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Ferme de Guillaume Duez

De Triple Performance
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Ferme en maraîchage diversifié et grandes cultures
Guillaume Duez
Institut Agro Montpellier Hérault (département) Maraîchage-Polyculture

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Guillaume Duez co-gère l’exploitation familiale diversifiée avec son frère. Ils sont la deuxième génération à cultiver ces terres. La diversification est un élément clé dans leur système maraîchage/ grandes cultures. Avec une exploitation convertie à plus de 60% en Agriculture Biologique, les deux frères ont cette volonté d’étudier et développer des pratiques alternatives pour répondre aux enjeux de production actuels.

Tunnels de production - Vue d'ensemble de la propriété

Présentation de l’exploitation

Spécificités

  • 60% de l’exploitation est placée sous le label AB avec 100% de la surface sous serre en AB
  • Production de mini-pastèques et salades exclusivement sous le label AB
  • Membre d’une OP (organisation de producteurs) “ Force Sud”  qui regroupe 4 familles de maraîchers
  • Essais sur l’exploitation avec des instituts de recherche (CIRAD)
  • Exploitation très diversifiée : 12 cultures sur l’exploitation
  • Multiplication de semences
  • Complémentarité atelier céréales-maraîchage
  • Outil de conditionnement des productions maraîchères

Historique de l’exploitation

  • Début des années 80 : Installation des parents sur l’exploitation actuelle. De formation ingénieur agro (PURPAN), ils développent la culture de la verveine. Quelques années plus tard, après des années avec de fortes gelées et donc la perte d’une partie de la production ; ajouté à cela la concurrence des pays maghrébins, ils arrêtent cette production. Développement d’une exploitation maraîchère en vente directe.
  • Fin des années 80 : augmentation des surfaces de melon et vente indirecte. Système d’irrigation à la raie.
  • Début des années 90 : Introduction dans le système de la salade. Mise en place de la rotation melon-salade sous serres. Passage à l’irrigation par aspersion puis goutte à goutte. Introduction d’une rotation avec des céréales en plein champ sous l’impulsion du père originaire de région céréalière (melon - blé dur - colza - céréales d’été pour multiplication). Essais de nouvelles cultures : luzerne, soja.
  • Fin des années 90 - début  années 2000 : agrandissement de l’exploitation et montage de nouveaux tunnels. Conduite en Agriculture Raisonnée.
  • 2006 : Installation de Guillaume puis de son frère 2 ans (2008) plus tard. Création de la SCEA Vert-Veine en référence au passé de l’exploitation sous le label Agriculture Biologique avec des cultures de melon et salades sous serres + melon plein champ
  • 2008-2020 : conversion chaque année de leurs terres en AB
  • Années 2010 : Mise en place de couverts végétaux systématiques en interculture avant la plantation du melon ou d’autres cultures de printemps, composés de féverole-phacélie, introduction de la culture de mini pastèque. Recrutement d’une ingénieure Agro pour améliorer le système.
  • 2020-2024 : Crise du Bio. Pas de conversion de terres en AB
  • 2025 : Conversion d’un nouvel îlot en AB

Objectifs globaux

Guillaume s’attache à rendre son exploitation durable. Pour y parvenir, il se concentre sur l’amélioration en volume et en qualité de la matière organique de son sol et la préservation de l’environnement (biodiversité, réduction d’intrants…). A travers des formations, il découvre et expérimente sans cesse des pratiques alternatives pour répondre aux enjeux de demain (Intelligence Artificielle, TCS…).

Enjeux locaux

Les enjeux locaux sont principalement liés à la gestion de l’eau dans une zone de captage prioritaire, considérée comme vulnérable selon la directive Nitrates. Cela impose des restrictions pour limiter la pollution par les nitrates. De plus, une partie de ses terres sont en zone Natura 2000, ce qui impose de laisser en friche des zones environnementales notamment humides.

Système actuel

Assolement

L’assolement est composé de :

  • Salade bio : 13 ha
  • Salade conventionnelle : 1,33 ha
  • Melon bio : 45 ha
  • Melon conventionnel : 57 ha
  • Melon pour la cosmétique : 13 ha
  • Mini pastèque bio : 15,5 ha
  • Tournesol bio semence : 13,75 ha
  • Maïs semence : 7 ha
  • Luzerne : 25 ha
  • Guayule (production de caoutchouc naturel hypoallergénique) : 1,7 ha
  • Féverole : 4 ha
  • Colza semence : 14 ha
  • Blé tendre conventionnel : 7 ha
  • Blé tendre bio conso : 27 ha
  • Blé tendre bio : 43 ha
  • Blé dur conventionnel semence : 24 ha
  • Blé dur conventionnel conso : 19 ha
  • Blé dur bio conso : 8 ha

12,5 ha de l’assolement sont produits sous tunnel.

