Couverts permanents en grandes cultures
Comment choisir et entretenir son couvert permanent,...
Un couvert permanent reste présent sur la parcelle a minima pour 2 cycles culturaux : généralement entre 18 et 36 mois. Ici, le couvert va cohabiter avec la culture de vente du semis à la récolte et restera présent lors de l'interculture.
Cette longue période de croissance permet de valoriser au maximum leur intérêt agronomique : structuration du sol, lutte contre l’érosion, stimulation de l’activité biologique, séquestration de carbone, fixation symbiotique d’azote dans le cas de légumineuses, limitation de la croissance des adventices, ...
Principe
Le couvert est laissé toute l'année, mais il va falloir le réguler au moment de l'implantation de la culture de vente pour éviter qu'il ne prenne le dessus sur elle et induise des pertes de rendement ou de qualité. Suite à la récolte, le couvert étant déjà en place, va permettre une protection optimale du sol car il ne sera jamais nu.
Le cycle d’un couvert permanent
Il se décompose en trois périodes :
- Sa naissance dans le berceau d’une culture. Les légumineuses pérennes étant assez longues à s’installer, leur implantation peut se faire sous une culture dont la conduite doit être adaptée. C’est souvent le cas pour les programmes de désherbage : ils doivent être sélectifs du couvert, restreignant parfois les possibilités de contrôle de la flore, en particulier si cette dernière est complexe. Différentes cultures peuvent servir de support à l’installation d’un couvert : colza, maïs fourrage, tournesol, céréales à pailles, méteils fourragers… Les implantations d’été sont aussi possibles, en privilégiant les précédents libérant le terrain précocement comme l’orge d’hiver.
- Son apogée à l’interculture. Pendant la période d’interculture, le couvert déjà installé peut se développer très fortement quelques jours après la récolte de la culture grâce à l’accès retrouvé à la lumière. La période d’interculture, tout du moins l’été et le début d’automne, est favorable à la croissance du couvert : structuration du sol, fixation d’azote et de carbone, couverture du sol limitant le développement des adventices, production de biomasse valorisable en fourrage ou par méthanisation... Un couvert permanent, déjà installé au moment de récolter la culture de vente, se développe plus rapidement pendant l’interculture qu’une culture intermédiaire soumise aux difficultés d’une installation estivale (conditions sèches, lit de semences encombré de pailles, intercultures courtes…).
- Sa retraite en présence de la culture suivante. Au moment d’installer une céréale d’hiver par exemple, trois options sont envisageables :
- Détruire le couvert, mécaniquement ou chimiquement, avant de semer la culture. Le risque de compétition sur la culture est alors évité. En toute logique, le couvert, en décomposition, devrait libérer une partie de l’azote qu’il contient. La conduite de la culture est dénuée de toute contrainte (travail du sol possible, herbicides disponibles…).
- Contrôler le développement du couvert au moment de semer la culture sans pour autant le détruire. Il ne sera tué qu’ultérieurement, par exemple en sortie d’hiver. Cette stratégie a ses contraintes : elle rend impossible un travail du sol important avant ou pendant le semis du blé. La destruction différée du couvert vise à profiter de ses bienfaits pour la structure du sol pendant l’hiver et à synchroniser la libération d’une partie de l’azote qu’il contient avec les besoins du blé.
- Garder le couvert vivant dans la culture. Il s’agit alors de gérer la survie du couvert tout au long de la campagne (semis direct du blé ou travail du sol très léger, programmes de désherbage sélectifs du couvert) tout en limitant sa concurrence avec la culture (régulation mécanique ou chimique du couvert),...
Avantages et inconvénients d'un couvert permanent
Avantages
Nous savons, que les couverts végétaux apportent de nombreux services agronomiques, mais les couverts permanents présentent des avantages supplémentaires qu'il est intéressant de considérer.
- La réussite du couvert en intercultures courtes ou sèches est optimale car les couverts sont déjà présents au moment de la récolte de la culture de vente.
- Gain de temps et réduction des coûts d'implantation.
- Augmentation des services apportés par les couverts végétaux :
- Contrôle du développement des adventices : Le pouvoir couvrant des couverts végétaux permet de concurrencer les adventices pour la lumière. Un sol couvert peut inhiber les conditions de levée de dormance de certaines adventices et ainsi éviter leur germination.
- Création de porosité dans le sol via les racines ou l’activité biologique. Les racines vivantes fournissent du carbone assimilable aux mycorhizes, qui à leur tour leur redonnent des nutriments et de l'eau. Le résultat est l'amélioration de la stabilité structurale du sol grâce à la production de glomaline ("colle des particules minérales du sol"), une augmentation de la disponibilité des éléments nutritifs et de l’humification.
