Socle technique de l'hydrologie régénérative avec Olivier Hebrard
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L'application de l'hydrologie régénérative repose sur une importante pluridisciplinarité (géologie, pédologie, hydrologie, hydrogéologie, agronomie, écologie...) et la compréhension des interrelations qui régissent les flux d'eau. Nous en verrons les contours, et nous voyagerons sur un exemple concret d'hydrologie régénérative mise en place sur plusieurs bassins versants très dégradés dans le Sud marocain.
Olivier Hébrard, Docteur en Sciences de l'eau, agroécologiste, met en place l'Hydrologie Régénérative depuis plus de 10 ans sur de multiple territoires.
- Introduction à PUHR : Association créée en octobre 2022, active dans la vallée du Rhône. Partenariat avec l'agence de l'eau Rhône-Alpes pour des projets pilotes d'hydrologie régénérative. Appel à texte 'Lettre à ma rivière' pour renforcer le lien avec l'eau et hydrographie.
- Olivier Hébrard, hydrologie régénérative : Docteur en agroécologie, consultant avec plus de 15 ans d'expérience. Importance de la disparition de l'écrevisse à pattes blanches comme indicateur de dégradation. Projet de présentation axé sur l'hydrologie régénérative et étude de cas au Maroc.
- Étude de cas au Maroc : Projet financé par l'AFD, diagnostics topographique et adapté aux unités hydrologiques. Ouvrages réalisés : cordons pierreux, baissières. Règle clé : arrêt du pâturage pour régénération. Suivi par relevés de végétation et analyse statistique. Importance de l'implication des populations locales.
Notes
Introduction et contexte de l'association PUHR
- Présentation de PUHR, association créée en octobre 2022, active sur plusieurs territoires, notamment la vallée du Rhône.
- Mise en avant de projets pilotes d'hydrologie régénérative en partenariat avec l'agence de l'eau Rhône-Alpes.
- Annonce de la disponibilité des conférences en replay sur YouTube.
- Présentation de l'appel à texte 'Lettre à ma rivière' pour renforcer le lien affectif à l'eau et à l'hydrographie.
- Mise en place d'un suivi scientifique des aménagements via instrumentation et publication d'un protocole instrumental.
Présentation d'Olivier Hébrard et introduction à l'hydrologie régénérative
- Présentation d'Olivier Hébrard, docteur en agroécologie, consultant depuis plus de 15 ans, impliqué dans la rédaction de documents fondateurs sur l'agroécologie.
- Lien personnel avec la disparition de l'écrevisse à pattes blanches comme indicateur de la dégradation des milieux aquatiques et agricoles.
- Explication de son parcours académique et professionnel axé sur les interactions sol-eau-végétal.
- Annonce du plan de la présentation : bases physiques de l'hydrologie régénérative et étude de cas au Maroc.
Dégradation des sols et changements climatiques
- Illustration de la dégradation des sols au Maroc et en France, perte de la capacité des sols à retenir l'eau.
- Analyse de la variabilité pluviométrique et de l'augmentation des températures maximales estivales en France.
- Impact du changement climatique sur la gestion de l'eau et la nécessité de ralentir le parcours de l'eau dans les paysages.
Principes et facteurs de l'hydrologie régénérative
- Philosophie de l'hydrologie régénérative : freiner, retenir, répartir, infiltrer l'eau dans le paysage.
- Présentation des quatre grands facteurs contrôlant les flux d'eau : topographie, géologie, sol/vivant, climat.
- Explication du Key Line Design et de l'importance de la topographie et de la géologie dans la gestion de l'eau.
- Étude de cas sur la commune d'Olmet et Wilquin pour illustrer la prise en compte des contraintes géologiques et la mise en place d'aménagements adaptés.
Gestion du sol, du vivant et adaptation des pratiques
- Importance de l'état de surface du sol et de sa texture (sableuse, argileuse) dans la gestion de l'eau.
- Présentation de pratiques agroécologiques spatialisées pour transformer les sols en éponges (exemple du monastère de Solan).
- Rôle des facteurs climatiques dans la répartition de l'eau et adaptation des aménagements selon le contexte local.
- Étude de cas : Projet d'hydrologie régénérative au Maroc
- Présentation du projet mené par Migration & Développement dans le massif du Sirois (Maroc), financé par l'AFD et d'autres partenaires.
- Constat de la dégradation des sols, disparition des forêts et assèchement des sources.
- Importance de la concertation territoriale et de l'implication des populations locales pour la réussite des aménagements.
- Méthodologie : diagnostic topographique, géologique, pédologique, adaptation des aménagements selon les unités hydrologiques.
- Règle clé : arrêt temporaire du pâturage pour permettre la régénération.
- Description des ouvrages réalisés (cordons pierreux, baissières, micro-terrasses) et des résultats obtenus après plusieurs années malgré un climat très sec.
- Suivi de la régénération par des relevés de végétation sur transects, analyse statistique des résultats.
Transcriptions
Alors bonjour tout le monde, ravie de vous accueillir pour cette conférence d'Olivier. Cette conférence est la deuxième conférence du cycle de conférences qu'on va lancer avec PUHR, l'Association pour une Hétérologie Régénérative. Et donc l'idée, ça va vraiment être de faire parler, de donner la parole, de donner le micro à des personnes qui ne font pas forcément partie de l'association, même si pour la peine c'est le cas pour Olivier qui est dans PUHR depuis le début, les premiers temps. Mais donc l'idée, c'est de partager, de donner d'autres points de vue, des points de vue qu'on soutient, qu'on apprécie au sein de PUHR et qui véhiculent d'autres actions, d'autres projets que ceux portés par PUHR. Alors, pour vous parler un peu de PUHR, je fais un petit point rapide.
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Je ne sais pas si parmi les 46 personnes présentes à l'instant, tout le monde est au fait de PUHR. L'association Rapidement a été créée en octobre 2022, il y a un peu moins de trois ans. On est super actif, on mène plein de projets en même temps sur différents territoires et en particulier en ce moment, on est notamment présent dans la vallée du Rhône pour un projet mené en collaboration avec l'agence de l'eau Rhône-Alpes pour accompagner cinq territoires pilotes pour la mise en place de projets d'hydrologie régénérative à différentes échelles. Alors, je ne vais pas rentrer dans les détails de toutes les actions PUHR qui sont menées en ce moment. Par contre, je vais vous faire un petit topo.
Oui, avant ça, comme vous voyez sur ma petite présentation, cette conférence et les suivantes sont enregistrées et seront disponibles sur la chaîne YouTube de PUHR. Donc vous pouvez trouver facilement et là vous pouvez voir l'ensemble des conférences qu'on va proposer en replay. Donc pour ce qui est des actualités, les actualités de PUHR sont foisonnantes, il y en a énormément. En particulier, je vous notifie de la sortie du livre entre autres de Samuel Bonvoisin, Cultiver l'eau douce, aux éditions Ulmer, qui est vraiment super intéressant pour recenser un petit peu les différentes méthodes et les différents projets, et surtout la vision portée par ce qu'on met sous le grand parapluie hydrologie régénérative. En particulier, jeudi dernier à 14h, on a nos trois cofondateurs Samuel, Charlène et Simon, qui étaient sur la tête au carré sur France Inter.
