Biodiversité et système de culture sous couverture végétale, Véronique Sarthou
Cette intervention a eu lieu dans le cadre du colloque d'hommage à Lucien Séguy et Hubert Charpentier.
Pour retrouver la vidéo du colloque dans son entièreté : https://www.youtube.com/watch?v=o0Y3qdaK1uk
Transcriptions
Transcriptions
diffusion du savoir formation agricole
accompagnement prestation vidéo vers de
terre Production s'engage pour la
transition agroécologique
donc ben moi je vais vous parler donc de
d'ACS et de SCV avec le lien avec la
biodiversité
donc déjà un petit aperçu rapide de la
biodiversité
ou est-ce qu'on la trouve dans les
Afficher la suite
milieux cultivés en zone tempérée bien
sûr
on trouve de la biodiversité qu'on va
qualifier de banal et de la biodiversité
quand on va qualifier de patrimonial
tout ça c'est de la biodiversité on peut
qualifier des fois d'ordinaire ou de
biodiversité sauvage
c'est à peu près 99% de la biodiversité
totale et c'est de la biodiversité non
fonctionnelle vis-à-vis de l'agriculture
et puis on va trouver de la biodiversité
productive sont toutes les espèces ou
toutes les races qu'on va utiliser en
production agricole
de la biodiversité ressources cette
biodiversité ressources baissée par
exemple 200 000 espèces d'insectes
utiles au niveau au niveau mondial et
puis la biodiversité n'aime pas les les
agriculteurs la biodiversité
destructrice c'est là encore au niveau
mondial environ 67000 espèces d'insectes
ravageurs
la biodiversité productive c'est ce
qu'on appelle la biodiversité planifiée
et puis la biodiversité ressources et
destructrice c'est ce qu'on appelle la
biodiversité associée tout ça faisant
partie de
l'agrobiodiversité biodiversité agricole
et c'est de la biodiversité
fonctionnelle
alors on va essayer par diverses
pratiques respectueuses l'environnement
essayer de favoriser pratiquement tous
les types de biodiversité et puis
limiter la biodiversité destructrice et
non pas l'éliminer parce que cette
biodiversité destructrice et elle sert
aussi à la biodiversité ressources de
support et donc à pouvoir protéger les
cultures
et tout l'objectif de augmenter
la biodiversité
ressources et de limiter la biodiversité
destructrice mais c'est le c'est la
lutte biologique par conservation c'est
à dire par conservation et gestion des
habitats et ça c'est quelque chose qu'on
va retrouver qui est une des
caractéristiques des exploitations qui
sont en ACS ou en SCV plus généralement
ressources c'est la faune et la flore du
sol notamment tout ce qui est
champignon bactéries les colomboles etc
et puis après on a les auxiliaires
aériens qui sont les pollinisateurs
sauvages ou domestiques et puis tout ce
qui est auxiliaire de protection des
cultures les prédateurs les parasitoïdes
et les parasites
alors si on regarde un petit peu l'effet
des modes de production sur cette
biodiversité
par exemple si on compare la bio avec le
conventionnel ici c'est une analyse de
95 publications qui a été faite par
le fibr donc qui est un organisme
Suisse mais aussi autrichien allemand
qui s'occupe d'agriculteurs biologique
qui a regardé l'influence de
l'agriculture bio sur la biodiversité
on voit que globalement la grande
majorité des études montrent que c'est
un effet positif sur les plantes de
neutre
globalement encore un effet positif sur
les oiseaux sur les mammifères sur les
vers de terre et bien on a une
différence il y a quand même quelques
effets négatifs et ça c'est
essentiellement lié à la gestion du sol
par l'agriculture biologique et
notamment tout ce qui est
travail du sol pour le désherbage les
araignées c'est globalement positif tout
ce qui est coléoptère est principalement
les carabes c'est positif mais on a
aussi un effet négatif au niveau du sol
et on sait par exemple que le travail du
sol va avoir un impact
négatif sur notamment les grosses
espèces de carabes
les abeilles c'est
légèrement positif de même que les
papillons les autres arthropodes là
encore quelques études négatives parce
que
le travail du sol va avoir un impact là
aussi et puis tout ce qui est
micro-organismes du sol et bien
globalement on estime que l'agriculture
biologique a un impact positif
bon là il y a pas d'études sur les
champignons par exemple qui eux ne
supportent pas certaines pratiques liées
en bio donc les différences sont les
plus marquées dans les zones de grandes
cultures et de culture spéciale c'est
moins marqué en arboriculture ou en
viticulture
il y a une proportion en général
d'éléments semi-naturels plus
importantes en bio et
la biodiversité fonctionnelle positive
et plus favorisée