- Préservation de la surface du sol, lutte contre l’érosion. La perte de sol par érosion est 5 à 10 fois supérieure au taux de formation du sol et touche 17% de la SAU française. Laisser les résidus de cultures en surface et implanter des couverts végétaux sont les moyens les plus efficaces pour lutter contre l’érosion des sols.
- Séquestration de carbone (MO, au moins 2 t/ha de biomasse) et piège à nitrate. Près des 2/3 de la matière organique dans le sol sont dus à la présence de racines vivantes. Le gain de matière organique participe à la création du complexe argilo-humique et à l'amélioration de la structure du sol.
- Production de biomasse récoltable.
- Fixation de l’azote atmosphérique et augmentation des fournitures du sol.
- Compensation des rotations courtes.
D'un point de vue économique, les conséquences sont très variées. Si le couvert permanent est maîtrisé et permet un gain de rendement pour la culture principale, tout en réussissant à maintenir des charges faibles pour la conduite de la plante de service, alors il est possible d'atteindre un gain de marge nette de l'ordre de 50 à 100 €/ha et par an sur la rotation.
Inconvénients
L’un des inconvénients de ce type de couvert est d’être potentiellement compétitif de la culture de vente vis-à-vis de la lumière, des nutriments ou de l’eau du sol.
Cette pratique a également tendance à favoriser la présence des campagnols par le non travail du sol et les couverts de légumineuses pérennes.
Comment choisir un couvert permanent ?
Différents critères de choix d’un couvert permanent doivent être pris en compte pour valoriser au mieux cette technique, avec notamment l’adaptation au type de sol et le pouvoir de compétition de l’espèce.
L’adaptation au type de sol
Ce critère est indispensable pour assurer la pérennité du couvert et obtenir un développement suffisant de celui-ci pour répondre à des objectifs comme la couverture des sols en interculture ou la fixation d’azote.
La luzerne ou le sainfoin sont particulièrement adaptés à des sols sains et calcaires. En cas de sols acides et humides, on s’orientera au contraire vers des trèfles.
La dynamique de croissance
Chaque espèce a ses spécificités en termes de croissance au cours d’une saison culturale. Certaines espèces (ou variétés) rentrent naturellement en dormance hivernale. C’est le cas de certaines variétés de luzerne ou du lotier. Au contraire, des espèces comme le trèfle blanc peuvent être très actives si l’hiver est doux.
Au printemps, toutes les espèces ont une croissance active mais certaines sont plus précoces que d’autres. Elles peuvent aussi atteindre des hauteurs très variables, avec comme conséquence une compétition pour la lumière et une gêne potentielle à la récolte. Pour une culture de blé qui serait associée à un couvert, le comportement de ce dernier doit être pris en compte pour réguler sa croissance aux périodes où il peut devenir gênant.
Caractéristiques des principales espèces de couverts permanents utilisables en France :
En fonction de la durée du cycle du couvert et de sa date de destruction, le coût des semences de couvert et son pouvoir de compétition seront d’autres critères de choix.
Pour plus d'information sur les espèces de couverts permanents possibles, cliquez ici
Comment semer un couvert permanent ?
Deux façons de faire sont possibles : en même temps que la culture ou en décalé.
- Implanter en simultané et en mélange avec la semence pour les graines de même densité que la culture. Cela économise un passage si le matériel le permet.
- Implantation en deux passages pour les graines de densité différente de la culture, dans ce cas semer le couvert avant. Ne pas attendre trop longtemps entre les deux semis pour ne pas détruire le couvert et éviter qu'il ne prenne le dessus sur la culture. Pour une question de temps, un semis à la volée sera le plus avantageux.
Comment gérer un couvert permanent ?
Conserver le couvert sur plusieurs années sans qu'il ne porte préjudice à la culture de vente et sans qu'il ne pâtisse des interventions sur celle-ci nécessite de trouver un bon équilibre entre ces 2 cultures.
Les 3 piliers de cette gestion sont :
Faible perturbation du sol
- Pas de travail mécanique du sol.
- Semis à faible vitesse : 4 à 6 km/h.
- Présence du couvert qui maintien le sol au moment du semis.
Stimulation de la biomasse des cultures et des couverts
- Localisation de l'engrais au semis pour favoriser la culture au détriment des adventices.
- Choix des variétés : port buissonnant, vigueur de départ.