Pour parler entre autres de leur livre et un peu de toute l'approche Hachère. Je vous invite vraiment à aller écouter ce replay, il est vraiment chouette pour voir un petit peu tout ce qu'on véhicule à travers Hachère. Et on a lancé tout récemment, la semaine dernière, un appel à texte, l'appel à texte Lettre à ma rivière. Qui propose à tout un chacun qui a envie d'écrire un texte à ce qu'on a appelé son lieu hydrographique, donc le lieu où l'eau vit, sous forme d'une lettre papier dans une enveloppe adressée à l'association. Et l'idée derrière ça, c'est de réfléchir ensemble à notre lien, nos attachements à l'hydrographie en général, et ce qu'on entretient comme lien effectif. Et donc l'objectif c'est de produire une sélection de lettres dans l'idée de faire un petit recueil de lettres. Voilà, qui serait le recueil de lettres à ma rivière.
Donc n'hésitez pas à faire circuler autour de vous cet appel à texte. Ça va être un moment fort des actions de PUHR. Au-delà de ça, pour ce qui est des actualités encore de PUHR, avec Romane qui s'y présente, on est en plein dans l'instrumentation d'Acidpilot pour le suivi scientifique quantitatif des aménagements d'hydrogène régénératif dans la vallée du Rhône, comme je disais juste avant. Donc là, à gauche, vous voyez plein de photos de ce qu'on est en train de faire ces temps-ci pour l'instrumentation des sites sur les communes de Colomieux, donc dans l'Ain et Archaglo, plutôt côté Valais du côté Hervèche, pour suivis pédologiques, météorologiques et hydrologiques. Et l'ensemble de ce protocole instrumental a été décrit dans un article qu'on a sorti.
Vous voyez la première page à droite, il est accessible en ligne, vous tapez « dynamique environnementale » ou le titre qui est ici, il est facilement trouvable, il est gratuit et vous pouvez le télécharger pour avoir un premier cadre du protocole instrumental qu'on met en place au sein de PUHR. Voilà pour les activités PUHR. Pour ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est Olivier Hébrard qui va nous présenter le titre « Socle technique de l'hydrologie régénérative » sur les exemples pour lesquels il a travaillé en France, dans le sud de la France et surtout au Maroc. Olivier est docteur en agroécologie et il est depuis presque 20 ans, je vais dire plus de 15 ans. Consultant en agroécologie, il a été très actif pour la rédaction des documents fondateurs sur l'agroécologie, notamment autour des travaux menés autour de Pierre Ravi.
Il a une expérience vraiment transversale sur différents sites, dans des contextes vraiment différents, et notamment sur un socle physique de ce qui est des transports en zone profonde, dans la géologie des sites, etc. Je ne vais pas spoiler ce que va nous dire Olivier aujourd'hui, mais on va beaucoup parler des bases physiques de l'hydrologie régénérative et de comment est-ce qu'on peut adapter cette approche de la gestion de l'eau au milieu et aux caractéristiques physiques des milieux. Je ne vais pas monopoliser plus que ça la parole. Sur le plan technique, comme on a dit au début, cette conférence va être enregistrée. Par contre, les questions à la suite de la présentation d'Olivier ne seront pas enregistrées, histoire de garder des échanges un peu plus fluides et plus instantanés.
Pour le temps d'échange, pour le temps de présentation d'Olivier, je vais vous proposer de ne pas intervenir pour ne pas couper la présentation. Par contre, je vous invite à poser vos questions si vous en avez directement dans le chat. Et nous, avec Romane, on se fera écho des questions suite à ce qu'on peut lire dans le chat. Est-ce que c'est bon au niveau logistique ? C'est à peu près tout ce que je voulais dire. Du coup, Olivier, je vais te laisser partager ta présentation.
Oups.
On ne te voit plus Olivier.
Où es-tu ? Bonjour à toutes et à tous. Ça ne fait pas ce que j'attendais. Pas de souci. Est-ce que c'est ok pour tout le monde ? C'est tout bon ? Oui.
Alors j'ai l'impression qu'on n'a pas le diapo entier. Ton image est coupée.
En fait, comme tout à l'heure quand on a fait l'essai.
Je crois que ça marchait, il me semble. Il manquait le haut. Il manquait le titre.
Est-ce que là, c'est tout bon ? Oui. Ça fait ça, je ne sais pas. C'est toujours les soucis de la technique. On y est arrivé tout à l'heure. Pourquoi ça ne marche pas ce coup-ci. C'est pas mieux ?
Alors c'est toujours un peu coupé mais Romain de ton côté c'est coupé aussi ? Ouais si j'avais pas fait attention effectivement. Sinon juste en écran large tu vois sur l'affichage que t'as maintenant.
Ouais si on va faire ça, je suis désolé.
Pas de soucis. Les aléas de la visio c'est normal.
Voilà qui perturbe direct. Bon ok ben bonjour à toutes et à tous. Est-ce que là c'est bon pour tout le monde ?
Ouais ça ira bien.
Oui. Attendez, hop, je vais régler au mieux. Olivier, bonjour, tu peux double cliquer pour virer la barre d'outils peut-être, voilà, sur fichier. Ouais, merci. Mais je préfère l'avoir comme ça, quitte à avoir le truc. Bon, super, désolé. Merci, en tout cas. Merci, Judith. Merci aussi à l'Association pour l'hydrologie régénérative de m'avoir invitée. Donc je me réjouis de passer ce temps avec vous, j'espère qu'il sera enrichissant pour vous, que ce sera aussi un temps de partage à la fin. Du coup, je commence toujours mes présentations par une photo des crevisses à pattes blanches. Ça va faire le lien avec les lettres à la rivière vues précédemment. Moi, c'est un peu mon animal totem qui m'a suivi toute ma vie. Les crevisses à pâte blanche, je la présente toujours parce que c'est un des principaux bi-indicateurs des rivières.
Par le passé, elle était présente sur la plupart des territoires français. Elle était indicatrice d'un très bon état des rivières. Elle a besoin d'eau fraîche, de qualité, oxygénée, qui coule en permanence. Et depuis, elle a quasiment disparu de la plupart des rivières. En lien notamment avec les assainissements individuels autonomes, l'industrie, les routes, les espèces invasives telles que les crevisses américaines de Louisiane, etc.
Mais un des facteurs très importants de sa disparition, ça a été l'agriculture, parce que spatialement, les milieux ont été fortement impactés par les pratiques, que ce soit en termes de produits phytosanitaires, d'engrais minéraux, de travail sur les milieux et aujourd'hui on a des milieux qui retiennent beaucoup moins l'eau qu'avant et ce qui fait que l'eau, donc au delà des effets sur la qualité, l'eau est de moins bonne, elle est beaucoup moins retenue, on a plus les eaux fraîches qu'on avait dans plein de petits milieux, etc. Donc voilà, les milieux ne jouent plus le rôle d'éponge. Alors pourquoi je parle d'elle ?
Parce que sur la ferme sur laquelle j'ai grandi, il y avait de l'écrevisse à pâte blanche et donc il y en a eu jusqu'à ce qu'on quitte la ferme où j'avais vers les 8 ans et là en changeant En partant de là, à l'espace deux ans, le changement des pratiques agricoles a fait que les crevisses ont disparu. C'est ce qui m'a touché, qui a fait que je me suis mis à être très intéressé à partir de ce moment-là aux rivières, aux cours d'eau et à l'eau. Et du coup, j'ai suivi des études en géologie, hydrologie, hydrogéologie et agronomie que j'ai suivi, alors pas jusqu'à un doctorat en agroécologie, mais en sciences de l'eau. Que j'ai passé au LISA à Montpellier, au laboratoire des interactions sol-agro-système-hydro-système. Et depuis 25 ans aujourd'hui, ça passe.
