Logo InstitutAgroMontpellier.png

La ferme de l'Esquirol

De Triple Performance
Aller à :navigation, rechercher

Ferme en arboriculture et accueil de visiteurs
Cécile Levret
Institut Agro Montpellier Hérault (département) Arboriculture

Levret vignette.jpgLevret banniere(2).jpg

Cécile Levret, arboricultrice dans l'Hérault, a pour objectif de produire des aliments de qualité et diversifiés dont les moyens de production respectent l’environnement. Pour cela, elle a mis en place un système économe en eau et développer l’usage de plantes compagnes pour remplacer les produits phytosanitaires


Contexte

  • Nom : Cécile Levret.
  • Implication dans la vie associative : Cécile fait partie d’un groupe de femmes agricultrices Terre vivante à Clermont-l’Hérault.
  • Localisation : Marseillan, Hérault (34).
  • Productions : Huile d’olive, olives de tables, amandes, figues.
  • SAU : 2,35 ha.
  • UTH : 1.
  • Label : Agriculture Biologique.
  • Type de sol :
    • Sol argilo-limono-sableux qui peut être problématique car les terrains ne respirent pas à cause des argiles (36,5 % d’argile).
    • pH très alcalin : 8,4
    • Taux de matière organique : 1,9 %.
  • Climat : Proximité avec l’étang de Thau, humidité ambiante forte favorisant les attaques fongiques et vent.
  • Modes de commercialisation : Vente directe.
  • Historique :

Cécile, issue d’une formation d’ingénieur agronome en horticulture à l’ESA d’Angers, installe son activité sur une partie des terres de sa mère, qui étaient pour la plupart louées à des viticulteurs. Les premières années, elle travaille en plus de s’occuper de ses terres.

  • 2014 : Cécile reprend une partie des terres de sa mère où sont déjà plantés des oliviers.
  • 2015 : Enrichissement du sol avec des engrais verts et conversion à l'AB de 2,06 ha.
  • 2016 : Plantations des arbres, puis incendie qui détruit les plantations.
  • 2017 : Nouvelles plantations. Son objectif est de faire de l’arboriculture diversifiée et des PPAM (Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales).
  • 2020 : Conversion de l'oliveraie à l'AB (0,29 ha).
  • 2022 : Après une pause sur son exploitation, Cécile revient, et se consacre cette fois-ci à plein temps à ses arbres. Elle participe à l’appel à projets du PAT (Plan Alimentaire Territorial) du Syndicat Mixte du bassin de Thau, en partenariat avec Sète Agglopôle Méditerranée et la communauté d’agglomération Hérault-Méditerranée et obtient des financements pour l’implantation de ses arbres (néfliers, mûriers platanes, feijoa, jujube vert, ragouminier, vignes de table, un pommier et un poirier).
Oliveraie de l'exploitation


Spécificités

Cécile conçoit actuellement des ateliers d’animation à destination des familles et personnes en souffrance psychique. Ces thèmes de prédilection sont la reconnexion à la nature et la philosophie.

En appui à ces animations, le système arboricole a été remis en production très récemment, ainsi les résultats des pratiques mises en place ne sont pas encore observables et ne peuvent être analysés avec si peu de recul. Cécile vise une production très diversifiée : olives de table, huile d’olive, raisins de table, jus de grenade, figues fraîches, amandes pour la confiserie, qui serviront de supports sensoriels aux visites.

Ses convictions fortes pour la protection de l’environnement et la transmission d’un monde meilleur aux générations futures l’amènent à n’épandre aucun produit phytosanitaire sur ses cultures, mise à part la bouillie bordelaise.

Cécile ne possédant pas assez de surface pour être reconnue agricultrice, elle a le statut de cotisante solidaire et touche le chômage. Le système de production n’est pas rentable.


