Prairies temporaires

De Triple Performance
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Looking E across a shortgrass prairie near Holton, KS, USA - panoramio.jpg
Production

Les prairies, qu'elles soient permanentes ou temporaires, jouent un rôle central dans l'alimentation des ruminants et l'équilibre des systèmes agricoles. En France, l'herbe représente 64% de l'alimentation des bovins[1]. Leur intérêt économique est indéniable, "nourrir ses bovins, ovins et caprins au moindre coût"[2]. De plus, elles rendent de nombreux services environnementaux, notamment le stockage de carbone : "les prairies contiennent un stock de carbone très important (environ 70 t C/ha)"[1].

Prolonger la vie des prairies temporaires

L'étude PERPET[3] met en évidence la possibilité de prolonger la durée de vie des prairies temporaires au-delà des 5 années habituellement recommandées. Un suivi de 87 exploitations a montré que "bien faire vieillir ses prairies, c’est possible", avec des rendements intéressants et une qualité de fourrage conservée.

Facteurs clés de la longévité

Plusieurs facteurs influencent la longévité des prairies :

  • Le semis : "Bien réussir au préalable son semis et de semer des espèces pérennes avec des graminées et légumineuses" est primordial [3].
  • Le choix des espèces : Le ray-grass anglais, la fétuque élevée et le dactyle sont des graminées adaptées aux prairies de longue durée. Le trèfle blanc est la légumineuse la plus pérenne, tandis que la luzerne, le trèfle violet et le lotier sont moins durables[4].
  • La gestion du pâturage : Un pâturage tournant avec des temps d'occupation courts (3-4 jours) et des temps de repos longs (6 semaines en moyenne) est crucial. Le surpâturage est à éviter.
  • La fertilisation : Maintenir un pH optimal (6-6,5) et un bon équilibre phospho-potassique favorise le trèfle blanc et les graminées productives.
  • L'adaptation au contexte : La gestion doit tenir compte des conditions pédoclimatiques.
  • Le diagnostic prairial : Il permet d'évaluer la qualité de la prairie et d'adapter les pratiques.

Pratiques d'exploitation et leur impact

L'étude PERPET a analysé différentes pratiques :

  • Alternance fauche-pâture : L'introduction d'une fauche de printemps n'a pas montré d'effet significatif sur la flore ou la densité de la prairie.
  • Egrainage naturel : Laisser grainer une zone n'a pas permis de réensemencer la prairie de manière significative.
  • Pâturage estival ras : Un pâturage ras en été n'a pas eu d'impact négatif sur la prairie, permettant même de prolonger la période de pâturage.
  • Pâturage hivernal : Possible sur sols portants, il permet d'optimiser le système herbager.

Transition vers des prairies permanentes

La conversion de prairies temporaires en prairies permanentes est une option intéressante pour les systèmes herbagers. Cela implique :

  • Réussir l'implantation : Choisir des espèces adaptées au terroir et assurer un bon démarrage de la prairie.
  • Gérer la fertilité du sol : Maintenir un pH optimal et une fertilité phospho-potassique équilibrée est essentiel.
  • Adopter une gestion rationnelle du pâturage : Eviter le surpâturage et favoriser les temps de repos.

Points de vigilance

  • Surpâturage : Il nuit à la pérennité de la prairie et favorise les adventices.
  • Fertilisation azotée excessive : Elle désavantage les légumineuses.
  • Manque de suivi : Un diagnostic prairial régulier est nécessaire pour adapter la gestion.

Conclusion

La longévité des prairies, qu'elles soient temporaires ou permanentes, dépend d'une gestion adaptée qui prend en compte les interactions complexes entre le sol, la plante, l'animal et le climat. Les études et témoignages d'agriculteurs montrent qu'il est possible d'optimiser leur durée de vie et leur contribution aux systèmes d'élevage tout en favorisant la performance économique et environnementale.


Sources

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