les ravageurs et les neutres sont plutôt
équivalents
une analyse détaillée de 66 études
scientifiques montrent que sur les faces
exploitées en bio en moyenne on a 30%
d'espèces en plus et 50% d'individus en
plus c'est essentiellement des oiseaux
et des insectes auxiliaires
les effets positifs sont surtout à
l'échelle infra parcellaire ou
parcellaire c'est-à-dire que
à l'échelle du paysage surtout si le
paysage est riche en habitat semi
naturelle on voit pas vraiment de
différence entre un bio et un
conventionnel
et
l'utilisation de produits phytosanitaire
ça provoque une baisse des populations
d'insectes par effet direct létale les
insecticides bon ça va tuer les insectes
et donc en bio on en utilise pas donc il
y a moins d'effets et un effet également
indirect l'utilisation d'herbicides qui
sont les adventices des cultures sont
une partie de la nourriture des
auxiliaires de la biodiversité
fonctionnelle positive et l'utilisation
d'herbicides ça avoir un impact sur
cette biodiversité
si on regarde les
CV
on a des petites différences si on est
seulement on se mit sous couvert végétal
avec un petit peu de travail du sol ou
si on est en ACS en ACS qui a été montré
c'est que on a préservation des
ressources du sol et des habitats pour
la biodiversité théorique notamment par
une baisse de l'érosion hydrique et
éolienne
et ça c'est vraiment la combinaison du
non travail du sol et de la présence de
couverts végétaux
assez slcv on favorise les vertébrés
tels que les chauves-souris les
campagnols mais aussi les mustélidés
donc on va favoriser à la fois un
ravageur le campagnol mais aussi tous
ceux qui s'en nourrissent donc c'est
plutôt
assez favorable
même si souvent les premières années
c'est un petit peu compliqué
pareil en acscv on va favoriser les
prédateurs généralistes de la surface du
sol et on augmente les populations
d'arthropodes aussi bien en termes de
richesse que diversité ça c'est
important de voir que le nom de travail
du sol va respecter les populations de
de prédateurs qui sont à la surface du
sol notamment les carabes et les
staphylins mais la présence d'un couvert
végétal à la surface va aussi avoir un
impact très important parce que on va
avoir par exemple plus de colombol et
plus de colle en bois ça veut dire
soutenir des populations de prédateurs
de type carabe ou staphylin
ce qui a été montré c'est que par
exemple tout ce qui est Alouette bruit
Bruant broyé bergeronnette printanière
etc sont plus abondants dans les
systèmes en ACS par rapport aux
conventionnelles
et
les ennemis naturels
sont plus nombreux dont les prédateurs
généralistes sont plus nombreux dans les
systèmes sans travail du sol pardon il y
a une erreur sur la diapo
quels sont les effets des pratiques
les pratiques notamment le non travail
du sol et bien on voit que les
communautés de prédateurs sont plus
importantes et mieux direcifiées que le
potentiel leur régulation est plus
importante même lorsque les ravageurs ne
sont pas détruits par le travail du sol
donc ça c'est important aussi parce que
le travail du sol c'est un moyen utilisé
pour détruire certains ravageurs et on
se rend compte que en l'absence de cette
instrument de régulation on peut avoir
des potentiels de régulation qui sont
quand même beaucoup plus importants
certains chauves-souris sont favorisés
par les systèmes sans travail du sol
surtout si on a présence de couverts et
ce que je disais tout à l'heure les
campagnoles sont favorisés mais leurs
ennemis naturels aussi les belettes et
les hermines surtout si on a des
habitations naturelles à proximité
quelque chose d'important aussi
les abeilles sauvages sont favorisés
puisque 70% des espèces au moins sont
terribles et donc font des nids au
niveau du sol donc comme ce qu'on voit
en bas à gauche ou en haut en bas à
droite et en haut à droite
c'est très important d'avoir un sol peu
perturbé surtout au moment où elles vont
élever les larves au niveau de leur
terrier dans le sol
les couverts végétaux mais les résidus
de culture et ou de couverts végétaux
qui sont laissés en surface vont
favoriser le développement d'une faune
saprophage c'est à dire qu'il va manger
ces résidus justement au détriment des
espèces qui sont rhizophages
c'est-à-dire qui mangent les racines des
plantes et donc qui potentiellement sont
des ravageurs des cultures
la présence de résidus importants peut
avoir un impact sur les limaces en les
favorisant mais on modifie aussi le
micro climat et on perturbe les
ravageurs on a moins de pucerons sur
céréales ou moins d'Altis sur colza
c'est notamment lié à des émissions de
composés organiques volatils qui
