Biodiversité fonctionnelle en arboriculture

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Chrysope (3616748569).jpg Comment favoriser l'installation de la faune utile à l'équilibre du verger,...

Biodiversité fonctionnelle en arboricultureComment favoriser l'installation de la faune utile à l'équilibre du verger,...Chrysope (3616748569).jpg

La biodiversité fonctionnelle peut être définie comme une partie de la biodiversité totale. Elle est composée de groupes d'espèces qui offrent les mêmes services éco-systémiques, et dont l'importance varie selon la diversité[1]. En agriculture, il s'agit donc de la biodiversité utile, ayant un impact environnemental, économique et social positif sur l'exploitation.

En arboriculture, de nombreux travaux et études visent à la favoriser pour maximiser la pollinisation, ou à l'inclure dans une logique de protection intégrée des cultures.

Les services de la biodiversité fonctionnelle

Lutte biologique par conservation

On nomme lutte biologique l'utilisation de prédateurs ou ennemis naturels pour contrôler les ravageurs des cultures. La lutte biologique par conservation désigne alors l'ensemble des pratiques de modification de l'environnement pour accroître ou attirer les populations locales d'ennemis naturels.

Auxiliaires en arboriculture

Prédateurs et ennemis naturels

On recense une grande quantité de prédateurs naturels de ravageurs des vergers. Qu'il s'agisse d'arachnides (araignées et opilions), d'insectes (coccinelles, chrysopes, punaises prédatrices, hyménoptères parasitoïdes, forficules, syrphes etc.), d'oiseaux (rapaces et passereaux) ou encore de mammifères (chauves-souris et mustélidés), ils régulent tous une gamme plus ou moins spécifique de proies à l'échelle de la parcelle ou du territoire. L'efficacité de leur action est donc évidement liée à la taille et la diversité des populations.

Pollinisateurs

À l'instar des abeilles domestiques, de nombreux insectes "sauvages" jouent également un rôle dans la pollinisation des arbres fruitiers  : c'est le cas de divers hyménoptères (bourdons et abeilles "sauvages"), lépidoptères (papillons) et parfois certains coléoptères ou diptères. On peut noter que dans certaines conditions, ces pollinisateurs sauvages peuvent remplacer les abeilles domestiques lorsque les vergers ne sont plus accessibles à ces dernières : à cause de faibles températures ou de filets de protection[2].


Exemples d'actions et aménagements

À l'échelle de la parcelle ou de l'exploitation, on recommande un certain nombre de pratique visant à favoriser la biodiversité fonctionnelle. Il peut s'agir d'aménagement ponctuels, ou bien d'une plus réflexion large sur le fonctionnement de l'exploitation.

Aménagements Naturels

De manière générale, au plus les vergers sont composés et entourés d'éléments naturels diversifiés plus la pression trophique sur les ravageurs est forte. Ils constituent en effet autant de refuges pour une diversité d'auxiliaires, on préconise alors la mise en place ou le maintien de :

  • L'enherbement total ou en inter-rang.
  • Bandes fleuries et couverts végétaux mono- ou plurispécifiques.
  • Haies.
  • Autres éléments paysagers naturels : mares, bordures de cours d'eau etc.

Bien que la diversité soit le levier le plus impactant, il est possible de réfléchir ces aménagements en fonction des auxiliaires que l'on souhaite privilégier.

Artificiels

Il existe également une série de dispositifs "artificiels" destinés à attirer certains prédateurs et auxiliaires dans les vergers, c'est par exemple le cas des :

  • Perchoirs à rapaces.
  • Nichoirs à oiseaux et chauve-souris.
  • Hôtels à insectes.
  • Murets en pierre sèche
  • etc.


Stratégie de gestion du végétal

La mise en place de tels aménagements s'accompagne souvent d'un changement de pratiques en adéquation avec la logique de protection de la biodiversité fonctionnelle.

fauches et diversité des espèces

Comme énoncé précédemment, il convient de maintenir la plus grande diversité possible d'habitats sur les parcelles. Il convient donc, si l'enherbement est mis en place, d'adopter une gestion des fauches de l'herbe réfléchie : en fauchant moins souvent, avec des hauteurs de coupes différenciées voire en privilégiant le "roulage" de l'herbe.

De la même façon lors des plantations, on pourra considérer l'introduction de différentes variétés, voire même de plates de services au sein des rangs.

Stratégie phytosanitaire

L'adaptation des méthodes et du calendrier de traitements est primordiale, afin de ne pas nuire aux populations attirées dans le verger. En effet, il faut raisonner le nombre et les doses de traitements insecticides dans la mesure du possible, en évitant précautionneusement les périodes de floraison et la dérive des produits.

Continuité écologique

La problématique de la biodiversité, totale comme fonctionnelle, se pose également à l'échelle des territoires. Lorsque les paysages sont morcelés par des infrastructures humaines ou des espaces ouverts, un grand nombre d'espèces animales (souvent utiles en agriculture) voient leur capacité à se déplacer diminuer. Ce phénomène contribue, par extension, à l'affaiblissement de leurs populations d'un point numérique comme génétique.

Un levier principal pour remédier à ce problème, et favoriser la biodiversité fonctionnelle, consiste à mettre en place un maillage écologique. Il s'agit de relier entre eux les différents milieux naturels du paysage, au moyen d'éléments linéaires via lesquels de nombreuses espèces peuvent circuler : c'est le cas des haies, des murs en pierre sèche ou même de certains éléments agricoles comme les vergers.


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Références

  1. A. Moonen & P. Barberi, Functional biodiversity: An agroecosystem approach. Agriculture, Ecosystems and Environment, 2008. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0167880908000674
  2. A. Häseli, Utiliser les abeilles sauvages pour polliniser les arbres fruitiers, Bio-actualités.ch, 2014. https://www.bioactualites.ch/cultures/arboriculture-bio/technique-culturale/pollinisation-abeilles-sauvage.html
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