Enjeux locaux

Autour de l’exploitation, il y a majoritairement des vignes ou des grandes cultures, en plus des activités ostréicoles dans l’étang de Thau. La mise en place du PAT permet de financer en partie des projets visant à favoriser l’accès pour tous à une alimentation de qualité. Par son projet, Cécile a pu bénéficier de ces financements puisqu’elle a pour objectif de produire des aliments de qualité et diversifiés dont les moyens de production respectent l’environnement.


Motivations et objectifs

Motivations :

  • Répondre à des enjeux sociaux spécifiques : ressouder des liens familiaux, apaiser des personnes en souffrance psychique.
  • Conviction forte contre l’usage de produits chimiques et la destruction de la faune sauvage.


Objectifs :

  • Construction d’ateliers pour l’accueil de visiteurs.
  • Production d’une alimentation saine, avec la conception de “snackings bons pour la santé et goûteux”, riches en polyphénols et pauvres en sucre.
  • Système économe en eau.
  • Développer l’usage de plantes compagnes pour remplacer les produits phytosanitaires.


Étapes de transition

  • 2015 :
    • Fertilisation et enrichissement du sol avec des engrais verts (Établissement Fabre Frères) et du compost du Syndicat Centre Hérault composé de déchets de cuisine et de déchets végétaux (1 000 €) pour le préparer avant les plantations sur la totalité des parcelles.
    • Conversion des parcelles en bio, sauf pour les oliviers (à cause de la mouche de l’olive).
  • 2020 : Reprise de l’exploitation et conversion des oliviers en bio.
  • 2023 :
    • Sous-solage pour casser la semelle de labour puis plantation des allées d’amandiers.
    • Plantation des arbres fin 2023 (néfliers, mûriers platanes, feijoa, jujube vert, ragouminier, vignes de table, un pommier et un poirier).


Descriptif du système actuel

Cécile gère seule son exploitation et y travaille pour le moment en moyenne 26 heures par semaine. Dans sa logique, son système n’est pas uniquement productif. Il y a également une dimension sociale très importante, bien qu’elle ne soit pas encore mise en œuvre (Cécile devrait accueillir ses premiers visiteurs cette année). Ses arbres et autres plantations ne sont pas uniquement présents pour produire des fruits, mais sont avant tout un lieu de ressourcement et de connexion à la nature, et serviront de support à Cécile pour ses animations.

Vue d'ensemble de la parcelle en arboriculture


L’assolement

  • SAU : 2,35 ha
  • 1,1 ha avec 2 rangées de 52 grenadiers (espacés de 3 m) plantés en 2016.
  • 0,9 ha avec 4 rangées d’amandiers plantés en 2017 et d’autres essences (néfliers, mûriers platanes, feijoa, jujube vert, ragouminier, vignes de table, un pommier et un poirier).
  • Quelques PPAM sont également cultivées sur une petite surface (thym, thym citron, sauge blanche, sauge ananas, origan, myrte).
  • 0,29 ha d’oliviers plantés en 2007.
  • 0,06 ha de figuiers bifères plantés en 2007.
Schéma de l'organisation du verger de 0,9 ha
PPAM cultivées sur la ferme : thym, thym citron, sauge blanche, sauge ananas, origan, myrte


Oliviers

  • Variétés Olivière et Verdale (huile d’olive), Lucques et Picholine (olives de table).
  • Pépinière : FRANCES à Pézenas.
  • Transformation : Olives apportées au moulin de L’Oulibo, dans l’Aude, et transformées en huile d’olive et en olives de table.
  • Taille lourde en mars-avril, après les dernières gelées.
  • Creux en demi-lune autour des oliviers dans le sens de la pente pour que l’eau de pluie stagne au pied des arbres.
  • Ravageurs et lutte :
    • Mouche de l’olive : Avant le passage en bio : essai traitement conventionnel. Depuis le passage en bio : argile blanche (à éviter avant la récolte car mauvais pour les poumons) + pièges au phosphate diammonique dans des bouteilles suspendues aux oliviers à changer tous les mois (pièges plutôt sélectifs, seuls les mouches de l’olive viennent, avec quelques fourmis).
    • Maladie cryptogamique (fongique) sur les oliviers : Application de bouillie bordelaise une fois par an.
Demie-lune creusée pour retenir l’eau au pied d'un olivier


