GAEC 2000

De Triple Performance
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Guillaume Haelewyn, Inès Haelewyn, Gilles Haelewyn, Florence Haelewyn
Élevage bovin lait

Dans ce GAEC familial, les pratiques évoluent avec l’état d’esprit des agriculteurs afin que la passion du métier ne s’atténue pas, ainsi, l'élevage a été converti en bio et de l'agroforesterie a été mise en place.

Fiche d’identité

Localisation : Commes, Calvados (14)

SAU : 210 ha dont :

  • 40 à 45 ha de céréales
  • 30 à 40 ha de luzerne
  • 125 à 140 ha de prairies (permanentes ou temporaires)

UTH : 5 : 3 associés (Gilles, Florence Haelewyn et Inès Haelewyn Forquin), un salarié à temps plein et un salarié à 22h/semaine

Cheptel : 200 vaches dont :

  • 105 à 110 en traite toute l’année
  • 120 Prim’Holstein
  • 80 Jersiaise

Certification : Agriculture biologique

Historique

Les parents de Gilles ont acheté la ferme en 1971 et se sont installés en polyculture-élevage.

En 1994, Gilles et Florence ont repris l’exploitation, ils ont alors remplacé les vaches Normandes par des Prim’Holstein.

Ensuite, en 1999, le couple s’est associé avec un voisin pour avoir un troupeau plus grand et partager le travail. Cette même année, un robot de traite a été installé sur la ferme.

Puis, en 2017, le GAEC s’est converti en agriculture biologique pour découvrir une nouvelle facette du métier d’agriculteur mais aussi pour prendre soin de la santé des travailleurs. Gilles a profité de ce changement pour arrêter de travailler avec Lactalis et vendre son lait dans la filiale “Les Prés rient bio” de Danone. Cette entreprise l’a d’ailleurs accompagné dans sa conversion car pendant la période de transition, l’éleveur vendait son lait à Lactalis (valorisé en tant que lait conventionnel) mais percevait une aide à la conversion de la part de Danone (50€ les 1000 L pendant 2 ans).

Aujourd’hui, Guillaume et Inès Haelewyn sont en train de reprendre la ferme et ont de nombreux projets.

Elevage

Le troupeau est composé à 60% de Prim’Holstein et 40% de Jersiaise. L’objectif des agriculteurs dans les années à venir est d’avoir une majorité de vaches Jersiaise voire qu’elles peuplent l'entièreté du troupeau. Cette race produit certes moins de lait mais celui-ci est plus concentré, donc idéal pour la transformation. Les autres avantages de ces vaches sont qu’elles sont locales et plus petites que les Prim’Holstein. Ainsi, les éleveurs pourront les laisser pâturer au champ plus longtemps.

Pâturage

Au GAEC 2000, les vaches sont majoritairement en pâturage tournant, elles sont rentrées de mi-novembre à mi-mars dans un bâtiment avec une litière en paille.

En ayant un troupeau de Jersiaise, les agriculteurs aimeraient pouvoir laisser les vaches plus longtemps au pâturage et ne les rentrer dans l’étable que de décembre à février.

Une réflexion sur le type de litière dans les logettes est menée par les agriculteurs, en effet, ils utilisent le lisier produit par les vaches dans leurs cultures. Cependant, actuellement, celui-ci est récupéré avec beaucoup de paille, ce qui rend son épandage difficile et polluant car il n’est pas enfoui. Les éleveurs souhaiteraient alors installer des matelas dans les logettes, recouverts d’une faible épaisseur de paille pour que les vaches soient dans de bonnes conditions hygiéniques.

Selon une simulation faite par les agriculteurs, cette démarche permettrait à la ferme de limiter son impact écologique car chaque année, elle ne produirait pas les 160 à 180 t éq CO2 dégagés par leur épandage actuel, effectivement, si le lisier est moins pailleux, il peut être épandu par le biais de machines capables de l’enfouir, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Alimentation

Le GAEC pourrait être autosuffisant mais pour des questions d’optimisation, une partie de la nourriture est achetée ailleurs.

La ration alimentaire journalière se compose :

  • d’herbe de la pâture ou de fourrage vert fauché par une autochargeuse (herbe et trèfle). Lorsqu’il n’est pas possible d’aller faucher dans les champs, soit d’octobre à avril, les vaches mangent de l’ensilage de luzerne principalement, de maïs épi ou encore d’herbe.
  • de 2 kg de maïs ensilage grain et épi
  • de 500 g de correcteur azoté distribué par le robot
  • 1 kg de farine de triticale

Le maïs ensilage et la farine sont donnés à l’étable afin que les vaches rentrent de temps en temps, notamment pour aller se faire traire par le robot.

Dans les années futures, les éleveurs aimeraient ne plus utiliser d’ensilage car cet aliment n’est pas le meilleur pour la santé des vaches (acidité) mais aussi pour la qualité du lait. D’après eux, le séchoir en grange pourrait être une alternative intéressante.

Aménagement

Un boviduc a été construit sur la ferme afin de permettre aux vaches de traverser librement la route lors de leur trajet entre certaines parcelles pâturées et le robot de traite.

Production

Chaque année, 700 000 L de lait sont produits. La traite se fait grâce à un robot où les vaches peuvent aller librement à tout moment de la journée.

L’atelier de transformation ouvert depuis le 1er avril 2024 en utilise 25 000L. Avec ce lait, Inès fait : de la crème, du beurre, du skyr, du fromage frais, du fromage blanc, de la tomme, du reblochon et du riz au lait. Ces produits sont ensuite vendus en direct au magasin partagé avec Les Jardins de Deux’Main et dans un distributeur automatique situé dans une ville proche.

Les 675 000 L de lait restant sont vendus à la filière Les Prés rient bio de Danone.

Cultures

Les agriculteurs ont une rotation qui comprend : du maïs, de la luzerne, un mélange de triticale et féverole, une prairie permanente ainsi que du triticale pure.

Le labour est pratiqué dans les céréales, cependant, ce type de travail du sol est en diminution depuis quelques années.


Une partie des cultures est vendue et une autre conservée pour nourrir les vaches.

Agroforesterie

Ces dernières années, 1300 arbres ont été plantés sur 35 ha :

  • 280 arbres fruitiers dans des prairies et terres cultivées
  • 400 arbres de bois d’oeuvre dans 12 ha cultivés (il y a 10 m entre les arbres et 26,5 m entre les rangées)
  • 300 saules valorisés en bois déchiqueté par la ferme
  • 550 m de haie qui partage une pâture de 15 ha
  • 60 grands arbres isolés dans les prairies qui délimitent des paddocks de 80 ares en moyenne

Les alignements d’arbres sont orientés nord-sud pour que les cultures aient un ensoleillement maximal. Et les arbres dans les pâtures permettent de faire de l’ombre aux animaux