- Adapter les dates de semis à la culture.
- Broyage du couvert en interculture.
Adaptation du programme herbicide
- Choix du programme en fonction de la flore.
- Contrôle chimique / mécanique /exportation du couvert d'interculture.
- Intervention en végétation : désherbage et contrôle du couvert.
- Anticiper les risques (ex: Kerb Flo dans le colza pour gérer les graminées dans les céréales suivantes).
- Respect des couverts permanents dans le choix des herbicides.
Pour plus d'infos sur le sujet, voici un document rédigé par le GIEE MAGELLAN :
Maîtriser les adventices pendant l'interculture
Adventices mineures
Le couvert permanent (CP) présente des repousses et des adventices mineures. La densité du CP ne permet pas d'avoir une parcelle propre pendant l'interculture. Des repousses du précédent et des adventices prennent la place libre.
Plusieurs possibilités d'action :
- Broyage pour éviter la montée à graine des adventices : à réaliser juste après la formation des premières graines;
- Destruction chimique via un produit autorisé en inter culture (Glypho / 2,4D / Dicamba) mais avec impact selon la dose et le produit sur le CP : attention si cette interculture a été définie comme SIE (surface d'intérêt écologique) par la PAC (aucune intervention chimique ne doit y avoir lieu);
- Contrôle des adventices et des repousses par le désherbage à venir de la céréale ;
- Ne rien faire : les adventices ne seront pas suffisamment développées pour avoir des graines viables avant l'hiver.
Adventices vivaces
La présence d'adventices vivaces dans le couvert permanent peut amener à avoir un autre type de raisonnement : en général ce sont des marqueurs "bio - indicateurs" de problématiques liées à la fertilité physique (structure) ou chimique (équilibre des éléments) du sol. Ces adventices sont présentes pour résoudre "un problème" non naturel.
Comment s'y prendre :
- La destruction chimique de plantes vivaces nécessite l'emploi de grosses doses d'herbicides : destruction ou affaiblissement sévère du CVP.
- La régulation mécanique par broyage doit s'effectuer aux bons stades de l'adventice : floraison pour les chardons et rumex, plus difficile pour le liseron.
- Additionner de nouvelles graines de CVP afin de "prendre la future place" aux vivaces.
Réguler le couvert
Intérêts
Les cultures céréalières sont implantées dans un Couvert Végétal Permanent (CVP) en place depuis au moins un an. La régulation du couvert est primordiale car le couvert, fortement implanté, est compétitif vis-à-vis de la culture dès l'installation de la céréale :
- sur les ressources en eau;
- sur les ressources en éléments nutritifs (même l'azote pour un couvert de légumineuses);
- sur les ressources à la lumière (pénalise la photosynthèse).
Ce graphique illustre les résultats d'essais menés par la chambre d'agriculture de la Nièvre en 2015 pour montrer l'effet d'un couvert permanent régulé ou non sur le rendement du blé tendre. Sur ces essais et au vu des conditions de cette année là, le blé implanté dans un couvert de luzerne non-régulé a obtenu un rendement inférieur de 11% comparé aux 2 autres modalités.
Biomasse
Si la biomasse du couvert permanent est trop importante et/ou ne permet pas d'effectuer un semis dans de bonnes conditions d'implantation, il faut envisager un broyage 15 jours avant le semis pour permettre au CVP de repousser et de pouvoir le gérer par la suite. Il faut qu'il ait une surface foliaire suffisante pour pouvoir être suffisamment touché par la pulvérisation de régulation du couvert.
Salissement
Le salissement peut provenir des adventices arrivées à graine, soit de petites adventices sous un gros couvert. Envisager un broyage 15 jours avant le semis pour permettre au désherbage d'atteindre ces adventices.
L'utilisation d'un herbicide systémique totale comme le glyphosate est généralement effectif dans un système de semis direct sous couvert permanent, tant que l'on n'est pas en agriculture biologique.
Que dit la réglementation ?
- Dose : depuis le début d'année 2021, est autorisés l'application maximum de 1 080 g/ha de glyphosate (3L pour un produit dosé à 360 g/L), soit 60 % de la dose maximum autorisée auparavant. Il apparaît donc nécessaire de bien positionner cet herbicide et de renforcer son efficacité tout en l'appliquant dans des conditions optimales.
- Période d'application : la réglementation interdit une application après le semis. Une application au plus proche de la levée permettrait à la culture de bénéficier d'un temps d'avance sur les adventices.
Gestion pragmatique du couvert permanent (CVP)
- Selon les possibilités de semis et pour pouvoir bien implanter la céréale : broyage préalable.