Amandiers

  • Variétés : Lauranne, Ferraduel, Ferragnes.
  • Pépinière : Pépinière du Bosc.
  • Taille : Mi-décembre.
  • Ravageurs et lutte :
    • Écureuil sur amandiers (ont réduit de 80% la production de 2023) : Lutte par mise en place de filets, taille des arbres plus haute, projets de tuyaux lisses sur les troncs ou de filets électriques.
    • Guêpe de l’amande.
    • Cloque du pêcher : Application de bouillie bordelaise l’an dernier, essai d’un mélange vinaigre et savon noir appliqué avec un asperseur à dos (2 x 16L) qui a bien fonctionné.


Figuiers

  • Variétés : Plus de 17 variétés de figues blanches et noires, bifères, pour une production étalée.
  • Pépinière : FRANCES.
  • Production faible : Problème de manque d’eau ou d’alternance.


Grenadiers

  • Variétés : Mollar de Elche, Gabès, Wonderful, Fleishman.
  • Pépinière : FRANCES.
  • Production faible sûrement due au manque d’eau.
Grenadier de l'exploitation


Vignes

  • Plants achetés en 2023.
  • Entre 12 et 15 variétés de vignes de tables.
  • Seront conduites en lyres pour suivre l’objectif de capter au maximum le rayonnement solaire tout en assurant l’ombrage du collet.
Vignes plantées en 2023 sur l'exploitation


Irrigation

  • Objectifs :
    • Utiliser le moins d’eau possible tout en permettant une production.
    • Maximiser l’efficience d’utilisation de l’eau des arbres en évitant la consommation de luxe.
  • L’arrosage est la problématique la plus dure à gérer à ses yeux.
  • Eau provenant du puits.
  • Goutte à goutte.
  • 2 x 4L/h pendant 3 jours deux fois par mois pour les mois de juin, juillet et août.


Fertilisation et amendements

  • Semis d’engrais vert (légumineuses) à la volée sur les rangs fourni par le groupe Magne et le groupe PERIS.
  • Cécile souhaiterait faire de l’engrais vert sur l’inter-rang, mais elle n’a pas le matériel adapté pour l’instant.
  • Elle souhaite trouver des amendements propres (dépourvus de plastique) et sains, par exemple dans le petit centre équestre du coin. Projet de faire son propre compost, mais cela requiert une formation.


Gestion de l’enherbement

  • Maintien de l’enherbement, y compris l’été pour réduire la vitesse de l’eau qui parvient au sol et maximiser son infiltration.
  • Rotofil dans le rang.
  • Tondeuse auto-portée dans l’inter-rang passée 2-3 fois maximum par an.
  • Paillage de chanvre au pied des jeunes plants.
Inter-rang tondu (gauche) et rang géré au rotofil (droite)
Paillage de chanvre au pied des jeunes plants de vignes


Haies

  • Longueur : 2 x 100 mètres.
  • Essences : Pommiers, poiriers, cognassiers, arbousiers, argousiers, chèvrefeuilles.
  • Objectifs :
    • Brise-vent.
    • Lutte contre le gel.
    • Avoir des espèces mellifères.
    • Augmenter la biodiversité (insectes et oiseaux).
  • Financées par le Conseil Départemental.
Haie brise-vent composée de pommiers, poiriers, cognassiers, arbousiers, argousiers et chèvrefeuilles


Résultats (+ et -) constatés des nouvelles pratiques

  • Vie du sol : Beaucoup de turricules de vers de terre.
  • Rendements aléatoires, voire faibles pour les amandiers et les grenadiers, alternance observée.


Autonomie

Cécile ne fertilise pas ses cultures, mais sait qu’elle devra prendre en compte ce retard d’apport de matière organique dans le futur. Son objectif n’est de toute façon pas de produire le plus possible.

Elle veut produire en zéro phyto, ce qui lui évite l'achat de produits chimiques.