Tunnels de salade Laitue, Batavia, Feuille de chêne rouge et Feuille de chêne blanche
Tunnels de salade Laitue, Batavia, Feuille de chêne rouge et Feuille de chêne blanche
Tunnels de salade Laitue, Batavia, Feuille de chêne rouge et Feuille de chêne blanche
Melon en stade initial de développement
Tunnel de melon, avec le paillage plastique pour maintenir l’humidité et la température

Matériel et prestation

Guillaume est indépendant en termes de matériel. Il possède tous les outils dont il a besoin pour cultiver ses terres. Cela lui apporte une flexibilité d’intervention. L’agriculteur fait appel à des prestataires seulement pour les moissons des grandes cultures.

Hangar à machines de l’exploitation
Hangar à machines de l’exploitation
Machine de pose de paillage en plastique avec buttage et déroulement du système d'irrigation
Épandeur à table utilisé pour la fertilisation
Butteur rotatif
Épandeur à fumier
Pulvérisateur
Épandeur d'engrais Kuhn UKS 150
Engrais utilisé
Palox en plastique pour le transport et stockage des produits

Travail du sol

Le travail profond avec la charrue est essentiel dans sa rotation avec le melon car elle permet de gérer les problèmes de tassement causés par le passage des engins. Ce tassement nécessite un décompactage avant plantation pour maintenir une bonne structure du sol. En plus, cette méthode contribue à la gestion des adventices, particulièrement en AB. Pour le désherbage, Guillaume utilise différentes techniques mécaniques telles que le binage, la herse étrille et la houe rotative, qui sont des solutions alternatives en AB. Ces techniques de désherbage mécanique sont également appliquées en culture conventionnelle, car elles sont efficaces et permettent de réduire l’usage de produits phytosanitaires.

Charrue utilisée pour le décompactage du sol et le désherbage

Rotation sous tunnels sans cultures céréalières

Sous tunnel, Guillaume met en place la même rotation chaque année composée de salade et de melon avec un couvert composé de sorgho fourrager avant la culture de melon.

Rotation conventionnelle

La rotation conventionnelle mise en place sur 4 ans en plein champs est la suivante : melon - blé dur - colza conso ou tournesol semence ou maïs semence - blé dur ou maïs semence ou tournesol semence.

Cependant, Guillaume a du mal à faire une rotation de melon tous les 5 ans en raison du besoin de surfaces dédiées à cette culture.

Rotation bio

La rotation bio sur 4 ans en plein champs est composée de : salade/melon - blé tendre ou dur - maïs ou tournesol semence - blé tendre.

Une culture de luzerne est toujours mise en place deux ans avant le passage d’une parcelle en bio. Elle permet de valoriser au mieux la transition vers le bio. C’est un super précédent avant une céréale. Le maraîcher propose des contrats aux éleveurs de taureaux camarguais en leur vendant de la luzerne sur pied pour nourrir leur bétail.

Essais

La conversion d’une partie de l’exploitation en agriculture biologique a demandé beaucoup de réflexions face aux exigences d’une telle conduite. Et dans cet objectif de diversification de production, notamment avec des cultures tropicales, Guillaume et son frère effectuent chaque année de nombreux essais. C’est le meilleur moyen de faire évoluer l’exploitation. C’est en voyant l’impact d’une pratique ou la réussite d’une culture qu’on va vouloir l’appliquer ou non à grande échelle.

Il effectue différents types d’essais :

  • individuel, par volonté personnelle. A titre d’exemple, Guillaume a semé une culture de pois chiche en 2024. La pluie durant la floraison a fortement impacté le rendement. Sans contrat de semences, la culture n’est pas rentable, il ne l’a donc pas développée. Il a aussi développé une culture de bananes sous serre qui va commencer à produire cette année 2025. Les résultats détermineront le développement ou non de la culture.
  • avec l’impulsion d’un partenaire. A titre d’exemple, Guillaume a planté une culture de guayule sur 1ha dans le cadre d’un projet avec le CIRAD. Cette culture est productrice de latex et se veut être un substitut à l’hévéa. Les résultats sont encore assez peu concluants pour le moment mais Guillaume travaille avec le CIRAD pour adapter les pratiques de cette nouvelle culture très mal connue.

