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Régénération des sols

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Earthworm.jpg Remise en vie des sols, gestion de la fertilité, matière organique, compaction des sols, mycorhizes, ...

Régénération des solsRemise en vie des sols, gestion de la fertilité, matière organique, compaction des sols, mycorhizes, ...Earthworm.jpg

Le sol est un élément complexe avec des propriétés physiques, chimiques et biologiques en interaction[1]. C'est une ressource non renouvelable à l’échelle humaine et à l’origine de multiples services écosystémiques. En plus d'être le support des cultures, il joue un rôle primordial dans la filtration des intrants (engrais, produits phytosanitaires) et plus généralement des polluants, ce qui influe sur la qualité des eaux souterraines. Il permet aussi la régulation des flux hydriques.

L’agriculture moderne perturbe son écosystème ce qui crée une érosion des sols ainsi qu’une réduction de la perméabilité et à terme une diminution de sa fertilité. Dans le monde 33% des sols sont déjà dégradés par l’érosion[2].

Un des éléments essentiels de la fertilité des sols est la matière organique, mais certaines pratiques culturales entraînent une diminution de son taux.


Maintenir ou restaurer la qualité des sols est un enjeu mondial majeur. Et c’est d’autant plus difficile car cet objectif se heurte au contexte global de la hausse de la population et des interactions entre le changement climatique, l'usage des terres et les pratiques agricoles.

Des méthodes existent pour régénérer les sols afin de les rendre productifs en limitant les intrants et les interventions humaines.


Les leviers de régénération des sols

La limitation voire l’arrêt du travail du sol

Le travail du sol augmente l’érosion en entraînant un déplacement des particules du sol vers le bas des pentes. Cet effet peut être augmenté par l’effet du ruissellement lors des épisodes de pluie, et par le vent. Ce phénomène est lié à la battance, c’est-à-dire à la formation d’une croûte en surface qui réduit l’infiltrabilité et augmente les phénomènes de ruissellement.

La réduction du travail du sol contribue à prévenir le tassement, qui diminue la porosité et entrave l’infiltration de l’eau, affectant ainsi la disponibilité hydrique pour les cultures. De plus, éviter le labour permet de ne pas laisser le sol à nu et donc vulnérable face à l’action mécanique de la pluie.


L’érosion entraîne une perte de profondeur des sols et donc une diminution de la fertilité, par la réduction de la zone d’enracinement, et la diminution de la quantité de particules fines nécessaires à la nutrition; et donc à long terme une augmentation de l’utilisation d’intrants[3]. Limiter le travail du sol peut permettre de réduire l’impact de ce phénomène et de diminuer les coûts des intrants sur l’exploitation.


La limitation du travail du sol va également avoir un effet bénéfique sur la teneur en matière organique, en préservant la biomasse microbienne. En effet, le travail du sol expose le carbone enfoui dans le sol à l’air libre et donc favorise son contact avec l’oxygène ce qui permet aux microbes de le convertir en CO2 [4]. L’absence de travail du sol permet également l’accumulation de résidus végétaux en surface. Cela contribue à la formation d’un humus stable, essentiel pour la rétention des nutriments et de l’eau.


Par ailleurs, le travail du sol a un impact négatif sur la biodiversité du sol (par exemple la quantité de vers de terre ou de mycorhizes)[5]. Or, ces organismes sont essentiels pour les sols et les cultures : les vers de terre créent des galeries qui permettent une bonne infiltration de l’eau dans le sol et les mycorhizes permettent une meilleure nutrition des plantes et donc une meilleure croissance.


Implantation de couverts végétaux

Le sol nu n’a pas de capacités photosynthétiques, or c’est grâce à la photosynthèse des plantes que le carbone atmosphérique est capté puis stocké sous forme de matière organique.

Les couverts végétaux permettent d’éviter d’avoir un sol exposé à l’érosion éolienne ou au ruissellement.

Ils permettent également d’améliorer la porosité du sol grâce à leur système racinaire.


Limiter les intrants chimiques

L’utilisation des pesticides entraîne une diminution des microorganismes bénéfiques pour les sols et les plantes, tels que les vers de terre et certaines bactéries et champignons.

L’utilisation d’engrais fertilisants réduit les échanges entre les racines et les communautés microbiennes du sol car les plantes dépendent moins de ces microorganismes pour récupérer des nutriments[6].