Du coup, je travaille sur les interactions au niveau de l'eau, sur les interactions entre ces différents compartiments, que ce soit la géologie, le sol, le végétal, pour essayer de comprendre comment l'eau se distribue dans le paysage. Voilà. Alors la présentation je vais la séparer en deux parties. Tout d'abord une première partie où je vais évoquer donc effectivement les principaux mécanismes qui agissent sur les flux d'eau dans les paysages. Et une seconde partie où on verra un peu un exemple concret au Maroc sur un projet qui dure depuis, sur lequel je suis investi depuis bientôt dix ans, depuis neuf ans aujourd'hui, sur l'aménagement de bassins versants sur des milieux très contraints, donc dans le centre-sud du Maroc.
Je vais voir si c'est possible de mettre en plein écran parce que je ne suis pas du tout habitué à présenter comme ça et ça me perturbe vachement. Je vais retenter parce que je suis désolé, ça me déstabilise d'avoir pas le truc habituel.
Pas de souci, prends ton temps.
C'est pas grave, il manquera peut-être que le titre, ça va là, il manque que l'eau, peut-être que le gris ?
Oui, là c'est bon, écoute, on a.
La photo, ça va bien. Voilà, si c'est vraiment gênant, vous me dites, mais là je serais plus à l'aise parce que d'avoir les trucs plus petits, tout ça, ça me perturbe, désolé. Voilà, je préfère faire un truc, être plus à l'aise, désolé. Bon, allez, j'enchaîne. Du coup, une photo pour d'abord présenter un peu le contexte, pour qu'on passe sur des bases un peu communes. En fait, on a à l'échelle planétaire, on a une dégradation, une maltraitance des sols. Donc ça, c'est une photo au Maroc, donc on va y venir très largement tout à l'heure. Où sur cette zone-là, par exemple, il y a 100 ans, il y avait des forêts, il y avait du sol, il y avait différentes strates végétales.
Donc la déforestation qui s'est suivie de la rachange de diverses plantes, notamment des fins aromatiques et médicinales, et le surpâturage ont fait que la plupart des sols sont partis. Et comme vous pouvez voir, il y a un gradient du haut vers le bas avec de moins en moins de sol. Et donc là, les sols continuent à partir inévitablement avec des tonnes et des tonnes qui partent chaque année par hectare. Et ça, c'est une constante dans plein d'endroits de la planète. Donc au Maroc, c'est aujourd'hui. En France, c'est aussi la même situation aujourd'hui. On a eu la même situation qu'au Maroc dans certaines zones. Mais aujourd'hui, il y a des terres comme ici, dans le Carci, les champs labourés ou des parcelles de vignes qui sont dans un état où les sols mis à nu, travaillés, on perd énormément de sol.
Et donc ces sols perdent leur capacité à retenir l'eau. Donc on perd énormément de cette capacité à l'échelle mondiale. Et ensuite, la deuxième caractéristique, mais là je ne vous apprends rien, c'est les changements climatiques. Mais aujourd'hui, on pourrait même parler d'accélération des changements climatiques depuis quelques années. Alors sur la pluviométrie, c'est assez complexe. Ce qui est en train de se valider, c'est qu'on a des perturbations. On va avoir des changements. Ce n'est pas forcément une diminution ou une augmentation, mais ça va être beaucoup de chamboulements en fonction des zones géographiques. Donc là, c'est juste pour présenter un peu sur Perpignan la variabilité pluviométrique suite aux années de très forte sécheresse qu'il y a eu. On voit qu'on a une tendance globale à la diminution, mais la variabilité a toujours existé. Elle est propre du contexte méditerranéen.
Il y a déjà eu des successions d'années très sèches par le passé, comme au début des années 1920, où on a eu trois années sous les 400 mm. Par contre, ce qui est beaucoup plus impactant et qui est assez linéaire, c'est l'augmentation des températures. Il y a une augmentation moyenne qui évoque le GIEC d'1,5°C. Mais si on regarde l'augmentation des températures maximales estivales, je m'intéresse à ces valeurs-là. Par exemple, si on regarde le nombre de jours au-dessus de 35°C en plein été en France, par exemple dans le Gard, On voit que dans les années 60, par exemple, on était à moins de 5 jours au-dessus des 35 degrés, l'été, enfin l'été sur l'année. Dans les années 70, on ne dépasse pas les 5 jours au-dessus de 35 degrés. Dans les années 90, on commence à augmenter, à se rapprocher des 10 jours.
Jusqu'aux années 2000, pareil, on reste sous les 10 jours. Avec le début des années 2000 et notamment l'année 2003, on dépasse les 10 jours et on a atteint même les 30 jours en 2003. Et là, si on regarde aujourd'hui, ces dernières années, on a une accélération depuis 2015 sur les températures estivales où on a des températures très chaudes, même 2024 où il a fait particulièrement chaud. Et donc là, pareil, si on fait la moyenne des températures maximales estivales, c'est-à-dire on prend les max de chaque jour l'été, donc à peu près 90 jours, et on fait la moyenne, on regarde ça dans le temps, par exemple là, dans le gare à Caviargue, à la station Météo France, on a pris plus de 4 degrés sur ces températures maximales.
C'est-à-dire que les végétaux vont être impactés, subiront ceux qui sont nés il y a 60 ans, mais ils n'auront pas du tout le même climat qu'aujourd'hui, qu'à l'époque. Donc voilà, ça c'était pour poser le contexte. Donc si on revient un peu à la philosophie globale de l'hydrologie régénérative, pour reposer un cadre global, c'est que la moindre goutte d'eau de pluie qui tombe à la surface du sol, via la traversée d'écosystèmes censés être complexes, doit mettre le plus de temps possible pour rejoindre la mer ou l'océan. Donc on connaît ce qui nous rassemble. Donc c'est freiner, retenir, répartir, infiltrer. Et à l'interface de nombreuses disciplines, hydrologie, hydrogéologie, pédologie, géologie, agronomie, agroclimatologie et d'autres, les sciences sociales et autres. Et elle permet de répondre à différents objectifs.
En particulier, ça peut être, aujourd'hui on l'utilise beaucoup, pour une meilleure gestion hydrique des cultures, ça peut être pour régénérer les sols, pour faciliter l'implantation de haies, pour augmenter la quantité de fourrage, pour mieux recharger les aquifères, pour renforcer les débits des tiages de sources et de cours d'eau, pour restaurer une zone humide ou tout simplement pour plusieurs objectifs à la fois. Elle permet de répondre à de nombreux objectifs et chacun aura des objectifs qui différeront Les principaux mécanismes qui vont contrôler la distribution des flux d'eau dans le paysage s'organisent autour de quatre principaux groupes de facteurs. Les facteurs topographiques, les facteurs géologiques, les facteurs épidermiques qui vont comprendre le sol et tout le vivant, et les facteurs climatiques.
Si on se focalise sur les facteurs topographiques, pareil pour vous faire reposer ce qui est un bassin versant topographique, C'est l'ensemble des eaux qui vont converger de surface et de subsurface, c'est-à-dire dans les premiers centimètres de sol, qui vont converger vers un même exutoire. Donc là, vous avez le premier bassin versant vert. Si on fait une coupe, une section de ce bassin versant topographique, nous aurons BV topographique numéro 1. On l'a en coupe ici. Donc voilà, on a les deux lignes de crête. Donc voilà un premier bassin versant. Donc en orange j'ai délimité un deuxième bassin inversant avec la ligne de crête qui va séparer les deux bassins inversants. Donc on a bassin inversant topographique numéro 1 et bassin inversant topographique numéro 2.
