Ferme de Grégoire Bio Allagbe
Agroécologie, diversité des cultures, fertilité des sols, compost, rotation des cultures
Grégoire Bio Allagbe
Grégoire Bio Allagbe, agriculteur à Guéssou (Gbégourou) au Bénin cultive ses terres et élève ses abeilles selon les principes de l'agroécologie. Voici le portrait de sa ferme.
Contexte
La ferme
- Nom : Grégoire Bio Allagbe.
- Localisation : Guéssou, Bénin.
- Date d’installation : 1994. Il a repris la ferme familiale il y a 30 ans.
- Surface cultivée : 16,08 ha.
- Texture du sol : Sablo-limoneux.
- Nombre de personnes travaillant sur l’exploitation (UTH) : 4.
- Climat : Guéssou possède un climat de savane à hiver sec (Aw) selon la classification de Köppen-Geiger. Sur l’année, la température moyenne est de 26,8°C et les précipitations sont en moyenne de 1023,6 mm.
- Études/formation/parcours de vie : De parents agriculteurs, Grégoire commence son apprentissage des techniques culturales traditionnelles béninoises dès l'enfance. Grégoire a fréquenté l'école jusqu'au CM2, il est agriculteur depuis 30 ans.
Productions végétales
- Cultures maraîchères : Gombo, piment, tomate, Crincrin (corète potagère : Corchorus olitorius L.)
- Cultures vivrières : Maïs, sorgho, igname, soja, arachide.
- Arbres fruitiers : Anacardier, caïlcédrat (Khaya senegalensis), fromager (Ceiba pentendra), karité.
Productions animales
- Apiculture : 10 ruches mais Grégoire manque de matériel, il ne dispose pas de tenue d’apiculteur.
Motivations et objectifs
Grégoire indique avoir découvert l'agroécologie avec le projet ProSilience il y a deux ans. Il est très intéressé et met en œuvre les techniques pour lutter contre l'érosion des sols ainsi que la gestion de l’irrigation et du passage de l’eau dans les champs.
Ses objectifs sont :
- Utiliser des semences améliorées afin d’avoir une meilleure germination et d’améliorer la production et le rendement.
- Faire que l'apiculture améliore sa production.
- Mettre en place du maraîchage à côté d'un cours d'eau proche de ses terres actuelles, actuellement seule la production familiale se fait auprès du cours d’eau.
- Projet d'élevage intensif avec un agriculteur, 10 moutons et 8 cabris.
Volet agronomique
Pratiques agricoles
Gestion de la fertilité
- Utilisation d'engrais chimique ou organique en fonction de ce qui est disponible.
- Bouse de vache, utilisée pour les cultures.
- Les arbres à karité sont préservés dans les champs afin de faire des cultures multistrates, apporter de la matière organique au sol et lutter contre l’érosion.
- Grégoire pratique la rotation des cultures, il implante par exemple du piment avant le soja. Il pratique également l'association de cultures comme l’igname associée avec du maïs en début de cycle.
- 2 ha en jachère avec du pois d'Angole pour apporter de l’azote et de la matière organique. Il procède à un labour la 3eme année, après 2 ans de jachère.
Gestion des ravageurs
Les insectes sont les principaux ravageurs chez Grégoire mais il ne connaît pas leurs noms. Une chenille est problématique : elle apparaît sur les bourgeons terminaux de maïs avant floraison et impacte très fortement la production. Il s'agit peut-être de la chenille légionnaire du genre Spodoptera frugiperda.
Gestion de la pression des ravageurs :
- Pesticides, herbicide sélectif sur le soja, glyphosate.
- Répulsif, biopesticides avec des feuilles de neem et de tabac
Travail du sol
- Labour et sarclage sur les tubercules (manioc, igname), le semis est fait dans des sillons.
- Binage profond vers la fin de la saison des pluies pour faire les buttes. Sokasiribou = en Baribas méthode de labour tout en défrichant le sol pour préparer la prochaine saison.
- Il fait des billons pour les cultures de tubercules, labour à plat avec la machine, avec un tracteur qui est loué.
- Labour perpendiculaire à la pente pour diminuer les phénomènes d’érosion hydrique.
Stratégies face aux contraintes
Le labour constitue une dépense très élevée sur un court moment. Le tracteur étant en général peu disponible à la période où ils doivent labourer, ils réalisent alors un labour attelé ou à la main dans certains cas. Si aucune de ces solutions ne peut être mise en place, un semis direct est effectué.
Système hydrique
- Pas de système d’irrigation.
- Pas d'arrosage manuel.
Le Fleuve Okpara passe au pied des parcelles, mais Grégoire n’utilise pour le moment pas son eau pour l’irrigation.
Volet social
Satisfactions/insatisfactions
- Charge de travail : Juin/juillet période très chargée, 4 personnes sont toujours là sur la ferme. Ils peuvent être jusqu’à 6 au moment du labour et des récoltes.
- Economique : Grégoire ne se verse aucun salaire, c'est une gestion familiale.
- Confort de travail : Difficile à définir car très sommaire.
- Sociale : Système familial.
- Cadre de vie : Ces parcelles sont à 4 km de sa maison ce qui n’est pas très loin selon lui..
Environnement
Accompagnement technique / Aides
Accompagnement uniquement avec le Cabinet Monrado avec le projet ProSilience.
Coopération avec d’autres agriculteurs
Pas de coopérative, groupe de travail sur des problématiques communes avec le Cabinet Monrado.
Volet économique
- Foncier : 1ha = 450 000 FCFA.
- Matériel : Charrue (125 000 FCFA) plus le système de traction collier de tirage pour les bœufs (joug) 15 000 FCFA.
- Dons, aides financières : Aucun.
- Charges : Le labour peut coûter jusqu’à 450 000 FCFA pour 7 ha. Total des charges : 700 000 FCFA.
- Revenus : Le soja est la culture qui rapporte le plus, 16 000 FCFA / sac, soit un total de 960 000 FCFA pour 60 sacs.
Stratégie commerciale / débouchés
Les détaillants viennent directement sur la ferme pour acheter et revendre au marché.
Les conseils de l’agriculteur
La personne doit être sûre d'avoir assez de capital pour se lancer.
Galerie photos
Sources
Interview de Grégoire Bio Allagbe réalisée en août 2024 par l'équipe de Ver de Terre Production dans le cadre du projet Urbane.
Crédits photos : Ver de terre Production.
Cette page a été rédigée en partenariat avec le projet Urbane et grâce au soutien financier de l'Union Européenne.