Équipement

Équipement en propre :

  • Une tondeuse autoportée.
  • Un rotofil.
  • Un pulvérisateur à dos Solo 10 litres.
  • Un sécateur électrique pour la taille des vignes et des oliviers.
  • Une tronçonneuse pour la taille des pins.
  • Un peigne (5-6 bras) sur batterie pour le ramassage des olives.


Investissements

Futurs investissements : les tuteurs pour le port en lyre pour porter les vignes.


Commercialisation

Visites / Animations à la ferme

Pour les vacances de Pâques, Cécile a prévu un partenariat avec la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) de Marseillan pour organiser des après-midi autour de la thématique Terre-Mer.

Cet été, elle a prévu d’organiser 2 journées par semaine, une visite à la ferme classique gratuite (l’objectif étant que les visiteurs achètent des produits) et une visite orientée sur une thématique (gestion de l’eau, biodiversité…).

Elle compte distribuer des flyers dans des campings ou autres lieux accueillant des touristes afin de faire connaître sa ferme.

Futur lieu d’accueil des visiteurs avec vue sur le bassin de Thau


Huile d’olive (1 an sur 2 car alternance)

118L vendus en bouteilles de 1L (22€) et de 50 cL (13,50€) avec une consigne de 1€ sur la bouteille, trituré au Moulin de la Dentelle à Villeveyrac. Total des ventes : 720 €

Olives de bouche

36 kg l’an dernier (Picholines uniquement), cette année 10 kg de Lucques et 17 kg de Picholines vendues à la Coopérative du Moulin Oléicole l'Oulibo.

Huile d'olive et olives de bouche de la ferme


Amandes

7 kg l’an dernier vendue à des boutiques de consommateurs dont le marché solidaire La Capéchade Foodlab à Marseillan (toutes les fins de mois). Total des ventes : 60 €.


Figues

47 kg de fruits frais vendus à des particuliers. Total des ventes : 300 €.


Grenades

30 litres de jus de grenade. Total des ventes : 180 €.


Bilan économique, social, environnemental

Bilan économique

  • Production assez faible qui ne permet pas à Cécile d’être rentable (chiffre d’affaires de 2400 € en 2023), en partie liée à l’absence d’utilisation de produits phytosanitaires et à la petite taille de SAU. Cécile attache de l’importance à les limiter, même si cela affecte sa production. Elle ne veut pas produire en détruisant la biodiversité.
  • Charges faibles du fait de la limitation de l’usage de produits phytosanitaires et de fertilisants, mais également du fait de l’absence d’emprunts. Cécile souhaite continuer à limiter au maximum ses charges, dans la mesure du possible.
  • Il est important de préciser que son système a pu jusqu’à maintenant être mis en place grâce à ses économies, il n’est cependant pas rentable. Par ailleurs, le projet n’est pas à but lucratif, il a pour vocation d’être pédagogique.
  • L’atelier d’animation et d’accueil devrait permettre à l’exploitation d’être rentable dans son ensemble. Cécile aimerait débuter ces ateliers cette année à Pâques.
  • Aides PAC : Aides de conversion à la bio de 900 €/ha de 2015 à 2020 pour les amandiers, touchées à nouveau depuis 2020 pour les oliviers. Total subventions : 5300 € pour 2023.
  • Aides du Projet Alimentaire Territorial (Sète-Agde-Méditerranée) : Appel à projet qui a permis un apport de 4-5 000 € à son projet initial estimé à 12 000 € (2022).
  • Haies financées à 40% par le département dans le cadre du programme Biodiv’eau animé par le Conservatoire d'Espaces Naturels Languedoc-Roussillon (CEN) et la Chambre d’Agriculture de l’Hérault.
  • Cécile participe régulièrement à des formations du Civam du Gard, financées à hauteur de 3 000 €/an par les fonds d’assurance formation VIVEA.