Donc voilà une goutte d'eau qui tombe d'un côté ira par là en surface et la goutte d'eau qui tombe de l'autre côté ira de l'autre côté. Voilà deux bassins inversants. Les logiques topographiques répondent... La topographie fait que l'eau, dans les écoulements de surface et de subsurface, va suivre toujours les perpendiculaires aux courbes de niveau. C'est ainsi qu'on distingue des lignes de crête, des talegs, qu'on peut définir en bassin versant après quelconque à partir d'un point donné. L'eau se distribue toujours comme ça dans le paysage.
C'est à partir de ces logiques qu'on a permis de définir le Key Line Design, en réfléchissant sur ces logiques et en se disant comment on peut harmoniser la distribution de l'eau dans le paysage pour que dans les zones où il y a plus d'eau, notamment dans les fonds de vallée, les Talbèges, on essaye de la redistribuer de manière douce vers des lignes de crête, plus sur ces lignes de crête. Donc ça c'est les concepts de base du Key Line Design. C'est la première partie de ce qui va contrôler les flux d'eau. Mais les flux d'eau vont être aussi contrôlés, dans leur logique topographique, par l'exposition, la position dans le paysage.
Notamment si une parcelle ou une zone qui sera ici, sur le bas à gauche, à 45 degrés, sera beaucoup plus contrainte d'un point de vue climatique qu'une parcelle ou une zone qui sera ici, en hauteur, en fond de vallée, exposée plein nord et à 45 degrés. Donc si on imagine des parcelles, je ne sais pas, une zone argileuse, par exemple, qui sera ici, qu'elle est là ou là, le comportement ne sera pas du tout le même en termes de distribution des flux d'eau dans le temps. Notamment, ça va agir beaucoup sur l'évapotranspiration, qui est la somme de l'évaporation du sol et de la transpiration des plantes. Deuxième groupe de facteurs sont les facteurs géologiques, très largement sous-estimés dans beaucoup de choses que je vois passer. Si on prend les deux mêmes bassins versants, on les met côte à côte.
Si on imagine qu'il y a une roche perméable à cheval des deux et dessous une roche imperméable, imaginons qu'il pleuve là-dessus. Donc l'eau sur la roche, qui est censée être imperméable, je fais abstraction du sol pour moi, l'eau va revisseler, ne va pas s'infiltrer, tandis que sur la zone perméable, théoriquement, elle peut s'infiltrer. Et en fait, toute la zone qui va être critique et très intéressante, c'est cette zone ici, où on est sur le bassin versant topographique numéro 1. Mais en fonction des modalités d'intervention sur cette zone, on va pouvoir jouer sur les flux d'eau, soit les faire aller vers là, soit les faire aller vers là, soit les deux. Imaginons si ici on impermalise, on a des mauvaises pratiques, on tasse le sol, il pleut, tout partira là.
Si on gère les milieux de manière à les rendre en éponge, qu'on met des aménagements, l'eau retenue va théoriquement plus ou moins pouvoir descendre et aller alimenter la source qui sera dans l'autre bassin versant. Toutes les subtilités, souvent, c'est comment on va gérer cette lame de sol qui va être en lien avec les caractéristiques du sol, la manière dont on le gère, mais également le régime climatique. Une pluie douce n'aura pas la même manière de faire qu'une pluie violente. Si on prend différents exemples par rapport à la géologie, imaginons une zone où il y a peu ou pas de sol. Ça va vous parler quand je vais montrer les exemples du Maroc. Sur schiste et avec des pendages, c'est-à-dire l'inclinaison des couches, plus ou moins parallèle à la surface topographique. Imaginons ça.
Alors là, ce n'est pas des schistes, mais c'était pour la photo pour que ce soit bien parlant. Quand il pleut là-dessus, bien évidemment, rien ne s'infiltre. Mais imaginez, même s'il y a quelques centimètres de sol, autant vous dire qu'il pleut, il n'y a rien qui est stocké, tout s'infiltre. On a des coefficients de ruissellement assez monstrueux. Si, à la différence, on a du coup des sols épais qui vont être beaucoup plus épais là-dessus, Il n'y aura pas de recharge dessous puisque les schistes sont des inclinaisons ou des pendages assez parallèles au sol. En revanche, c'est l'épaisseur du sol qui va permettre de contrôler les flux et donc sa nature et le régime pluviométrique. Donc il va falloir bien prendre en compte tout ça dans cette situation là.
On prend une autre situation, on peut prendre à nouveau des schistes, mais dans ce cas-là qui va être verticaux ou subverticaux, sans sol. On imagine du coup, il n'y a plus de sol, ce qui est le cas souvent au Maroc, dans pas mal de zones. Comme ici, par exemple, tout le sol est parti. C'est une zone de schiste très fracturée, verticale. Imaginez, il pleut là-dessus. Il n'y a rien qui prénètre un régime méditerranéen. Alors bien sûr, si c'est de la brume, ça prénètrera, mais si c'est un régime violent, plus intense, l'eau ne pénètrera pas, on va avoir... Donc tout va se mettre à revisseler. Donc c'est la même situation qu'ici à l'échelle d'un bassin rasant, là voilà on a un bassin rasant topographique complètement...
Il n'y a plus de sol et du coup là même s'il y a des schistes et des pendages verticaux, il n'y a rien qui va s'infiltrer. A l'inverse, si, mettons, on met sur cette zone, on maintient une épaisseur de sol assez importante, imaginons un mètre de sol, deux mètres de sol, l'eau qu'elle va pénétrer dans ce sol sous réserve, bien sûr, quand on a une bonne gestion du sol, l'eau va se mettre en charge quand il y aura suffisamment d'eau, elle pourra, une partie pourra percoler, même dans le schiste, s'il est peu perméable, une partie pourra percoler et en plus, il y aura de nombreuses interactions la couche de sol et les schistes. Les schistes vont devenir friables et intéressantes sur le plan de la fertilité et de l'accès à l'eau pour les végétaux. Imaginons un autre exemple.
Toujours pareil, schiste, pas de sol sur toute une partie du bassin versant et sur la partie amont des sables et des grès. C'est un sol plutôt très perméable. Là, s'il n'y a plus de sol, en surface, on a de la ruissellement sur la partie schisteuse et sur la partie sable et grès, on aura majoritairement de l'eau qui s'infiltrera, en fonction du régime climatique bien évidemment. Donc une partie pourra s'infiltrer tandis qu'une très faible partie ruissellera. A l'inverse, si on remet une enveloppe de sol importante dessus, qu'on arrive à bien gérer les sols, et c'est là où ça va être intéressant, c'est que sur la partie ici, on va piloter plus ou moins en fonction de ce qu'on va faire, on va jouer à la fois sur l'infiltration et la pénétration de l'eau, l'infiltration jusqu'à l'autre bassin versant, ou le ruissellement sur ce bassin versant.
Donc tout ça, c'est à piloter, c'est ce qui fait la richesse de nos métiers et de nos études quand on travaille dessus. Alors là, je vais vous donner un exemple concret sur ma commune, d'un projet qu'on a mené pour expliquer un petit peu comment les choses s'articulent. Sur la commune d'Olmet et Wilquin, donc dans les Rots, où là il y avait suite à OZT 2022-2023 donc baisse des principales sources de la commune, même avec des débits qui sont devenus assez critiques. Et du coup le maire Christophe Romo et le conseil municipal très motivés ont dit mais ça serait bien qu'on puisse essayer de se lancer pour faire une étude, une réflexion sur la gestion de l'eau, sur l'amende de la commune. Donc ok Banco, moi très motivé, donc on a regardé Donc je me suis lancé sur une petite étude.
