Ouvrages et techniques pour ralentir l'eau

De Triple Performance
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A l’échelle d’une exploitation, il est possible de concevoir un certain nombre d’ouvrages dont l’objectif est de ralentir et d’aider à l’infiltration de l’eau. Ces ouvrages doivent intervenir en complément des techniques agroécologiques classiques (en particulier couverts végétaux, ajout de matière organique, etc…), afin de commencer par baisser le coefficient de ruissellement sur la parcelle.

Mesure des flux et topographie

Avant la mise en place de tout ouvrage, il est indispensable de commencer par faire une analyse topographique du terrain, identifier les flux (volumes maximum) et le coefficient de ruissellement (et la capacité d’infiltration du sol).

L’analyse topographique permettra de déterminer où placer les infrastructures (identification des talwegs et des key points), et l’analyse des flux permettra de décider le dimensionnement et le type d’infrastructure.

Trames vertes et bleues, circulation des engins

Au moment de concevoir ces infrastructures, il est important de bien anticiper le passage des engins mais aussi des animaux. Les circuits d’eau se situent en amont des circulations dans l’échelle de permanence de Yeomans et si une route ou un passage de ruminants doit couper un fossé, celui-ci ne pourra faire son œuvre très longtemps.


Infrastructures

La liste ci-dessous n’est pas exhaustive.

Keylines

Les keylines sont les infrastructures les plus “douces” après la mise en place de couverts végétaux et permettent une infiltration de l’eau le long des courbes de niveau. La keyline a pour objectif de répartir les quantités d’eau infiltrée entre le talweg (le chemin naturel de l’eau qui ruisselle) et les crêtes. Les keylines peuvent être répétées régulièrement et il est possible de semer dans la ligne de fissuration des plantes pérennes afin de laisser leurs racines s’infiltrer dans l’espace créé (arbustes à petits fruits).


Fascines (corrections torrentielles)

Les fascines sont des structures en bois ou en pierre qui permettent de freiner l’écoulement de l’eau dans un courant. C’est l’équivalent d’un barrage de castors, et les fascines doivent être suffisamment larges pour éviter que l’eau ne ruisselle de part et d’autre. Les fascines sont faciles à mettre en œuvre et permettent de briser la vitesse d’un écoulement violent (torrent) qui sinon risquerait de créer des ornières et du ravinement.

Voir l’article sur les fascines.


Noues (baissières)

Les noues sont des fossés qui suivent les courbes de niveau. L’eau stagne dans la noue jusqu’à infiltration complète, et n’a pas vocation à servir de stockage. Les noues peuvent être plus ou moins larges, et posséder des redents (sortes de séparations tous les 3 ou 4 m dans la noue pour éviter la circulation de l’eau dans la noue). Les noues ont vocation à être enherbées, voire plantées d’espèces pérennes, avec des pentes douces qui contribueront à maximiser la capacité d’infiltration de l’eau.


Mares et retenues collinaires

A la différence des noues, les mares ont vocation à retenir l’eau pour un usage postérieur (irrigation ou abreuvement). Elles font l’objet d’une réglementation et sont soumises à déclaration préalable.

Solutions adaptatives

Dans certains cas, on pourra mettre en place des structures qui peuvent s’adapter en fonction de la saison (noues avec martelières (trappes), y compris concepts de martelières connectées qui s’ouvrent et se ferment en fonction du besoin hydrique à chaque point de la parcelle), mais il est prudent de ne pas jouer aux apprentis sorciers avec l’eau et de toujours partir des leviers agroécologiques de base (couverts, apports de MO, …) et seulement ensuite, pour corriger des problèmes, de considérer ce type d’aménagement.

Cette page a été rédigée en partenariat avec Pleinchamp