Couvert végétaux

Dans les tunnels, des couverts végétaux de sorgho fourrager sont implantés après la culture de melon et restent en place jusqu'à une semaine avant la plantation des salades. Ce couvert permet de réduire la présence des noctuelles terricoles et d’autres nuisibles du sol. Le couvert de sorgho reste en place pendant environ trois semaines, ce qui permet aux nématodes de piquer les racines sans pouvoir compléter leur cycle puisque la plante sera détruite avant la fin de leur cycle, contribuant ainsi à casser leur cycle de reproduction. Le sorgho est détruit par broyage et est ensuite enfoui avec un déchaumeur. Une bâche de solarisation est ensuite installée pour maximiser la minéralisation de la matière organique. Le premier tour de salade bénéficie alors d'une bonne nutrition, ce qui permet de se passer d'apports en azote.

En plein champ, des couverts végétaux sont utilisés avant la plantation du melon ou d’autres cultures de printemps. Un mélange de féverole et de phacélie est semé. Avant le semis des cultures en octobre, le couvert est broyé puis déchaumé permettant d'intégrer les résidus organiques pour améliorer la décomposition.

Couvert de féverole en plein champ

Amendement organique

Entre les deux tours de salade dans les tunnels, un apport de compost de fumier équin est effectué. Le fumier provient de centres équestres aux alentours. Guillaume récupère également du fumier bovin dans les manades aux alentours en échange généralement de paille et il l’utilise après l’avoir composté pendant 6 mois à 1 an.

En plein champ, le maraîcher utilise principalement du broyat de déchets verts récupéré à la déchetterie voisine. Les apports de matière organique varient entre 30 et 40 tonnes par hectare.

Les pailles sont généralement restituées aux sols mais il est possible qu’elles soient exportées et échangées contre du fumier avec des éleveurs de taureaux. Guillaume réfléchit à ne plus faire d’échange pour conserver un maximum de matière organique dans ses champs.

Engrais organique

Pour la culture de melon, un engrais organique composé de fiente de poule sous forme de bouchon est également utilisé en complément des amendements. Lors de la plantation, 500 kg/ha d'un engrais type 6-12-1 avec effet starter et 1 tonne/ha d'un engrais plus équilibré, type 7-5-10, pour les besoins nutritifs du melons sont épandus. Cet engrais est localisé uniquement sur les buttes de culture.

En ce qui concerne les céréales conduite en AB, Guillaume utilise également un engrais organique composé de fiente de poule pulvérulent criblé, réparti à l'aide d'un épandeur à rampes spécifiques. Il est de type 3,5-3-3 et est appliqué après le 15 janvier, conformément à la directive nitrate. Il s'agit du premier apport d'engrais pour le blé tendre et le blé dur.

Pépinière

Guillaume travaille principalement avec 3 pépinières où il achète ses plants de melon et de salade : Fraunié Plants, Casanova, Nimaplants.

Gestion des ravageurs et des maladies

Le puceron est le principal ravageur de ses melons. Pour sa gestion, Guillaume utilise dans les tunnels des PBI (Protection Biologique Intégrée) dont font partie les lâchers d'auxiliaires tels que des aphidius, syrphes et coccinelles. Cependant, les résultats de cette approche ne sont pas concluants, notamment en tunnel froid.

En plein champ, les problèmes de pucerons sont moins fréquents. Lorsque des interventions sont nécessaires, il a recours à des produits phytosanitaires dans le cadre de la culture conventionnelle. En AB, il utilise des produits certifiés à base de savon noir pas toujours efficace.

Pour se passer des produits phytosanitaires, Guillaume met en place plusieurs pratiques préventives :

  • Il met en place des plantes relais telles que le seigle et l’éleusine, pendant l'hiver pour attirer les auxiliaires. Il installe une motte de ces plantes préparées en amont à la place de pieds de melon. En serre, il en place généralement à 3 endroits : 2 à chaque extrémité et 1 au milieu. En plein champ, il essaye de créer des corridors en diagonale du champ. Guillaume, a pu observer, depuis qu’il met en place cette pratique un nombre plus important d’auxiliaires présents sur ses cultures. Il est convaincu de l’intérêt de cette pratique depuis qu’il l’a mise en place.
  • En plus de ces corridors, il laisse se développer l’herbe autour de ses tunnels et les fauchent qu’une fois par an avant l’hiver. Il a remarqué que c’est un lieu de vie important pour les auxiliaires. Pour les inciter à rentrer dans les tunnels, il n’hésite pas à bien les aérer.
  • Il privilégie également des variétés de melons possédant le gène ‘VAT’ résistant aux pucerons (résistance cible Aphis gossypii, une espèce de puceron cosmopolite qui est très polyphage), qui permettent de réduire les populations de pucerons. Cependant de plus en plus de populations résistantes de pucerons font leur apparition. Le résultat est limité.
  • Des haies ont été plantées autour des parcelles et représentent aujourd’hui une longueur de 8 à 10 kilomètres sur la totalité de l’exploitation. Elles permettent d’attirer la biodiversité et notamment des auxiliaires.