Donc voilà le bassin versant. Le premier truc, c'était de regarder un petit peu déjà l'hydrographie, donc le bassin versant topographique et les fameuses deux sources qui sont en état critique, dont la source qui alimente la commune, la source de la Gurriette. Alors, du coup, pour travailler sur ce... Pour voir tout ce qui était envisageable pour ces deux sources, l'idée, c'était de mieux régénérer, recharger l'aquifère pour voir s'il n'y a pas des leviers, du coup, pour faire ça. Donc, premier regard, c'était de regarder déjà l'échelle de la commune sur les terres... Enfin, pardon, de regarder toutes les terres qui sont en amont. C'est de source, bien évidemment, puisque forcément, l'eau vient du dessus.
Ensuite, de regarder, de bien délimiter, prendre connaissance des limites de la commune, puisque effectivement, le maire et le conseil municipal sont motivés, mais sur les communes d'à côté, ce n'est pas forcément le cas. Donc, on est obligé de rester cantonné jusqu'à ce... Ce territoire-là. Ensuite, de s'assurer que le ou les agriculteurs sont partants. Donc là, par chance, il y avait essentiellement un seul agriculteur, donc Nicolas Malin, un éleveur déjà d'une super dynamique, très motivé pour s'engager. Donc ça, c'est top. Bon, du coup, OK pour les terres. Et ensuite, on se penche sur la géologie. Alors du coup, sur quelles couches allait-on pouvoir agir éventuellement ?
Donc si on regarde les différentes couches qui restent sur la partie haute, donc au-dessus des sources qui sont sur la commune, Si on regarde d'abord la couche d'argile qui constitue le mur de l'aquifère, c'est-à-dire la base de l'aquifère, ce qui crée l'imperméabilité. Enfin, il n'y a pas que cette couche, mais en tout cas en partie. Là, bien évidemment, ce n'est pas possible de faire des aménagements. Par contre, la principale zone d'approvisionnement et d'alimentation de l'aquifère, c'est la zone de dolomite, de calcaire dolomitique. Alors c'est une zone très filtrante et du coup sur cette zone, même si ça aurait pu être sympa de faire des aménagements, ça n'aurait servi absolument à rien à part de retarder de quelques minutes les écoulements. Donc déjà, toute cette zone, on ne pouvait rien faire compte tenu de la nature de la roche.
Ensuite, une zone sous-jacente était composée d'éboulis de grave, un mélange de limon, d'argile, un peu de sable, soit l'acier équilibré avec des cailloux. Et là, ça aurait pu être génial pour mettre en place des aménagements, pour essayer de mieux retenir l'eau, donc faire notamment des baissières et pourquoi pas des baissières de gros calibre pour essayer de recharger. Sauf que, compte tenu de la nature de l'argile et de la configuration en 3D sous d'autres argiles avec de l'eau dessous, etc., mettre en place des aménagements à ce lieu-là, le gros risque, c'est de faire descendre toute la montagne. Ce qui est arrivé sur un versant d'à côté. Alors pas à cause de techniques d'hydrologie régénérative, mais à cause de, certainement par le passé, de problématiques, de grosses puits. En tout cas, il y a eu des glissements de terrain connus, très conséquents, pas très loin.
Et donc là, le risque, c'était de refaire la même chose. Du coup, ce n'était pas envisageable de faire des gros aménagements. Du coup, nous sommes partis juste sur des aménagements superficiels, des baissières de petit calibre, à plus de 10 cm de profondeur, dans l'idée de soutenir la mise en place de haies par régénération naturelle assistée, c'est-à-dire qu'on met juste de la broussaille sur les coupes de niveau dans le paysage et les rongeurs, les oiseaux vont amener des graines et ensuite cette végétation va pousser sur laquelle ensuite des fruitiers seront greffés dans quelques années par Nicolas sur ces parcelles. Donc ça c'était les seuls leviers qu'on pouvait envisager puisqu'il n'était en aucun cas envisageable de sursaturer ces sols.
Par contre il restait une toute petite zone, vous voyez au final sur l'ensemble des leviers qu'on avait envisagé il restait une zone ici où il y avait des basaltes tout en haut Et sur cette zone-là, pour le coup, c'était complètement envisageable de mettre en place des gros ouvrages hydro-agroécologiques pour retenir l'eau et la faire s'infiltrer. Donc pour le moment, on a lancé sur le même chantier la participative et je remercie encore les habitants de la commune et les gens de l'Hérault qui sont venus de très loin participer à ce chantier, se mobiliser. Là, c'était une grosse baissière, mais c'était plutôt un côté symbolique pour dire on l'a fait tous ensemble. Les prochaines vont être faites avec des tractopelles et autres.
Et là, l'idée, c'est vraiment de retenir l'eau sur cette zone du bassin versant mais vous voyez au final c'est très restreint sur tout ce que vraiment les véritables leviers ils se résument à quelques hectares sur des centaines d'hectares au final là où on peut agir. Donc voilà c'était pour évoquer vraiment l'importance de la prise en compte de la géologie dans l'objectif qui était le nôtre là par exemple donc de recharger, d'essayer de mieux recharger un aquifer. Troisième facteur, les facteurs épidermiques, le sol et le vivant.
Le sol, on va en particulier, je commence toujours par ces histoires d'état de surface du sol, c'est-à-dire le sol dessous peut être assez poreux, mais si un surface est filtrant, mais si un surface a des croûtes où il est tassé, ça ne fonctionne pas, donc il faut toujours prendre en compte les états de surface du sol, les caractéristiques dont ce soit la surface. Alors ensuite, si le sol a une texture plutôt sableuse, et si on a un sol de texture plutôt sableuse sur une roche perméable, on va favoriser plutôt les processus gravitaires et l'infiltration. Si on a un sol qui est sableux mais sur une roche imperméable, du coup, comment on va favoriser le processus gravitaire ? On va avoir une accumulation à l'interface des deux couches, enfin de la roche et du sol.
Et là, en fonction des micro-aspérités ou des reliefs qu'il peut y avoir dessus la roche, on peut avoir l'accumulation d'eau, de zones humides ou de points d'eau pour les cultures qui peuvent être assez des fois critiques. Si on a une texture argileuse sur un sol plutôt imperméable. Là, on va voir le mélange d'un processus à la fois de la tension superficielle, donc l'énergie capillaire, et gravitaire. Donc, on a des sols qui pourront être vite saturés si on est sur une roche imperméable. Et d'autant plus si on est en exposition nord, comme je vous disais tout à l'heure, exposition nord, 45 degrés, fond de vallée, vous avez cette configuration-là. Mais alors là, ce n'est même pas la peine de faire quoi que ce soit. Vous êtes de suite en saturation des sols.
Et donc le meilleur moyen pour répondre à tout ça, c'est de passer par une approche agroécologique spatialisée où on va transformer les sols en éponges, c'est-à-dire tout mettre en œuvre pour que les sols retrouvent leurs caractéristiques initiales qu'ils avaient à bien gérer les excès d'eau autant que les manques d'eau. Donc ça, c'est une photo prise au monastère d'Ocelan, d'une des parcelles de vignes. Là, ça fait des années et des années que ces parcelles sont bichonnées à coups de composants, de couverts végétaux, de micro-organismes efficaces. Voilà, on a de véritables éponges. Les parcelles se gèrent bien par elles-mêmes. Et donc là, ça permet de répondre à une grosse partie de la gestion de l'eau dans le paysage et de lisser les différences au final sur les textures sableuses ou argileuses. Donc voilà la configuration du monastère de Solan.
