivante « rien de mieux qu’une graminée pour lutter contre les graminées ». Contre les phénomènes de résistance du ray-grass sauvage, semer un couvert de ray-grass  italien peut permettre d’accompagner le sol dans la phase de restructuration. À combiner avec un apport de carbonate de magnésium pour relever le niveau (1 à 2 t/ha). Les premiers essais ont induit une baisse du niveau de risque de 70 ray grass/m2 à 35/m2.

Pré-requis

  • Réglementation : le passage du Chlortholuron est possible jusqu’au 28/02 et stade tallage des plantes. Il est par ailleurs réglementairement interdit sur sol drainé et à réserver aux variétés tolérant son utilisation.
  • Pour avoir une bonne sélectivité : il est impératif d’avoir une graine bien enterrée (au moins 2 cm) et donc un semis régulier. Les fortes pluies (>20mm) dans les 3-4 jours après application peuvent augmenter le manque de sélectivité.
  • Pallier les pertes : il est éventuellement recommandé de monter la densité de semis pour pallier les éventuelles pertes liées à ces programmes (très costauds) d’automne.
  • Les doses de produits : sont à moduler selon les types de sol. En terre lourde, les doses plus importante peuvent être utilisées. On préféra le doses basses en terre filtrante

Sources


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