Pour la culture du melon sous tunnels, il utilise également des plants greffés sur courges car celles-ci offrent une résistance aux nématodes et à la fusariose, deux maladies fréquemment rencontrées dans cette culture.

En melon plein champ, la fusariose reste un problème important. Pour y faire face, Guillaume pratique également le greffage sur des courges et utilise maintenant de plus en plus aussi des variétés de melons naturellement résistantes.

Irrigation

Le système d'irrigation adopté par M. Duez varie en fonction de la culture installée. Pour la culture du melon et la mini-pastèque, l'irrigation est effectuée par goutte-à-goutte. En revanche, pour la culture de salade, le système d'aspersion est activé car il est possible de couvrir une zone plus grande, étant donné la grande quantité de lignes qui seraient nécessaires pour les tuyaux de goutte-à-goutte dans la salade.

Cultures

Les principales cultures maraîchères de l’exploitation sont le melon et la salade. La culture de la mini pastèque prend de plus en plus d’importance. Dans le cas où Guillaume réalise 2 cultures de salade en serre la même année, il n’y aura pas de cultures de melon l’été.

Guillaume utilise la technique de solarisation avant la mise en place de ses cultures, qui permet de chauffer le sol à plus de 50°C et donc de désinfecter le sol sur 10 à 15 cm pour stériliser les graines adventices et supprimer les nématodes. Guillaume utilise toujours le paillage plastique pour étaler la production de melons ce qui permet de mieux gérer l'humidité et la température du sol.

La culture du melon, particulièrement chronophage, s'étend de juin à mi-août et les récoltes se font désormais tous les deux jours grâce aux variétés sélectionnées. L’écartement est de 1,05 mètre sous serre, et en plein champ, les espacements varient entre 0,85 mètre pour les plants greffés et 0,65 mètre pour les plants en franc. Les buttes sont réalisées toutes les 2,20 mètres permettant une densité de 4550 plants à l’hectare.

Concernant la pastèque, les plants sont espacés tous les 1,25 mètre. Elle est greffée sur courge, ce qui améliore la conservation sans altérer le goût, et elle est de type Seedless. Le gène VAT n'existe pas pour la pastèque. La plantation s'effectue fin mars-début avril en plein champ.

Les rendements sont les suivants :

  • melon bio : 23-25 t/ha
  • melon conventionnel : 28 t/ha
  • pastèque bio : 40 t/ha
  • salade bio (variété : Laitue, Batavia, Feuille de chêne rouge, Feuille de chêne blanche) : 1,7 millions de têtes avec 10 à 15% de perte lié aux maladies et ravageurs
  • blé dur conventionnel : entre 60 et 70 quintaux
  • blé tendre bio : 60 quintaux
  • colza : 35 quintaux

Commercialisation

Les céréales sont vendues à la coopérative Arterris. Elles sont directement récupérées à la moisson par des semi-remorques. Les contrats de semence sont généralement réalisés avec Lidéa mais il peut  y en avoir avec d’autres.

En parallèle, pour la vente de melons, pastèques et salades, Guillaume bénéficie de l’OP Force Sud, créée en 1998, qui regroupe quatre familles agricoles. Ils privilégient le conditionnement à la ferme pour les melons, mini pastèques et salades. Les produits partent le jour même pour la commercialisation.

Autonomie énergétique

Guillaume a installé des panneaux solaires en 2012 sur un hangar. L’électricité est vendue sous forme de contrat et injectée sur le réseau directement.

En 2025, il prévoit de réaliser une autre installation en autoconsommation sur les deux autres hangars restants afin de couvrir les besoins énergétiques des chambres froides et de la calibreuse.