Au final, on a une mosaïque de parcelles éponges d'une gangue forestière avec beaucoup de couverts végétaux, pas de sols nus, des pratiques agroforestières, du compostage, des micro-organismes efficaces. Et donc on a un bassin versant qui fonctionne jusqu'à 7 mois. Là où on fait les suivis, il y a à peu près 20 hectares. Le bassin versant a un peu plus de 20 hectares et il tient 7 mois sans pluie. Il coule toujours en contexte méditerranéen, ce qui est remarquable. Aujourd'hui, c'est vraiment une véritable éponge et d'où ça valide un petit peu tout ce qui se passe sur le domaine. A noter que depuis cette année, on a équipé le bassin versant avec le LISAB et le laboratoire des interactions sol-agro-système-hydro-système. Pour faire des suivis, débit d'andromètre et piézomètre, pour suivre un petit peu ce bassin versant très particulier.
Voilà, et la proche agroécologique spatialisée est une réponse forte à la gestion de l'eau, d'aller au paysage, et notamment en achérant les sols. Alors là, c'est le combo sur cela de pas mal de choses qui fonctionnent, c'est-à-dire parcelles plates, sols super vivants, une haie plantée à la fin des années 90, Un fossé qui se transforme en baissière. On a un milieu là où il n'y a pas une goutte d'eau qui s'échappe. Tout est clapé, piégé. C'est un peu le Graal, cette zone que j'adore, qui fonctionne particulièrement bien. Et le dernier facteur que je vais passer assez rapidement, ce sont les facteurs climatiques, où bien évidemment, en fonction de comment va tomber la pluie et comment il va y avoir une demande climatique, l'eau dans le paysage ne va pas se comporter de la même manière.
Ici, c'est en Champagne, vous voyez où on a par exemple environ 500 mm de pluie réparties, où il pleut quasiment tous les jours, enfin pas tous les jours, mais il pleut beaucoup là sur une année, avec une évapotranspiration qui est très faible au final, donc il y a souvent des nuages ou autre. Tandis que l'autre valeur, vous voyez, vous avez le double dans ces contextes méditerranéens. Peu d'événements pluvieux, beaucoup d'évapotranspirations. Donc, bien évidemment, ce contexte climatique ne va pas réagir de la même manière en fonction de l'épaisseur du sol, de la nature du sol, de la géologie sous-jacente. Donc voilà, c'est ce combo entre ces quatre compartiments qu'il faut prendre en compte, la topographie, le sol, la géologie et le régime climatique. C'est vraiment l'enchevêtrement de ces quatre qui s'articulent finement et qui est passionnant à gérer sur les projets.
Alors maintenant, je vais passer, je vais vous emmener au Maroc. Alors là, je vais vous présenter un projet mené depuis le début 2017, qui est porté essentiellement par l'ONG Migration et Développement, qui est une ONG qui est issue de la diaspora marocaine, principalement sur les financements AFD. Il y a eu d'autres partenaires comme Terre Humanisme, association française qui s'est retirée récemment, il n'y a pas longtemps, du partenariat, et des plus petits bailleurs, Fondation Prince Albert II, Région Sud et la Fondation Pierre Rabhi. Ce projet qui est porté par l'ONG Migration et Développement se passe essentiellement dans le massif du Sirois qui est ici entre Marrakech et Ouarzazate, l'articulation entre l'Anti-Atlas et le Haut-Atlas. Donc vous voyez, il y a des zones qui se voient, ça c'est le paysage typique là-bas des hauts plateaux où c'est des champs de cailloux. Donc ce sont des pâturages.
Donc là où il y a de... Quand vous restez là, vous voyez toute la journée passer des troupeaux qui mangent un petit peu l'herbe. Donc voilà typiquement ce type de paysage qu'on rencontre là-bas. De nombreux troupeaux. Alors qu'est-ce qui s'est passé ? C'est ce que je vous disais en début d'exposé. Il faut imaginer, il y a 100 ans à peu près, il y a encore les témoignages des anciens qui le précisent, il y avait des forêts, il y avait vraiment du sol. Voir même ces témoignages, il y en a qui disent « moi j'avais peur quand j'étais enfant de mettre les moutons dans les forêts à cause du loup ». Donc là vous voyez les forêts Elles sont bien loin les forêts là. Donc les forêts sont parties, les plantes aromatiques et médicinales ont été ramassées, arrachées souvent.
Et ensuite le sol est parti et les sols partent à une vitesse assez fulgurante. Donc là on voit par exemple sur cette image, là on est à la roche, ça y est, là il y a des lambeaux de sol plus ou moins importants et là il reste encore un peu de sol par endroit. Il reste un petit peu de sol par endroit. En tout cas les sols sont en train de partir et du coup tout ce massif a perdu sa capacité à retenir l'eau qu'il avait il y a encore 100 ans et donc toutes les sources s'assèchent les unes après les autres. Et quand il pleut, bien évidemment, il y a des crues dévastatrices. À chaque fois qu'il pleut, c'est comme une piste d'aéroport ou un parking de supermarché. Il n'y a aucune infiltration de l'eau dans pas mal de zones.
Donc l'eau est complètement à une capacité d'érosion assez impressionnante. Là, j'ai pris cet exemple. J'y étais il y a peu. Je suis rentré il y a 10 jours. Là c'est un exemple sur une oasis de montagne où ici cette zone que j'ai entouré de verre c'est un cimetière. Alors pourquoi un cimetière ? Parce que cimetière c'est les zones qui ne sont pas du tout touchées, sur lesquelles on ne voit pas être pâturé, où il n'y a pas d'aménagement et donc ces zones témoignent un petit peu de ce que le milieu pourrait être s'il n'y avait pas d'intervention et de surpâturage notamment. Et donc là on voit, vous voyez de loin, on voit déjà qu'il y a de la végétation au sol, qu'il y a des arbres.
Et si on se rapproche même de près sur cette zone, par exemple, on voit même la différence qui est effrayante. Vous voyez, donc là il y avait un muret pour contourner, pour marquer la limite du cimetière. Donc toute cette zone, il reste encore du sol. Alors c'est la phrase, c'est la private joke au Maroc, c'est il reste du sol. Là-bas, avec l'ONG, Donc là, il reste du sol et à côté, ici, il n'y a plus rien. Tout est parti. Donc le mur, après, a également servi à bloquer les écoulements. On voit à quel point ça a été raclé et on voit ce que ça pourrait être. Donc, si je reviens en arrière, ce que pourrait être le milieu s'il n'y avait pas eu cette déforestation, ce surpâturage.
A minima, on pourrait avoir un milieu comme ça, donc beaucoup plus en mesure de bloquer l'eau, la retenir, favoriser son infiltration. La grande richesse de ce projet vient du combo entre deux choses, en mon sens, de l'articulation entre toutes les méthodes de concertation territoriale et des techniques de l'hydrologie régénérative. L'hydrologie régénérative, on connaît toutes et tous les techniques avec les différentes stratégies pour régénérer les milieux. Mais on peut avoir toute la technicité, tout le background technique pour ça. Si on n'arrive pas à avoir un investissement, un engagement de la population, quand on veut développer ou déployer ça à l'échelle de territoires et de grands territoires, c'est compliqué.
Du coup, sur ce projet, la grande caractéristique, c'est le travail que mène Migration & Développement sur les méthodes de concertation sur les territoires et notamment au sein de ce qu'on appelle des espaces de concertation qui vont regrouper du coup les réflexions et où les sujets vont être mis en réflexion. Et donc là où les hommes sont impliqués, les femmes sont impliqués, les jeunes sont impliqués. Et l'idée dans ces processus de concertation c'est de faire vraiment le lien entre les... Enfin il y a un gros travail sur les ressources du passé de dire ben voilà il y a 100 ans Vous voyez, les ressources étaient gérées différemment, il y avait des rotations dans le pâturage, il y avait une bienveillance à l'égard du sol, des ressources en eau, etc.