- Selon la présence ou non d'adventices vivaces, d'adventices jeunes cachées sous le couvert permanent : nécessité de les mettre à découvert pour l'efficacité du désherbage totale avant semis;
- L'application d'un glyphosate (ou d'un anti dicots si pas de présence de graminées adventices) est nécessaire au plus près de la levée dans la limite de la réglementation en vigueur. La dose doit être raisonnée. Première régulation chimique du couvert permanent;
- Le désherbage de la céréale (anti graminée et anti dicots d'automne) peut être allégé d'un passage de pré-levée, sauf dans les situations à forte pression graminées résistantes. Ce désherbage permet une régulation supplémentaire du couvert permanent;
- Si l'automne est doux et qu'il y a une reprise végétative du CVP, une régulation avec quelques grammes d'Allié est suffisante avant l'entrée d'hiver. Attention aux secteurs à tendance océanique : sans dormance du couvert permanent, une gestion rigoureuse doit être entreprise.
- Dans le cas d'un couvert végétal permanent : Comme ce couvert a été implanté avec un certain coût et que l'on veut que il soit utile plusieurs années, l'objectif est de maitriser son développement sans le détruire afin de maintenir une couverture végétale pérenne. Dans ce cas, les herbicides appliqués doivent avoir une efficacité sur les adventices sans compromettre la survie du CVP. 2 leviers d'action sur la régulation des couverts :
- Biomasse végétale à maximiser : limiter la luminosité dans la végétation et concurrencer le couvert de légumineuses pérennes (densité de semis, association, fertilisation, choix vériétal). Ce levier est d'autant plus important en agriculture biologique où les produits de synthèse sont interdits;
- Régulation chimique : freiner le développement du couvert via des produits adaptés à la dynamique du couvert ,choix du produit et dose adaptée.
Désherber chimiquement
- Les programmes de désherbage automnaux classiques ont peu d'effets sur les couverts permanents. Cela permet de contrôler efficacement les graminées adventices (vulpin / ray-grass).
- Si un glyphosate a été appliqué au plus près de la levée de la céréale, le traitement de pré-levée n'est pas justifié, hors cas exceptionnel. Un traitement basique (défi 3L + compil 0,15 ou fosburi 0,6L) au stade 1 feuille de la céréale permet d'avoir un spectre d'efficacité assez complet sur la flore adventice.
- Derrière colza, dans un couvert permanent où les repousses de colza sont importantes, on peut envisager l'ajout d'un produit type metsulfuron-methyl (Allié à 10 - 15 g) afin d'éliminer définitivement ces repousses au stade 1 feuille de la céréale. Elles auront certainement détoxifié l'application de glyphosate et se seront remises à pousser. Leur élimination est donc importante pour éviter toute concurrence par la suite.
- Si l'automne est doux, et que le couvert permanent finit par repartir et ne pas entrer en dormance, une gestion peut être nécessaire selon les possibilités de désherbage. Le but est de laisser le peuplement de la culture se mettre en place correctement sans subir la concurrence du CVP (ombrage essentiellement dans une période ou la luminosité décroit).
- Les sulfonylurées type Allié sont les plus souvent utilisées. Attention, ces produits mettent souvent 10 à 20 jours avant de montrer des signes d'efficacité selon les températures. Il est donc recommandé d'anticiper : ne pas attendre trop longtemps que le couvert se développe pour agir.
- L'utilisation de produit de contact type carfentrazone est possible. Dans cette période, il est conseillé d'intégrer les interventions herbicides de sortie hiver habituelles si besoin car la priorité est la maîtrise des adventices dans la parcelle, donc si nécessaire, la destruction du CVP. Il est important de garder en tête que l'on on récolte la céréale et non le couvert. Le tableau ci-dessous d'Arvalis présente la sélectivité sur des couverts de légumineuses sous blé d’une application d’herbicide d’automne ou sortie d’hiver.
- L'efficacité des herbicides pour réguler le couvert permanent dépend de plusieurs facteurs :
- L'espèce choisie comme couvert permanent : le lotier corniculé et la luzerne sont les moins sensibles aux désherbages;
- L'âge du couvert : plus le couvert est ancien sur la parcelle, moins il est sensible aux herbicides;
- Les stades du couvert : plus le stade est avancé, moins la plante est sensible. De même, l'entrée en dormance hivernale du couvert doit être prise en compte dans la nécessité ou non de régulation. Dans tous les cas, une adaptation de la dose est à prévoir. Il est indispensable de continuer la surveillance après l'hiver et la régulation du couvert.