Limiter les intrants chimiques va permettre de reconstituer la biodiversité du sol et donc les échanges plantes-microorganismes et va également être bénéfique pour sa structure avec par exemple la présence de vers de terre. Cela permettra de diminuer les coûts des intrants pour l’exploitation car le sol sera naturellement plus fertile.


Les microorganismes, un levier pour améliorer la résilience des sols

Les microorganismes (mycorhizes, bactéries fixatrices d’azote, etc.) jouent un rôle clé dans le cycle des nutriments et la structure du sol. Les mycorhizes permettent aux plantes d’avoir un meilleur accès à l’eau présente dans le sol, protègent les plantes de certains parasites et permettent une meilleure absorption des nutriments[6][7]. Les filaments mycéliens formés par les mycorhizes augmentent la surface d’échange entre les racines et le sol et permettent de capter de l'eau et des nutriments dans des zones du sol inaccessibles aux racines.


D’autre part, les microorganismes aident à structurer le sol : ils produisent des molécules permettant aux particules de former des agrégats. Ces agrégats améliorent l’infiltration de l’eau dans le sol et retiennent l’humidité[6].

En favorisant des pratiques respectueuses de la vie du sol, on améliore sa résilience et sa productivité naturelle et durable.


Diversifier et allonger la rotation des cultures

La rotation des cultures permet de limiter naturellement la présence de certains ravageurs et pathogènes en limitant le recours aux pesticides. En diversifiant les espèces cultivées, les bioagresseurs rencontrent davantage de difficultés à trouver leur hôte spécifique, ce qui freine leur développement[8].

Chaque plante dégage son propre mélange de molécules dans le sol, attirant une plus grande diversité de microorganismes essentiels à l'écosystème et à la productivité des plantes[6], tandis que les résidus de culture améliorent la structure du sol, stimulent l'activité biologique et reconstituent les stocks de nutriments nécessaires aux plantes.

Par ailleurs, la diversité des systèmes racinaires est un atout pour la structure du sol car elle favorise la porosité du sol, limite le tassement et améliore la circulation de l’eau et des nutriments.


Agroforesterie

L’agroforesterie a des effets bénéfiques sur la structure du sol grâce aux racines profondes des arbres qui améliorent la structure et la porosité des sols[9]. Les arbres agissent aussi comme une barrière mécanique contre le vent et la pluie pour les cultures, en plus d’être une ressource en nutriments ou un habitat pour une grande diversité d’espèces.

De plus, les feuilles mortes permettent d’enrichir le sol en matière organique.

Cela peut aussi permettre à l’exploitation de diversifier ses sources de revenus en utilisant le bois issu des arbres.


Sources

  1. INRAE, 2022, Comment l’agriculture de conservation peut améliorer la qualité des sols? https://www.inrae.fr/actualites/comment-lagriculture-conservation-peut-ameliorer-qualite-sols
  2. FAO, 2019, Messages clés du Colloque mondial sur l’érosion des sols https://www.fao.org/about/meetings/soil-erosion-symposium/key-messages/fr/#:~:text=33%20%25%20des%20sols%20terrestres%20sont,terres%20arables%20ou%20p%C3%A2turages%20intensifs
  3. Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, s.d., L'érosion des sols et ses impacts https://agriculture.gouv.fr/telecharger/128539?token=38aaca048e752ba22eaa6381cdb9fd7c964c483d5106e0b84c4007c6ce410dd9
  4. TheConversation, avril 2021, Farming without disturbing soil could cut agriculture’s climate impact by 30% https://theconversation.com/farming-without-disturbing-soil-could-cut-agricultures-climate-impact-by-30-new-research-157153
  5. Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, 2016, Le non travail du sol améliore sa biodiversité https://agriculture.gouv.fr/le-non-travail-du-sol-ameliore-sa-biodiversite
  6. 6,0 6,1 6,2 et 6,3 Christine Jones, s.d, Régénération des sols, 5 principes fondamentaux https://img-view.mailpro.com/2017/10/30/178045/Jones-Regeneration_des_sols-5_principes_fondamentaux.pdf
  7. Chambre d’agriculture des Pyrénées Atlantiques, s.d., Entretenir les mycorhizes du sol https://pa.chambre-agriculture.fr/actualites/detail-de-lactualite/actualites/entretenir-les-mycorhizes-du-sol/
  8. Bézat C. et.al, 2023, Rotation des cultures https://dicoagroecologie.fr/dictionnaire/rotation-des-cultures/
  9. INRAE, 2022, Agroforesterie : des arbres pour une agriculture durable https://www.inrae.fr/actualites/agroforesterie-arbres-agriculture-durable


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