Ensilage des céréales immatures

De Triple Performance
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Chantier d'ensilage de céréales immatures

L’ensilage des céréales immatures est une solution de dernier recours lorsque la parcelle est infestée d’adventices et que la culture ne sera pas récoltable ou avec un rendement trop faible, ou encore pour prévenir le salissement des années futures.

C’est donc surtout une solution prophylactique que l’on met en place avant la montée à graine des adventices (limiter la reconstitution du stock grainier) et qui permet une valorisation soit en méthanisation soit en fourrage.

Quelle efficacité ?

Sur des parcelle relativement propres

L’ensilage du précédent cultural (année n-1) permet une nette diminution du nombre de ray-grass par m2, environ 5 fois moins de pieds que par rapport à la modalité témoin.

Lorsque l’on combine l’ensilage avec le labour, on observe 10 fois moins de ray-grass.

Effet de divers leviers agronomiques, seuls ou combinés, sur les levées de ray-grass comptabilisées dans un maïs suivant un blé dur - Essai Arvalis En Crambade (31)[1].

Sur des parcelles infestées

Exemple de stratégie de lutte contre le salissement :

Ici l’impact est considéré sur 2 ans avec une rotation témoin non ensilée. Une modalité avec un seul ensilage la première année. Puis un ensilage chaque année. Les intercultures (IC) sont gérées de manière similaire avec deux déchaumages.

Itinéraire technique des trois modalités de gestion des adventices par l'ensilage immature[2].


Résultats

  • Effet modéré sur le nombre de levée ( -10 % pour un ensilage et -30 % pour deux cultures successives ensilés)
  • Grande diminution du stock grainier (- 41% pour un ensilage et -86% adventices de graminées viables pour deux ensilages)
Représentation de l'efficacité des modalités sur le ray-grass[2].


Le nombre de levées sur les premières années a faiblement diminué à cause du nombre important de graines déjà présentes dans le sol.

Comme il n’y a aucun ré-encemencement d’adventices, puisque tout est récolté avant grenaison et que les graminées type ray-grass, vulpin ont un TAD (Taux annuel de décroissance) élevé (de l'ordre de 60/70%), le stock grainier diminue très rapidement (-85% pour deux années successives d'ensilage). L’effet nettoyant sur la densité d’adventices devrait se faire sentir en décalé l’année suivante.

Avantages

  • Diminution immédiate et conséquente du stock grainier des graminées (en particulier celles présentant un TAD supérieur à 50 % comme le ray-grass et vulpin ou le  brome).
  • Réduction du nombre de levées lorsque la stratégie est imaginée sur le long terme (au moins 2 ans).
  • Valorisation économique possible (méthanisation ou fourrage) par rapport à un broyage de la culture.


Inconvénients

  • Pertes économiques car la culture n’est pas récoltée. Les recettes d’une culture moissonnée sont bien supérieures à celles dégagées par les fourrages.
  • Grosse exportation de matières sèche (jusqu’à 10 tonnes/ha) et donc possible perte de fertilité sur le long terme.
  • Possible tassement des sols lors du chantier d’ensilage (en fonction des conditions).

Sources

Cet article a été rédigé par Jasmin Razongles, étudiant ingénieur agronome en alternance au Centre National d'Agroécologie.