Une ferme porcine repensée pour l’autonomie et l’efficience

De Triple Performance
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En 2020, Maryline Morel fait le choix fort de reprendre l’exploitation familiale aux côtés de sa mère, incarnant la quatrième génération à la tête du GAEC des Landes. À peine installée, elle engage un virage complet vers un élevage porcin biologique, plus autonome, plus sobre et mieux adapté aux enjeux actuels.

Fiche d’identité

  • Exploitation : GAEC des Landes.
  • Localisation : Saint-Méen Le Grand, Ille-et-Vilaine
  • Date d’installation : 2020
  • UTH : 2
  • SAU : 91 ha.
  • Productions annuelles : 75 truies – 1 150 porcs charcutiers par an et cultures (maïs grain, méteil grain, blé, herbe, orge de printemps).
  • Cahier des charges : en conversion en Agriculture Biologique (depuis 2020 pour les terres, 2021 pour les animaux).
  • Commercialisation : Vente à un unique acheteur : Unebio.

Contexte de la mise en œuvre

En 2020, Maryline Morel reprend les rênes de l’exploitation familiale avec sa mère, représentant la quatrième génération. Dès son arrivée, elle initie une transformation en profondeur : conversion à l’Agriculture Biologique, changement de système, nouvelles installations… Le défi est de taille, mais la volonté est claire : mettre en place un système durable, autonome, économe en main-d'œuvre et en intrants, tout en garantissant le bien-être animal et humain.

Mise en place

La conversion bio est progressive : d’abord les cultures, puis le troupeau de porcs l’année suivante. Dès 2021, Maryline commercialise ses premiers porcs charcutiers en bio. Elle structure un assolement diversifié et cohérent avec l’alimentation des animaux : maïs, méteil, blé, orge, herbe… La moitié de la ration est produite sur la ferme.

L’autonomie est poussée à tous les niveaux : elle trie ses propres semences, s’équipe en matériel adapté (y compris un broyeur pour les silos), et ajuste le format des balles pour un paillage efficace. Une machine à soupe est installée pour améliorer la distribution de l’aliment. Les bâtiments sont rénovés pour plus de confort pour les animaux… et pour elle. Le tout avec un objectif : tendre vers un système gérable par une seule personne (1 UTH).

Résultats

En deux ans, le système a prouvé sa solidité. L’autonomie en matériel atteint 95 %, réduisant fortement les coûts de mécanisation. Le tri des semences fonctionne, et les performances technico-économiques sont au rendez-vous. Maryline gagne en temps, en confort de travail et en capacité à piloter seule l’ensemble du système. L’exploitation est désormais stable, structurée, et les animaux évoluent dans de bonnes conditions.

Bilan

Le changement de cap engagé par Maryline a permis d’installer une ferme à la fois moderne, autonome et sobre. Malgré son manque initial d’expérience, elle a su mettre en œuvre une stratégie cohérente et bien pensée. L’assolement, situé autour du siège, facilite les interventions. L’ensemble du système a été réfléchi pour limiter les dépendances extérieures, optimiser l’efficience énergétique et valoriser au mieux les ressources locales.

Perspectives

L’enjeu pour la suite sera de consolider cette autonomie, notamment en continuant à acquérir de l’expérience technique et en sécurisant la commercialisation. (Un seul acheteur actuellement : Unebio). Le système repose sur 1 UTH, ce qui pose la question de la résilience en cas d’imprévu. Néanmoins, la voie engagée est prometteuse : une ferme familiale à taille humaine, bien équipée, cohérente sur le plan agronomique et humain, et en quête d'amélioration continue.

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