Comment on peut retrouver ça aujourd'hui en régénérant les milieux et en repensant un petit peu ce qu'on peut y faire dessus, à la lumière des nouvelles techniques et des nouveaux courants, on va dire, de ce que regroupe notamment l'hydrologie régénérative. C'est dans ces espaces-là que sont posées les initiatives de réaménagement de bassins versants et autres, qui sont discutées. Quand un nouveau bassin versant est aménagé, c'est le fruit de longs mois de réflexion, de discussions territoriales avec les habitants pour passer cette étape-là. En tout cas, la réussite du projet vient de ce côté-là et vraiment que c'est inévitable.
Je rajouterais même une clé, qui à mon sens, alors ça c'est un avis assez personnel, mais dans la réussite aussi du projet, c'est que les gens qui vont aussi aider à la concertation, qui vont s'investir, c'est beaucoup de gens qui viennent du territoire, qui connaissent le territoire, qui ont un cousin, un oncle sur les communes ou autre, voilà, et qui ont une certaine crédibilité, une certaine caution, on va dire. Alors, pareil, donc chaque fois qu'on Pour attaquer de nouveaux projets, l'idée c'est quand il y a un doigt qui est partant, un petit village qui est partant pour aménager un bassin versant, on mène une étude qui reprend tout ce que j'ai évoqué avant, topographie, géologie, pédologie, on fait le diag un peu de tout. Le climat c'est simple, souvent il ne pleut pas.
Et d'ailleurs, au passage, tout ce que vous allez voir là, les photos, malheureusement, on a lancé les premiers aménagements en 2019 et depuis 2019, il n'a quasiment pas plu par rapport à ce qu'il pleuvait avant. Donc on a des précipitations souvent de moins de 50 mm par an dans ce que vous allez voir. Donc voilà, études hydro. Là, par exemple, sur un bassin versant de 26 hectares, voilà le zonage en unités hydrologiques. C'est-à-dire, c'est les unités où c'est l'articulation entre le comportement de la géologie et de l'épaisseur de sol et des caractéristiques du sol qui aura dessus. C'est-à-dire il y a des zones où il n'y a plus de sol, mais si la géologie est filtrante, on aura une unité hydrologique.
Si une zone, le dessous, ce n'est pas filtrant, mais qu'on a, je ne sais pas, encore un mètre de sol, que le sol est très argileux, on aura une autre unité. Je caractérise, chaque fois que j'ai fait ces études, j'ai caractérisé une unité hydrologique. Vous voyez, là, il y en a... Ce n'est pas la zone 1, c'est la zone 6, une petite couac. Voilà le type d'unité que ça fait. Un autre bâtiment versant là où par exemple en 14 unités hydrologiques, assez compliqué, voilà, et c'est très en lien donc avec la géologie, souvent puisque pour une même géologie, une même tranche géologique on va dire, une même couche géologique, souvent malheureusement les conséquences sont les mêmes, alors des fois non, mais souvent sont les mêmes. Ça aboutit, si on fait une coupe dans le paysage, là, on va voir des unités hydrologiques différentes.
Tout a l'air pareil à vue de loin, mais de près, je vous l'assure, ce n'est pas la même chose. Ici, par exemple, une zone qui est karstique, où on a des grosses capacités d'infiltration, ici. Là, une zone où il y a une rare zone de sol épais. Ensuite, on a des variations d'épaisseur de sol, de quantité de cailloux, etc. Ce qui fait qu'on distingue tout ça. En fonction de ça, on va adapter le type d'aménagement qu'on va faire. Donc première règle, c'est ce que les villageois doivent s'engager, c'est d'arrêter le pastoralisme. C'est-à-dire que pour que les aménagements puissent marcher, vous voyez l'état du milieu, si le pâturage continue, ça ne sera pas possible.
Non seulement ça ne permettra pas à la végétation de se régénérer, de pousser, de renclencher une dynamique, mais en plus ils vont abîmer les aménagements et leurs effets initiaux, on va dire. Donc ça c'est la règle qui est dans les... Parce que oui, j'ai oublié de préciser, une fois que... Donc il y a tout le travail de concertation, les villageois d'Andorre, via aussi... On travaille avec les associations de villageois, c'est un village, vont signer une charte sur laquelle ils s'engagent à respecter un certain nombre de règles, ne plus pâturer, aménager le site, le surveiller, etc. Pour être sûr que ce qu'on va faire, ça tienne la route au minimum 3 ans, 4 ans, 5 ans, voilà.
Donc une des règles, c'est qu'on voit avec eux pour qu'il y ait un arrêt temporaire du pâturage et ensuite il sera conditionné à des rotations, des choses beaucoup plus abouties. Voilà un exemple d'aménagement le plus commun, là c'est en gros un cordon pierreux installé dans une baissière. En fait on fait des baissières. Et comme il y a beaucoup de cailloux, l'idée, c'est qu'on met les cailloux dans les cordons pireux. L'idée, c'est que ça retienne le sol. Donc le sol, première pluie, le sol va s'accumuler, va bloquer l'eau et ça fait donc des sortes de micro terrasses qui vont favoriser l'infiltration. Alors ça, vous verrez, souvent, on rajoute aussi des noyaux, des petites graines ou autres pour que ça pousse plus vite à ces niveaux-là.
Notre ouvrage, qui a particulièrement bien marché, c'est celui qui a le mieux marché, c'est double baissière dans la selle de Lamont avec cordon pierreux, où là, par exemple, on a retenu la selle de Lamont, donc le cordon pierreux d'un baissier a permis de retenir le sol, de s'accumuler, donc on a refait une micro-terrasse, ça s'infiltre, et l'avantage c'est que ça retient les sédiments pour pas que ça se colmate trop vite, et ici, donc on a à nouveau de l'eau qui va stagner, moins enrichie en sédiments, qui auront une durée de vie plus longue. Et donc ce double ouvrage a particulièrement bien fonctionné dans les milieux. On a régénéré beaucoup plus vite qu'ailleurs quand on a fait ça.
Et ensuite, souvent, il y a tellement peu de sol que voilà le type de micro baissières avec un peu de cailloux dedans et ça va bloquer le sol et ça s'infiltre. Alors voilà un peu les étapes. Vous voyez un peu maintenant des photos. Initialement, on va regarder le milieu. Donc là, c'était sur le plus gros bassin versant qu'on a aménagé, donc de 220 hectares, intégralement aménagé. Donc voilà le milieu, telle qu'il est. Donc première chose, ça c'est le tout début du projet. On a testé, par exemple, in situ, combien de temps mettre pour faire des ouvrages. Donc combien de temps on va mettre pour creuser pour 10 mètres à 2, combien de temps on avait mis. Parce que l'idée, ce qu'on avait imposé, c'est qu'il n'y ait aucune machine et que pelle, pioche, seau, éventuellement brouette.
