Régénération Naturelle Assistée (RNA)
La Régénération Naturelle Assistée (RNA) est une pratique qui consiste à épargner, lors des travaux de préparations des champs, et à entretenir des rejets et des jeunes pousses de différentes espèces ligneuses, selon les besoins du producteur. C’est aussi une pratique qui permet d’intégrer facilement l’arbre dans les systèmes de productions agropastorales.
Objectifs
- Améliorer la fertilité des sols et la production agricole.
- Protéger les terres de cultures contre l’érosion éolienne et hydrique.
- Promouvoir la reconstitution du couvert végétal.
- Produire du bois de chauffe, de service et d’œuvre.
- Assurer la production des produits forestiers non ligneux.
- Produire du fourrage pour les animaux.
- Augmenter la capacité de séquestration de carbone des agro-écosystèmes.
- Sauvegarder les espèces forestières en voie de disparition et/ou disparues.
Contexte / Conditions du milieu
La RNA est une activité réalisable sur toutes les terres et types de sols des systèmes agraires du climat sahélien et soudanien. Elle est effectuée sur des exploitations individuelles et collectives destinées généralement aux cultures pluviales tout en respectant les densités d’arbres en lien avec les cultures.
Etapes de mise en œuvre
- Repérer les souches et jeunes pousses à protéger : Il est préférable de privilégier les espèces fixatrices d’azote.
- Sélectionner 3 à 5 rejets vigoureux par souche retenue.
- Identifier et protéger les jeunes pousses au moyen d’un marqueur.
- Elaguer les rejets sélectionnés.
- Les réduire progressivement et les entretenir.
Caractéristiques techniques
- Densité des arbres : Au Niger, la densité varie de 25 à 400 arbres/ha en fonction des espèces ligneuses et de l’envergure de leur houppier. En association avec des céréales, elle est de 50-100 arbres/ha.
- Espèces à port géant (Prosopis africana, Faidherbia albida, etc.) : 25 à 40 pieds/ha.
- Espèces à port moyen (Balanites aegyptiaca, Bauhinia rufescens, etc.) : 100 pieds/ha.
- Espèces buissonnantes (Combrétacées, etc.) : 400 pieds/ha.
Période de coupe
Tailler les arbres pendant la période de réveil végétatif ou période de débourrement (mai-juin) pour maximiser la fermeture des blessures, réduire les risques de transmission de maladies et éviter la perte excessive de sève à travers les plaies. On peut également tailler les arbres après la fructification (septembre-octobre ou mai-juin) afin de permettre aux jeunes rameaux de repousser pour la fructification prochaine.
Période d’identification des jeunes pousses
Au moment des travaux de sarclage juillet-août.
Matériel technique
La machette, la daba, la hache et le râteau.
Mesures de gestion, d'appropriation et de pérennisation
- Elaguer et tailler périodiquement les jeunes sujets.
- Confectionner les cuvettes autour des plants.
- Poser les tuteurs au besoin.
- Nettoyer autour des plants.
- Effectuer la coupe sanitaire.
- Réaliser l’émondage.
- Protéger les jeunes plants contre la divagation des animaux (paniers individuels, badigeonnage avec bouse de vache, gardiennage), les feux de brousse (sarclages, pare-feux, paillage) et la concurrence des mauvaises herbes (sarclages).
Avantages
- Création d’un microclimat favorable au développement de la biodiversité.
- Lutte contre l’érosion hydrique et éolienne.
- Amélioration de la production agricole.
- Restauration de la biodiversité animale et végétale.
- Sauvegarde des espèces disparues et/ou en voie de disparition.
- Amélioration de la santé humaine et animale par la pharmacopée traditionnelle.
- Amélioration du système d’élevage dans la zone par la fourniture du fourrage des ligneux.
- Amélioration des revenus des exploitants par la vente des produits ligneux et non ligneux.
- Gain de temps dans la recherche de bois de chauffe par les femmes.
- Résistance à la sécheresse.
- Résistance aux maladies.
- Resistance au broutage du bétail.
- Plants adaptés aux conditions du milieu.
- Atténuation du changement climatique.
Inconvénients / contraintes
- Faible connaissance de la biologie et de la physiologie des espèces locales.
- Coupe frauduleuse.
- Divagation des animaux.
- Niche d’oiseaux pouvant nuire aux cultures.
Coûts de la technique
Coût de la technique à l'hectare. NB: Ces coûts sont indicatifs et peuvent varier suivant les contextes.
Rubriques | Unité | Quantité | Prix unitaire
(FCFA) |
Montant
(FCFA) |
Main d'œuvre | H/J | 4 | 2 000 | 8 000 |
Machette | Unité | 2 | 2 000 | 4 000 |
Daba | Unité | 2 | 2 000 | 4 000 |
Hache | Unité | 2 | 2 000 | 4 000 |
Râteau | Unité | 2 | 3 000 | 6 000 |
Surveillance et
entretien sur 3 ans |
H/an | 3 | 20 000 | 60 000 |
Total investissement | 86 000 |
Durée de vie
La RNA est effectuée toute l’année et pendant toute la durée de vie de l’arbre.
Références bibliographiques
- Ministère de l’Environnement de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable (ME/SU/DD), 2020. Décret_RNA_2020-602 PRN_ME/SU/DD réglementant la pratique de RNA au Niger, 6 p.
- Ministère du Développement Agricole (MDA), 2006. Recueil des fiches techniques en gestion des ressources naturelles et de productions agro-sylvo-pastorales, Niamey, Niger, Programme d’Actions Communautaires (PAC). 270 p.
- Larwanou M., Oumarou I. Laura S., Danguimbo I. et Eyog-Matig O. (2010) : Pratiques sylvicoles et culturales dans les parcs agroforestiers suivant un gradient pluviométrique nord-sud dans la région de Maradi au Niger, in Tropicacultura, 2010, pp 115-122.
Sources
Cette page a été rédigée en partenariat avec le projet Urbane et grâce au soutien financier de l'Union Européenne.
Annexes