émettent des odeurs qui ne sont pas
attractives pour les pucerons des
céréales ou éventuellement les acides du
colza
la couverture permanente du sol ce sont
des abris des ressources alimentaires
notamment pour les collemboles qui sont
donc je vous disais tout à l'heure des
proies de substitution pour les carabes
mais c'est aussi
et bien
des carabes qui peuvent se mettre à
l'abri et rentrer complètement à
l'intérieur de la parcelle chose qu'ils
ne font pas lorsqu'il y a pas de
couverture du sol et donc ça c'est
vraiment cette couverture hivernale du
sol qui va favoriser l'activité des
cararabes
c'est vraiment très marqué par rapport à
une rotation sans couvert sans couvert
hivernale
les rotations culturales ont un effet
aussi
important l'allongement de la rotation
c'est le meilleur contrôle non chimique
des ravageurs surtout des ravageurs qui
sont inféodés à la parcelle ceux qui ne
sortent pas alors il faut savoir que
grosso modo on a 50 % des ravageurs des
espèces de ravageurs qui peuvent rester
advitables eternam dans une parcelle
faire tout leur cycle et se développer à
l'intérieur d'une parcelle alors que
pour les auxiliaires des cultures ce
n'est que 80 c'est ce n'est que 10% des
auxiliaires qui peuvent rester qui
peuvent faire la totalité de leur cycle
dans la parcelle donc l'allongement de
la rotation c'est vraiment quelque chose
de très important pour limiter un
certain nombre de ravageurs
les rotations culturales vont faire
aussi un accroissement de la diversité
des auxiliaires et une augmentation de
la régulation naturelle des ravageurs et
par exemple si on fait de la
diversification culturelle par mélange
et non plus en allongeant la rotation
par exemple un colza associé avec une
légumineuse et bien on va avoir moins de
dégâts de charançons par exemple mais
aussi d'autres ravageurs du colza donc
la diversification culturelle que ce
soit par rotation ou par mélange
et dans rotation on inclut aussi les
couverts végétaux ça c'est aussi quelque
chose qui est vraiment qui est vraiment
important
les effets du paysage
et l'influence des bandes fleuries alors
la mise en place de bandes fleuries
c'est très intéressant pour la
biodiversité c'est des abris et des
refuges lors de perturbations dans les
parcelles pour évidemment pour les
auxiliaires qui volent parce que
forcément lorsque vous avez un carabe et
que vous avez un tracteur qui arrive
dans la parcelle
bien le caravane va moins vite que le
tracteur donc
s'il a pas d'endroit pour se cacher ça
va être compliqué pour lui
ce sont des ressources trophiques pour
les auxiliaires de protection et pour
les pollinisateurs qui sont parfois les
mêmes
c'est une augmentation un moyen terme
des auxiliaires sur la bande fleurie
puis une colonisation des parcelles et
une augmentation du biocontrôle et de la
pollinisation donc ça c'est vraiment
quelque chose d'important ce sont des
outils très intéressants pour les
agriculteurs et
ça fait partie
des des moyens
assez intéressants à mettre en place
l'influencer importante c'est là aussi
des abris refuges c'est aussi des
ressources alimentaires pour les
auxiliaires de protection et pour les
pollinisateurs ce sont des ressources
complémentaires des bandes fleuries
notamment pour ce qui est la fin d'hiver
par exemple le sol ou le lierre à
l'automne donc en fait on complète les
floraisons des cultures et des espaces
mitoyens par les floraisons des haies
qui vont avoir qui sont parfois très
importantes
on augmente ainsi l'efficacité de la
bande en herbée pour les auxiliaires
notamment celle qui est en pied de haie
alors les F ont souvent un petit peu
peur et
parce que elles peuvent avoir un effet
négatif sur le rendement ce qui est
assez visible en bordure de haie surtout
quand il y a pas de bandes en herbées en
bordure
les effets négatifs de la S sur le
rendement ils sont évalués à environ
deux fois la hauteur et un niveau de
fin de réduction de
29%. mais l'effet positif celui qui ne
se voit pas il est valable sur 20 fois
sa hauteur et c'est 6%. mais si on fait
6% sur 20 fois la hauteur et 29% sur
deux fois la hauteur et bien au final on
voit que l'effet de la haie est plutôt
positif
et la F a filtré aussi
certaine molécules polluantes elle va
réduire l'érosion éolienne etc
toujours sur le paysage il faut savoir
que par exemple la simplification du
paysage dans les régions de production
intensive telles qu'on Amérique du Nord
ou et en Europe ont montré une baisse de
environ 50% un petit peu moins de 50% du
contrôle donc ça c'est quelque chose
d'important
on a une importance des éléments fixes