Que tout soit fait sur du low-tech, que ça puisse être reproductible par n'importe quel villageois de n'importe quelle montagne. C'était une règle absolue. Et pas de citerne, pas de trucs plantés, rien. Enfin voilà, tout low-tech maximum. Et donc là, on a quantifié, en gros, le temps que ça prenait pour faire un ouvrage. Voilà, on a estimé. Ensuite, en fonction des budgets qu'on pouvait avoir via l'agence française de développement notamment, on a réparti ça en nombre de jours de travail qu'on pouvait impulser sur le bassin marçal pour accompagner les villageois via les associations de villageois, puisqu'on rémunère plutôt les associations de villageois que les villageois directement. Ensuite, on répartit les financements entre Donc voilà, vous voyez, par exemple, là, il n'y a plus de sol. Donc voilà un peu, là, c'était les premiers tests, comment on peut faire pour...
Donc on gratte un peu, on accumule un peu des cailloux, on ramène du sol. Eh bien, ça a marché quand même, ce type d'ouvrage, voilà, puisque dès lors qu'il n'a plus, ça a cumulé, ça a permis de régénérer, de refaire partir des milieux. Donc regardez bien les photos là et vous verrez les photos ensuite. Ensuite, l'étape suivante, c'est de faire une formation villageois, une formation d'une demi-journée en salle où on leur explique les principes de l'hydrogie régénérative, comment fonctionne l'eau sur les bassins versants, comment il faut repenser aujourd'hui l'eau pour ne pas laisser partir. Ensuite, formation sur le terrain avec toutes les questions in situ.
Puis temps pratique, donc sur une demi-journée où ils testent, ils voient, ils posent toutes leurs questions, on essaye, qu'est-ce qu'il y a qui va pas, parce qu'il y a toujours des trucs, des particularités, donc forcément il faut répondre à ces particularités-là. Et ensuite, voilà, donc ils ont fait différents essais lors de ces formations. Donc c'est un général très ludique, ils adorent le niveau égyptien, voilà, ils s'éclatent avec ça. On n'a jamais fait des longueurs ultra longues. Chaque fois c'est des endroits bien spécifiques, des endroits où il reste un petit peu de sol pour le garder. C'est plein d'aménagements assez courts au final, mais multipliés un peu partout sur ces 220 hectares. Il y a des zones où c'est quand même assez conséquent, comme là.
Alors ça c'est le bassin versant deux ans après les aménagements, où déjà ça avait repris, mais là essentiellement dû à l'arrêt du pâturage. Voilà, donc toujours pareil, deux ans après l'arrêt, vous voyez le contraste entre la montagne du fond et la montagne ici, au bout deux ans déjà, comment ça a pu se régénérer. C'est un peu comme d'aller au cimetière, du coup, ce que je vous ai montré tout à l'heure. Donc ça, c'est des photos qui ont dix jours. J'étais même pas dix jours. Donc on voit ce qu'on a aujourd'hui sur ces sols, ce qui est revenu donc à côté de ces ouvrages. Voilà, donc des zones où il n'y avait quasiment pas de sol, vous voyez, donc ces ouvrages ont permis de bloquer, il y a de la végétation qui s'est réinstallée au-dessus, au-dessous.
Donc là, c'était à contre-jour, j'ai pris cette photo exprès pour voir sur des zones vraiment grattes où on voit l'effet, donc baissière plus cordon pierreux, comment l'eau et tout ce qui, enfin, dès qu'il pleut, elle s'accumule là et ça permet de régénérer alors très lentement puisqu'on part de très très loin dans ces zones. Mais d'autres zones, comme vous pouvez le voir ici, ça a particulièrement bien marché s'il n'y avait rien. Il faut savoir qu'il n'y avait rien ici à cet endroit. Donc là, on a une végétation qui est assez conséquente. Et donc ça, c'est au bout de six ans qu'il y a des aménagements. Alors ça ne paraît pas fou, si on regarde, mais quand on connaît le contexte climatique et pédoclimatique de là-bas, c'est des super résultats. On est content, d'autant plus qu'il a très peu plu.
Et en fait, sous d'autres climats, en 6 ans, on aurait fait des miracles. Là, c'est vrai que le climat, si vous faites tomber un arbre dans ces zones-là, au bout de 6 ans, depuis le début du projet, l'arbre n'aura pas bougé. Il n'y a quasiment pas de micro-organismes dans les sols nulle part. Il fait tellement chaud l'été qu'au final, les dynamiques de dégradation sont très très lentes. Donc voilà, on le voit bien, souvent ce qu'il y a là où on a ces gros amas de végétation, c'est qu'il y a des doubles ouvrages dont je vous ai parlé tout à l'heure. Souvent c'est ces doubles ouvrages qui font qu'on s'étouffe. Et là pareil ça a bien marché, on a des amandiers qui ont poussé sans aucune irrigation. Donc vous voyez avec des précipitations inférieures à 50 mm par an.
Après l'idée là c'était de mettre 100 noyaux. Sur l'essence, il y en a un qui pousse et celui-là, c'est le guerrier attendu qui va permettre de régénérer, dont on va récupérer les noyaux, etc. Et donc là, maintenant, il y a pas mal d'arbres qui commencent à repousser sur le bassin versant, mais bon, ça reste modeste au bout de 6 ans, c'est très lent. Donc là, vous voyez, une autre zone qui a bien poussé. Donc voilà encore un extrait de régénération. Vous voyez, entre l'avant et l'après, alors on serait en zone tropicale, on dirait bon ben c'est pas fou ton truc. Là, voilà, zone semi-aride voire aride, c'est assez chouette. En tout cas, nous, on est très contents des résultats. Voilà donc un autre bassin versant aménagé depuis un an. Donc là, c'est tout récent. Pour vous montrer des différentes configurations.
Là, notre bassin versant, celui-là, plus petit, mais là, déjà, vous voyez, ça fait 26 hectares jusqu'en bas, donc intégralement aménagé également. Et là, pareil, sur ce bassin versant aménagé depuis deux ans, il a fait une pluie, quasiment une pluie, mais sauf qu'en cinq minutes, il est tombé 50 mm, donc ce qui fait à peu près du... Faites le calcul du 600 millimètres heure de régime fin d'intensité. Donc ça a tout fracassé. Heureusement les ouvrages ont tenu pour la plupart. Et donc maintenant on attend que ça se mette en route. Voilà la régénération des milieux sur ce bassin versant où il n'y a quasiment pas plus. Donc voilà un petit peu sur les parties hautes. Voilà où les aménagements sont focalisés sur les zones où il reste du sol pour essayer de les retenir et retenir l'eau.
Donc voilà un petit peu à quoi ça ressemble. Et là, vous imaginez, ça a été beaucoup de boulot. Et là, ce qu'on fait, pour finir là-dessus, parce qu'au début, on ne savait pas si on allait arriver à aménager ces différents bassins versants et si ça marcherait. Donc, on a attaqué maintenant depuis deux ans un suivi. On aimait avoir un suivi sur des débits. Malheureusement, on n'a pu avoir aucun bassin versant sur lequel on allait pouvoir mesurer des débits. Sur aucun, il y a des écoulements réels. Donc du coup on s'est focalisé sur l'évaluation de la quantité de végétation. Donc sur des transecs qui font 100 mètres de long, on mesure sur chaque centimètre le type de végétation et la quantité de végétation qu'il y a.
C'est-à-dire qu'on fait, donc les collègues de migration et développement, Raoula et Afid, que je remercie et salue vraiment pour leur implication, pour deux fois tous les deux à trois mois relever sur 20 000 points donc ce qu'il y a en termes de végétation. L'idée c'est statistiquement de pouvoir vraiment démontrer à la fois la dynamique de régénération des milieux et la comparaison entre les bassins aménagés et non aménagés. Voilà en gros pour les grandes lignes de ce que je pouvais vous dire. Voilà, je vous remercie.
Génial, merci Olivier, c'est top.