Bilan social

  • Cécile a à cœur de trouver un équilibre entre temps dédié à sa ferme et temps pour sa vie personnelle et familiale.
  • Elle se sent bien dans son exploitation, apprécie la diversité des activités.
  • Cependant, tout gérer seule n’est pas évident. Chaque tâche devient chronophage, surtout lorsqu’il y a un problème à régler. On peut rapidement se sentir isolé, d’où l’importance de rencontrer d’autres agriculteurs via des formations ou des collectifs. Le groupe de femmes autour d’elle lui permet notamment de se sentir en confiance et de partager ses questions et inquiétudes.


Bilan environnemental

  • Plantation de haies brise-vent.
  • Très peu d’usage de produits phytosanitaires.  


Avantages / limites du système mis en place

Avantages

  • Production et activités diversifiées : l’exploitation propose de nombreux produits différents et les revenus ne dépendront pas seulement de la production puisque Cécile souhaite développer des ateliers d’animation à partir de cette année.
  • Très peu d’intrants, ce qui diminue le coût des charges.


Limites

  • Être économe en irrigation peut être risqué si les limites de l’arbre sont dépassées. Cécile surveille donc bien la réaction de ses arbres.
  • Manque de matériel, par exemple pour faire des engrais verts dans l’inter-rang qui nécessiteraient un tracteur et un semoir.
  • Pour se former, Cécile participe à de nombreuses formations. Néanmoins, elle recommande de trouver le bon équilibre entre se former et passer du temps sur sa ferme. Il est important de se former, mais il ne faut pas que ça affecte l’exploitation.
  • PLU : difficultés administratives
    • Atelier de connexion à la nature : Le PLU (Plan Local d’Urbanisme) interdit de convertir les terres agricoles. Cécile devra donc faire valoir son activité sociale en agrotourisme. De plus, dans le cas de l’accueil d’enfants, elle devra veiller à ce que les parents soient toujours présents sur l’exploitation, car accueillir des enfants seule requiert des diplômes spécifiques.
    • Accueils des visiteurs et campeurs : la loi de la bande littorale des 100 m et le plan de prévention des risques naturels d'inondation (PPRI) excluent la mise en place d’infrastructures pour abriter les groupes de visiteurs ainsi que l’accueil de campeurs.


Perspectives

  • Cécile a pour idée de développer la transformation de certains de ses produits chez elle afin de mieux les valoriser, mais cela signifie créer un laboratoire et être soumise aux règles sanitaires du HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point).
  • De manière générale, elle ne souhaite pas faire de planifications trop importantes pour l’avenir. Elle préfère développer son exploitation petit à petit.
  • Finalement, le plus important pour elle est de se sentir en équilibre et de permettre aux personnes de se connecter à la nature. Elle souhaite faire de bonnes choses pour la planète.


Conseils de l’agriculteur

Cécile a bien précisé qu’il était compliqué pour elle de donner des conseils puisqu’elle débute dans le travail agricole.

Cependant, certains conseils sont tout de même ressortis :

  • Observer, passer du temps dans la nature, dans son verger.
  • Vivre en accord avec soi-même.
  • Écouter les conseils, mais ne pas tous les suivre, car ils sont parfois très divergents. Il est intéressant de tester soi-même différentes pratiques, voire des nouvelles.
  • Économiquement parlant, ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.


Pour aller plus loin sur les pratiques

Lutte contre la mouche de l’olive par l’argile blanche

Avantages

  • Traitement efficace (période supérieure à 14 semaines) pour réduire les attaques de mouches de l’olive, assure une protection d’une durée supérieure à un insecticide classique, le diméthoate[1].
  • Traitement utilisable en agriculture biologique[1].
  • L’huile d’olive produite est de très bonne qualité et présente une moindre acidité que des oliviers non traités lorsqu’il y a une infestation significative[1].
  • Aucun effet sur la qualité nutritionnelle et sensorielle de l’huile d’olive obtenue[2].


Points de vigilance

  • Prendre garde aux épisodes pluvieux suivant l’application, risque de lessivage de l’argile[3].
  • Renouvellement du traitement à chaque épisode de plus de 40 mm[4].
  • Traitements à limiter avant la récolte pour les produits qui vont subir une salaison[4].