au du paysage c'est à dire les arbres
les haies et les structures en réseau
pour certains animaux notamment pour
tout ce qui est chauve-souris qui ont
absolument besoin d'avoir des réseaux
d'arbres pour pouvoir prospecter le
paysage et réguler un certain nombre de
ravageurs
l'utilisation des phytosanitaires c'est
un impact antagoniste des effets du
paysage donc même si on a beaucoup de
haies si on utilise beaucoup de Phyto au
final
la biodiversité elle est quand même
plutôt en danger du fait de cette
utilisation
et ce qui a été montré c'est que la CS
peut permettre donc les trois piliers
peut permettre de compenser les effets
négatifs de la simplification des
paysans
pour terminer ce qui est important c'est
de faire de l'amélioration à aller chez
le local par création de bandes fleuries
et quand on parle de création de bandes
fleuries
faut faire attention à pas mettre des
bandes fleuries qui soient plutôt
ornementale parce que ça doit être très
jolie ça pas forcément un impact très
intéressant pour la faune locale donc il
vaut mieux préférer des espèces locales
sauvages voire des espèces cultivées de
type espèces qu'on va utiliser dans
couvert aussi mais qui monte à fleurs
bien évidemment
c'est la plantation et l'entretien des
Haies et Bordures forestières donc ça
c'est aussi
important de bien comprendre que des
haies qui sont trop
entretenu ça fait joli ça fait des
jolies et bien taillés au carré etc ça
ne fleurit pas et là l'intérêt pour la
biodiversité est très limité donc on a
besoin de haies qui soit un petit peu
sauvage un petit peu libre tout en les
maintenant dans des limites raisonnables
mais il faut c'est pas seulement la
composition qui va être importante et
c'est vrai aussi pour les bandes
fleuries ou les bandes en herbées c'est
aussi la gestion de ces éléments là qui
va être important pour favoriser la
biodiversité
les plantes de couverture alors les
plantes de couverture ça ça inclut les
couverts végétaux mais ça inclut aussi
des plantes qui sont pas toujours
désirées dans les cultures mais qui
peuvent être aussi importantes à partir
du moment où on a des fleurissements ça
va avoir des impacts
favorables pour la
pour la biodiversité les cultures
intercalaires ou les cultures associées
les mélangent vont avoir un intérêt
aussi pour la pour la biodiversité
notamment pour favoriser un certain
nombre d'auxiliaires des cultures et
puis le pâturage extensif par exemple en
verger
va avoir aussi un impact
intéressant de destruction de ravageurs
et de favorisation des auxiliaires
important c'est bien comprendre que
il faut
pas seulement multiplier les
aménagements lorsqu'on est dans un
paysage qui est très vide entre
guillemets il faut faire de nouveaux
aménagements tels que les haies telles
que les bandes en herbées en bordure de
fossés de cours d'eau des temps etc mais
il faut constituer ces réseaux ils sont
faits en mettant en contact une haie
avec une bande en herbée un bord de
chemin un talus voire de l'agro
foresterie une bande en herbée le long
d'un bosquet ou d'un bois etc et ça
c'est vraiment quelque chose de très
important il faut laisser un petit peu
la végétation
sauvage
s'exprimer et donc fleurir et parce que
on a besoin de tous ces éléments là pour
travailler avec les agriculteurs à
limiter l'impact des ravageurs des
maladies aussi parfois et
disons qu'on va on va
utiliser on pourra utiliser moins de
produits phytosanitaires et ce qu'on
observe quand même dans tout ce qui est
exploitation dans les systèmes LCV et
ACS en Europe c'est que globalement on a
moins d'utilisation de produits
phytosanitaires alors on fait
l'exception des herbicides mais même
pour les herbicides ça peut être le cas
aussi mais en règle générale on a
souvent beaucoup moins d'utilisation
d'insecticides beaucoup moins voire pas
du tout beaucoup moins d'utilisation de
fongicides que dans des systèmes
conventionnels grâce à
la favorisation de la biodiversité
fonctionnelle de cette biodiversité
utile
voilà je vous remercie pour votre
attention
et
voilà
merci bien Véronique voilà ça synthétise
un peu tout ce que Luciennes mobiliser
dans tous ces systèmes la biodiversité
au maximum merci d'avoir accepté de
faire la présentation
je crois qu'on est tous un peu fatigué
après une journée bien bien compliquée
il y a quand même
j'ai vérifié que c'est quelques
questions
est-ce qu'il y avait des études qui
comparent SCV conventionnelle et bio
c'est pour un peu pour trancher le débat
voilà c'était le seul question
merci bien on va on va passer je pense
qu'on est on est bien bien à l'heure
malgré une journée bien bien chargée