Sélectivité des couverts
Généralement, si le semis de la céréale est tardif, ces couverts permanents de légumineuses entrent en dormance et l'action du glyphosate, même si elle reste visible, n'a que peu d'impact sur la pérennité du couvert. Avec le tableau, on peut observer les couverts, du plus résistant au moins résistant, viennent le lotier corniculé, la luzerne puis le trèfle blanc. À noter que luzerne est moins sensible en fin de cycle lorsqu'elle entre en dormance.
Cas d'un semis de céréales
Les céréales sont des monocotylédones sur lesquelles une application de glyphosate fonctionne bien, surtout à l'automne. Avec l'adjuvantation adéquate, 1 litre de glyphosate permet de détruire les adventices graminées jeunes.
⚠️ Attention aux graminées de type ray-grass fortement développées qui ont besoin de la dose maximale pour être détruites.
En cas de présence de dicotylédones, augmenter la dose de glyphosate à 2 ou 3 litres n'est pas forcément nécessaire si :
- Le cycle des dicots va se terminer avec l'hiver qui arrive;
- Le désherbage du blé peut permettre de les contrôler.
Un désherbage au glyphosate au plus près de la levée de la culture permet généralement de se passer d'un herbicide de pré-levée, hormis dans le cadre d'une forte infestation en graminées adventives, notamment si des problématiques de résistances sont présentes (Fops - Dimes / sulfonylurées).
Le couvert permanent, généralement composé de légumineuses (dicotylédones) et implanté au moins 1 an avant l'application de glyphosate, ne subira que peu l'application de cet herbicide à l'automne. Cette application aura pour principe une première régulation chimique du couvert permanent, donc un contrôle à la fois du développement du couvert de manière temporaire et une destruction des graminées.
Si il n'y a pas de graminées d'adventives dans le couvert permanent au moment du semis de la céréale, un herbicide anti dicots est suffisant pour calmer le couvert avant le semis (2,4D - 0,8 L - ou Dicamba - 0,2 L - autorisé).
Les couverts permanents en Agriculture Biologique
L’intégration de couverts permanents vivants en AB est délicate. En effet, le manque de techniques de contrôle sur leur développement entraîne une compétition entre la culture principale et le couvert pour la lumière, l’eau et les nutriments du sol, d’où une baisse de rendement de la culture de vente. Pour les agriculteurs bio qui tentent d’implanter de tels couverts, les échecs sont plus nombreux que les réussites...
L’agriculture de précision au secours de l’AB
Suite au développement des nouvelles technologies dans le milieu agricole, une solution de contrôle serait désormais possible grâce au GPS RTK. Le RTK (Real Time Kinematic) est une correction du signal GPS qui permet d’atteindre une précision de 2 à 3 centimètres au niveau de l’antenne de réception, tout en bénéficiant de gains en débit de chantier. Une telle correction autorise le broyage des rangs d’un couvert semés à l’inter-rang de céréales sans endommager ces dernières, ce qui limite la compétition entre les céréales et le couvert. Avec une telle pratique, il est possible de bénéficier des avantages des couverts tout en limitant fortement les inconvénients.
Un projet de recherche exploratoire a été mené par Arvalis pour tester cette pratique innovante. La luzerne a été choisie comme couvert permanent pour ses avantages agronomiques bien connus. Pour plus d'info, cliquez ici.
Pour aller plus loin
- Couverts végétaux
- Choisir un couvert végétal
- Semer un couvert végétal
- Réussir un couvert végétal
- Détruire un couvert végétal
- Rouler les couverts végétaux pendant la période d'interculture
Articles dans cette thématique
Sources
- Couverts permanents : Effets attendus, questions posées, 1ers enseignements - Arvalis Institut du végétal
- Les couverts permanents, une alternative aux cultures intermédiaires classiques. - Arvalis Institut du végétal
- Des espèces à choisir selon le contexte et les objectifs - Arvalis Institut du végétal
- Agriculture de précision : des couverts vivants aussi en AB - Perspectives agricoles
- Couverts permanents - Perspectives agricoles
- Au moment du semis, quoi faire ? Régulation du couvert permanent, AgroLeague
- Désherbage et régulation, AgroLeague
- Les intérêts de la régulation du CVP, AgroLeague
- Situation pendant l'interculture, AgroLeague
- Vidéo - La régulation du couvert permanent en céréales à l’automne, AgroLeague
- Les couverts végétaux : gestion pratique de l'interculture et de la couverture permanente, AgroLeague