Irrigation en arboriculture
Quelle méthode d'irrigation choisir, quel matériel,...
En arboriculture, l'eau est un intrant d'importance croissante voire primordiale selon les régions. Elle conditionne le bon développement ainsi que les rendements des arbres, peut également jouer un rôle sur la pression maladie. Par ailleurs, elle constitue de plus en plus un enjeu à part entière dans un contexte de réchauffement climatique.
Ce portail décline donc un descriptif de tous les dispositifs d'irrigation utilisés en arboriculture, et présente les avantages et inconvénients de chacun.
Aspersion
L'aspersion est définie comme une forme d'irrigation qui projette l'eau en l'air, afin qu'elle retombe en cercle sur le sol, autour de l'asperseur, [1]. En arboriculture on distingue deux applications différentes pour l'aspersion : l'aspersion sur frondaison où l'eau est apportée au niveau du feuillage, et l'aspersion sous frondaison qui permet de garder le feuillage au sec et de répartir l'eau de manière homogène autour des troncs.
Dans une certaine mesure, l'aspersion sur frondaison peut être considérée comme une pratique de protection contre le gel[2], alors que l'aspersion sous frondaison peut permettre de maintenir un enherbement total. Contrairement aux techniques d'irrigation localisées (et notamment le goutte à goutte) l'aspersion est donc caractérisée par sa capacité à influer sur le microclimat des vergers[3].
On distingue deux classes d'asperseurs adaptés à l'arboriculture[4] :
Micro asperseurs
L'eau est distribuée par un mécanisme rotatif à ailettes, sur un diamètre de 2 à 4m avec un débit et une pression optimaux compris respectivement entre 35 à 150 L/h, et 1,5 à 2,5 bar. Ils sont adaptés à tout types de densité de plantation, et peuvent être disposés soit en montage pendulaire sur une rampe suspendue, soit piqués au sol.
Mini asperseurs
ils correspondent à des usages plus spécifiques, dans la mesure où ils sont forcément disposés au sol et sont inadapté aux vergers à forte densité. En revanche, ils sont caractérisés par un débit, un diamètre d'arrosage et une pression supérieurs (150 à 500L/h, 5 à 8m et 2 à 3 bar) et offrent donc généralement une meilleure répartition de l'eau. Le système de distribution est un mécanisme rotatif à turbine ou à batteurs.
Irrigation localisée
Dans des contextes de raréfaction de la ressource en eau on privilégie souvent une irrigation raisonnée, à plus faible débit et au plus près des cultures. Par opposition à l'aspersion, l'irrigation localisée génère souvent une pression adventice moins faible puisque la surface du sol est moins humectée. Le principal point de vigilance est alors le bouchage : en raison du faible débit et du diamètre des buses les dispositifs d'irrigation sont plus sensibles au bouchage, il faut donc porter un attention renforcée au filtrage de l'eau ainsi qu'à la protection contre les insectes et impuretés extérieures[5].
On distingue deux catégories principales de systèmes d'irrigation localisée, permettant d'économiser 20 à 50% d'eau en comparaison avec les asperseurs[6] :
Micro-jets
Ils regroupent les dispositifs à débit relativement plus élevé, et peuvent être fixés au sol ou suspendus à l'instar des micro asperseurs. Le distributeur est un mécanisme statique avec déflecteur ou système turbulent (vortex), qui propulse l'eau à un débit entre 20 et 60L/h, une pression entre 1 et 2 bar, et une portée d'1 à 2 mètre[4].
Goutte à goutte
L'irrigation goutte à goutte est caractérisée par un très faible débit (1 à 2L/h) circulant dans une gaine pouvant être ou non enterrée. Des goutteurs en dérivation ou intégrés sont être installés à intervalle réguliers au long de la gaine, et permettent un écoulement périodique de gouttes d'eau à un endroit précis. Cette technologie se base sur la faculté des arbres à prélever suffisamment d'eau pour couvrir ses besoins avec seulement une petite partie de son système racinaire[6][7].
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Références
- ↑ ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE (FAO), MANUEL DES TECHNIQUES D’IRRIGATION SOUS PRESSION, Rome, 2008. https://www.fao.org/3/a1336f/a1336f00.htm
- ↑ Netafim, Irigazette, la protection antigel, 2017. https://irrigazette.com/articles/la-protection-antigel
- ↑ M. Aviv et al., Irigazette, L'avenir pour l'irrigation des vergers, 2019. https://irrigazette.com/fr/articles/lavenir-pour-lirrigation-des-vergers
- ↑ 4,0 et 4,1 M. Lajournade, ADERPI, Aspersion sous frondaison en arboriculture, 2002. http://www.ardepi.fr/publications/toutes-les-publications/la-publication-en-detail/actualites/aspersion-sous-frondaison-1/
- ↑ M. Estienne & N. Piton, Chambre d'Agriculture des Alples de Haute Provence, Irrigation localisée des vergers pour économiser l'eau, 2014. https://www.bio-provence.org/IMG/pdf/fiche6_irrigation.pdf
- ↑ 6,0 et 6,1 P. Monney, Agroscope, Pratique de l'irrigation des vergers, Revue suisse Viticulture, Arboriculture, Horticulture 2011. https://www.revuevitiarbohorti.ch/wp-content/uploads/2011_03_f_161.pdf
- ↑ I. Boyer, ADERPI, L'irrigation goutte à goutte en arboriculture et culture maraîchère, 2013. http://www.ardepi.fr/publications/toutes-les-publications/la-publication-en-detail/actualites/le-goutte-a-goutte-en-arboriculture-et-cultures-maraicheres/