Traitement de la cloque du pêcher : Association avec de l’ail

Propriétés antifongiques de l’ail : L’ail, Allium sativa, contient des thiosulfonates et de l’ajoène, composés aux propriétés antifongiques avérées.[5]

  • Les thiosulfonates sont efficaces contre les champignons des genres Candida, Fusarium, Mucor, Phragmidium, Ramularia, Penicillium, Aspergillus, Cladosporium, Paecilomyces, Phoma, Rhizopus, Saccharomyces, Botrytis, Stachybotrys, Alternaria, Aureobasidium, Chaetomium, Myrothecium, Epidermophyton, Trichophyton, Microsporum, Sclerotinia, Monilia, Trichoderma, Verticillium, Pullularia, Cryptococcus, Trichosporon et Geotrichum.[5]
  • L’ajoène est quant à lui utile contre les champignons Alternaria solani, Alternaria tenuissima, Alternaria triticina, Alternaria sp., Colletotrichum sp., Curvularia sp., Fusarium lini, Fusarium oxysporum, Fusarium semitectum, et Fusarium udum.[6]


Sources et références

La version initiale de cet article a été rédigée par Elise Gatel, Eléa Missonnier et Mélodie Calvier.

étudiantes en agronomie à l'Institut Agro Montpellier, suite à l'interview de Cécile Levret, réalisée le 21/02/2025.


  1. Revenir plus haut en : 1,0 1,1 et 1,2 Caleca, V., & Rizzo, R. (2006). Effectiveness of clays and copper products in the control of Bactrocera oleae (Gmelin). In Proceedings of Olivebioteq 2006, Second International Seminar “Biotechnology and quality of olive tree products around the Mediterranean Basin” November 5th–10th, Mazara del Vallo, Marsala, Italy (Vol. 2, pp. 275-282). https://orgprints.org/id/eprint/10965/
  2. Perri, E., Iannotta, N., Muzzalupo, I., Russo, A., Caravita, M. A., Pellegrino, M., Parise, A., & Tucci, P. (2006). Kaolin protects olive fruits from Bactrocera oleae (Gmelin) infestations unaffecting olive oil quality. IOBC/WPRS Bulletin. https://orgprints.org/id/eprint/10205/1/Perri_et_al_IOBC_Kaolin.pdf
  3. Caleca, V., Lo Verde, G., Lo Verde, V., Palumbo Piccionello, M. and Rizzo, R. (2010). CONTROL OF BACTROCERA OLEAE AND CERATITIS CAPITATA IN ORGANIC ORCHARDS: USE OF CLAYS AND COPPER PRODUCTS . Acta Hortic. 873, 227-234. DOI: 10.17660/ActaHortic.2010.873.24. https://doi.org/10.17660/ActaHortic.2010.873.24
  4. Revenir plus haut en : 4,0 et 4,1 Cuchet, M., Bouvier, E. (2012). Protéger ses oliviers de la mouche en limitant les traitements. Chambre d'agriculture des Alpes Maritimes. https://ecophytopic.fr/sites/default/files/upload-documents-entity-import-csv/fiche_technique_juin_2012b.pdf
  5. Revenir plus haut en : 5,0 et 5,1 Lubenets, V., Stadnytska, N., Baranovych, D., Vasylyuk, S., Karpenko, O., Havryliak, V., & Novikov, V. (2019). Thiosulfonates: The Prospective Substances against Fungal. Fungal Infection, 97. https://www.intechopen.com/chapters/66177
  6. Singh, U. P., Pandey, V. N., Wagner, K. G., & Singh, K. P. (1990). Antifungal activity of ajoene, a constituent of garlic (Allium sativum). Canadian Journal of Botany, 68(6), 1354-1356. https://cdnsciencepub.com/doi/10.1139/b90-172


Partenariat - Portail.png

Ce portrait a été rédigé en partenariat avec l'Institut Agro Montpellier

Institut Agro Montpellier.jpg