Catégorie:Puceron

De Triple Performance
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Aphidoidea
Ravageur

Les pucerons sont parmi les insectes nuisibles les plus destructeurs pour les plantes cultivées dans les régions tempérées. En plus d'affaiblir la plante en aspirant sa sève, ils agissent comme vecteurs de virus végétaux et défigurent les plantes ornementales.

Caractéristiques

  • Ravageur : petits insectes suceurs de sève.
  • Famille : Aphididae.
  • Espèces : Environ 5 000 espèces. Environ 400 d'entre elles se trouvent sur des cultures vivrières et des plantes à fibres, et beaucoup sont de sérieux parasites pour l'agriculture et la sylviculture, ainsi qu'une gêne pour les jardiniers.

Le cycle de vie

Reproduction

Ils ont une capacité à augmenter rapidement leur nombre par deux modes de reproduction :

  • Reproduction asexuée : Les femelles, incapables de voler, donnent naissance à des nymphes femelles sans la participation des mâles (parthénogenèse).
  • Reproduction sexuée : La reproduction étant prolifique, le nombre de ces insectes se multiplie rapidement, et une fois la population bien développée, des femelles ailées naissent afin de coloniser de nouveaux milieux.
  • Dans les régions tempérées, une phase de reproduction sexuée a lieu à l'automne, les insectes passant souvent l'hiver sous forme d'œufs.

Alimentation

Le cycle de vie de certains pucerons implique une alternance entre deux espèces de plantes hôtes, par exemple entre une culture et une plante ligneuse. Certaines espèces se nourrissent d'un seul type de plante, tandis que d'autres sont généralistes et colonisent de nombreux groupes de plantes.

Développement

Certaines familles de fourmis ont construit une relation mutualiste ayant mené à une coévolution avec les pucerons, les élevant et les protégeant des prédateurs afin de récolter leur miellat.

Pourquoi les insectes piqueurs-suceurs pullulent sur les plantes ?

Alimentation en acides aminés

  • La plante : elle absorbe essentiellement son azote sous forme de nitrate ou d’ammonium. Les nitrates sont réduits en ammonium puis transformés en acides aminés. Ces acides aminés solubles ne sont transformés en protéines que si la plante a suffisamment d’énergie (photosynthèse) et surtout si elle dispose des éléments cofacteurs nécessaires à la synthèse des protéines. Comme la plante a besoin d’énergie et d’eau pour synthétiser des protéines complexes à partir d’azote sous forme nitrate, elle va se gorger d’eau, la turgescence des cellules va faciliter la pénétration de la cuticule par les insectes piqueurs. La silice et le calcium jouent un rôle essentiel car ce sont des éléments importants pour la synthèse de la paroi extérieure de la cellule végétale. Point de vigilance : ne pas avoir un excès de potasse durant les premiers stades de la plante car cela défavorise l’absorption du calcium. Jusqu’au tallage/début de la montaison, la plante aura un besoin important en calcium. Un apport trop précoce de potasse peut limiter l’absorption du calcium et avoir un effet indésirable sur la pression insectes.
  • Les insectes piqueurs-suceurs : se nourrissent d’acides aminés libres dans la sève. Le tube digestif de ces insectes n’est pas développé, ils n’ont pas les enzymes nécessaires pour digérer les protéines et les sucres complexes. De plus, un grand nombre de plantes produisent une enzyme “inhibitrice de protéase” qui empêche l'insecte de digérer les protéines.

Il existe donc un lien entre la teneur en acides aminés libres dans la sève et les attaques d’insectes piqueurs-suceurs.

Un déséquilibre nutritionnel

La pression peut être accentuée par un déséquilibre nutritionnel en magnésium, molybdène, soufre et bore : cofacteurs d’enzymes qui interviennent dans la synthèse des nitrates en protéines complexes. S’il y a déséquilibre dans les teneurs de ces éléments, la transformation en protéines est moins efficiente. On va donc retrouver une surcharge de nitrates dans la sève.

Dans ces conditions, les pucerons peuvent facilement se développer, attirés par l’ammonium dans la sève et nourris par les acides aminés solubles.

Sensibilité aux excès de sucre dans la sève et au redox

Les insectes piqueurs suceurs sont sensibles à la teneur en sucre dans la sève : ils ne supportent pas une concentration élevée. Une solution rapide peut être de préconiser un apport de mélasse couplé à un insecticide comme levier pour limiter l’attaque de ces insectes (des essais ont été concluants chez des membres AgroLeague  : 1L/ha sur maïs et sur blé au stade 1 feuille). L’avantage de cette opération est son coût : environ 0,02 €/ha.

Moyens de lutte

En préventif

Les moyens préventifs que l’on connaît ne suffisent plus : retarder la période de semis, attendre des conditions hivernales plus froides pour limiter le développement des insectes, mais les températures douces en automne et à la venue de l’hiver, sans périodes de froid très marquées, ont tendance à induire une prolifération des ravageurs d’automne.

  • Utiliser des variétés dites plus tolérantes à la jaunisse (virus transmis par les pucerons) peut aider à limiter la pression mais n’est pas envisageable pour toutes les cultures à l’heure actuelle.
  • L’enrobage de semences est une technique qui permet de stimuler les défenses immunitaires de la plante. Il est essentiel de favoriser le développement de la plante dès le départ car le virus aura un impact plus important s’il est injecté au début du développement végétatif de la culture. D’où l’importance de l’aspect nutrition végétale.

Ce sont des moyens de prévention redoutablement efficaces, mais il est important de souligner qu’il faut être tout de même très attentif, observer et intervenir en chimique si besoin.

En curatif

  • Les insecticides ne donnent pas toujours des résultats fiables, étant donné leur résistance à plusieurs classes d'insecticides et le fait que les pucerons se nourrissent souvent sur la face inférieure des feuilles.
  • Les pucerons et cicadelles aiment les milieu oxydés. L’apport d’un antioxydant peut aider à diminuer la pression. Cela peut se traduire concrètement par un apport de vitamine C à faibles doses dans le pulvérisateur (10 g/ha).
  • Les ennemis naturels du puceron sont les coccinelles prédatrices, les larves de syrphes, les guêpes parasitoïdes, les larves de cécidomyie du puceron, les araignées-crabes, les larves de névroptères et les champignons entomopathogènes. Une stratégie de lutte intégrée contre les parasites utilisant des moyens biologiques peut fonctionner, mais elle est difficile à réaliser, sauf dans des environnements fermés comme les serres.()

Sources

Pourquoi nos cultures sont sensibles aux pucerons ?, AgroLeague

Les ravageurs d’automne sur céréales, pucerons et cicadelles, comment limiter le risque pour les futures récoltes ? - avec Lennart Claassen, AgroLeague

Annexes


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