Bilan économique

Guillaume porte une attention particulière au remplissage du dossier PAC, pour lequel l'ADASEA (Association de développement, d'aménagement et de services en environnement et en agriculture) lui apporte un soutien précieux. Ce dossier est crucial pour l’audit de la certification en agriculture biologique et l'aide financière associée s'élève à 30 000€ par an.

Bilan social

Son travail est avant tout une passion et cela se reflète dans l’organisation de leur exploitation.


En hiver, Guillaume et son frère emploient entre 25 et 30 personnes pour l’atelier salade, tandis qu’en haute saison pour les melons, l’équipe peut atteindre 100 à 120 travailleurs. Bien qu’ils ne disposent pas de logements sur place, cela ne pose pas de problèmes car une grande partie des saisonniers est sédentarisée à Lunel. Environ 10 saisonniers sont présents presque toute l'année, travaillant 10 mois sur 12, en plus des 10 permanents. Entre 60 à 70% des saisonniers reviennent chaque année mais il est toujours difficile de trouver les 30% restants ce qui représente un véritable défi en termes de gestion des effectifs.


Des récoltes sont faites le samedi en saison mais le dimanche est un jour de repos. En hiver, ils ne travaillent que le samedi matin. Après la période intense de récolte, des congés sont prévus de mi-août à mi-septembre. Enfin, des stagiaires et des alternants viennent compléter l’équipe de manière ponctuelle.

Guillaume reçoit régulièrement des étudiants et accueille de nombreuses visites, dont celle de Microterra, une entreprise spécialisée dans les déchets verts.

Il bénéficie des conseils de Xavier Dubreucq pour les melons et les salades, ainsi que du soutien de deux techniciens de l’OP et d’un conseiller d’Arterris, qui l’accompagnent dans l’optimisation de ses pratiques agricoles sur les céréales.

Avantages et limites des pratiques mises en place

  • L’agriculture biologique permet d’avoir des réflexions approfondies sur les problématiques auxquelles il est confronté en invitant à la recherche de solutions innovantes.
  • La diversification des cultures notamment avec des cultures tropicales permet de faire évoluer l’exploitation et de diversifier les revenus.
  • Les essais avec le CIRAD lui permettent de tester de nouvelles cultures qui peuvent introduire dans sa rotation comme les essais sont faits directement sur sa ferme.
  • La complémentarité des cultures maraîchage-céréales ont un avantage puisque les cultures maraîchères restituent de l’azote au sol bénéfique pour les cultures de céréales suivantes.
  • Les couverts végétaux permettent de réduire le stress lié aux ravageurs (noctuelles terricoles ou nématodes), d’apporter de la matière organique et de fertiliser le sol pour la culture suivante, ainsi que de restructurer le sol.

Perspectives

Les perspectives de Guillaume s’orientent vers une adaptation proactive aux changements climatiques en diversifiant ses cultures. Il réfléchit à introduire une nouvelle rotation avec une culture tropicale, en réponse à l’évolution du climat qui offre de nouvelles opportunités. Face à la hausse des températures et à la prolifération de ravageurs, selon lui, il est crucial de se réinventer pour maintenir une production durable. Ce choix de culture tropicale permettrait d'explorer de nouvelles perspectives agricoles que l’on ne pouvait pas envisager auparavant, tout en développant des stratégies pour gérer les impacts environnementaux et biologiques de ces changements.

Conseils de l’agriculteur

L’agriculteur conseille de toujours adopter une approche ouverte d’esprit, prête à évoluer avec les nouvelles pratiques. Selon lui, il est important de rester curieux et de s'inspirer de ce qui fonctionne ailleurs, tout en gardant en tête qu’aucune méthode n’est parfaite. Selon Guillaume, “Personne ne détient la vérité”. Le changement de pratiques agricoles, bien qu’efficace, n’est jamais immédiat : il y a toujours une période d’adaptation où les résultats peuvent être moins bons. Toutefois, si les changements apportent une réelle valeur ajoutée, comme la réduction des intrants, cela en vaut la peine. Il souligne également l'attente sociétale croissante, qui pousse les agriculteurs à se tourner vers des certifications, bien que cela impose des contraintes, comme la réduction des produits autorisés. Il insiste sur l'importance de ne jamais se reposer sur ses lauriers et de toujours rester à l’écoute des besoins des consommateurs. Pour lui, tout cela est tout à fait faisable, à condition de rester adaptable et engagé dans une évolution constante.

La version initiale de cet article a été rédigée par Simon Delles, Tiago Brambilla Pascolati Gomes et Lucie Sabotier,


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