Gestion de l’humus Humification – maintenir et améliorer la fertilité du sol

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Ce document explore en détail la gestion de l’humus dans le sol agricole, en mettant l’accent sur ses fonctions essentielles pour maintenir et améliorer la fertilité des terres cultivables. Il a pour but de fournir aux exploitants agricoles des stratégies et des recommandations concrètes pour augmenter, préserver et mesurer la teneur en humus, notamment par des pratiques culturales, la rotation des cultures, l’utilisation d’engrais organiques et la réduction du travail du sol, dans une optique de durabilité et de résilience face au changement climatique. Son audience principale comprend les agriculteurs, conseillers en gestion des sols, chercheurs, et acteurs impliqués dans l’agriculture biologique et la protection des ressources naturelles.

Résumé

Introduction et contexte

Ce document technique met en lumière l'importance de l'humus dans la fertilité du sol, ses fonctions clés, son impact sur la résilience des cultures face aux conditions climatiques extrêmes et l'état actuel de sa teneur dans les sols suisses, ainsi que les efforts de gestion et d'amélioration.

Qu’est-ce que l’humus?

L’humus est une matière organique morte, issue d’un mélange hétérogène de biomasses végétales, animales et microbiennes, transformée par les micro-organismes du sol. Il influence la couleur et la structure du sol, principalement dans la couche supérieure, et sert de source de nutriments, agent structurant et habitat pour une biodiversité du sol.

Importance de l’humus pour le sol

L’humus agit comme un agent de structuration en formant des agrégats stables, améliorant l’aération, la capacité d'infiltration de l'eau, la résistance à l’érosion, ainsi que la croissance racinaire. Il constitue également un réservoir majeur de nutriments, en particulier d’azote et de phosphore, et augmente la capacité d’échange cationique, protégeant contre le lessivage.

Teneur idéale en humus et facteurs influents

La teneur idéale dépend du rapport humus/argile; elle varie selon la texture du sol. Les sols sableux ont une capacité limitée, tandis que les sols argileux en contiennent généralement plus. La gestion doit tenir compte du site, du climat, de la rotation des cultures, du travail du sol, et de l’utilisation d’engrais ou de résidus végétaux.

Potentiel de séquestration de carbone et changement climatique

L’humus, contenant en moyenne 50 % de carbone, constitue un important puits de carbone. Améliorer la teneur en humus peut aider à atténuer le changement climatique en réduisant le CO2 atmosphérique, conformément à l’initiative «4 pour 1000». Toutefois, les facteurs contextuels tels que le climat et la gestion influencent la capacité de stockage du carbone.

Facteurs internes et externes influençant la gestion de l’humus

Les caractéristiques du site (type de sol, climat, topographie) et les pratiques agricoles (rotation, travail du sol, fertilisation, biodiversité du couvert végétal) déterminent la dynamique de l’humus. La gestion efficace exige de connaître ces facteurs pour ajuster les pratiques culturales en conséquence.

Stratégies pour augmenter et maintenir l’humus

Les stratégies incluent la rotation diversifiée, l’intégration de cultures productrices ou consommatrices d’humus, la couverture continue du sol avec des cultures dérobées et des engrais verts, la réduction du travail intensif, et l’utilisation de compost, fumier, et autres amendements. La planification doit être adaptée à chaque exploitation, prenant en compte ses spécificités.

Mesure et suivi de la teneur en humus

La teneur en humus est mesurée indirectement via la teneur en carbone organique, par combustion ou analyses chimiques, puis multipliée par un facteur pour obtenir le pourcentage d’humus. L’analyse doit respecter des principes de rigueur pour suivre l’évolution et évaluer les actions d’amélioration à long terme.

Exemples pratiques tirés d’exploitations agricoles

Des agriculteurs témoignent de méthodes adaptatives telles que l’utilisation de cultures dérobées, de compost, et de techniques de travail du sol moins invasives. Ces expériences illustrent que la gestion de l’humus est un processus d’apprentissage continu, lié aux conditions spécifiques de chaque ferme.

Planification d’une stratégie de régénération de l’humus

Une démarche comprend l’évaluation initiale avec outils comme humusbilanz.ch, l’identification des possibilités d’amélioration selon la structure du sol et la rotation, puis la mise en œuvre graduelle des mesures. Un suivi régulier permet d’ajuster la gestion en fonction des résultats observés.

Recommandations et bonnes pratiques

Il est conseillé de maintenir une couverture permanente, de diversifier la rotation, d’optimiser le travail du sol, d’utiliser des amendements organiques appropriés, de documenter l’évolution, et d’échanger avec d’autres agriculteurs pour optimiser la gestion durable de l’humus.

Points clés

L’humus est essentiel pour la fertilité du sol et ses fonctions écologiques
Il fournit des nutriments, améliore la structure, augmente la rétention d’eau, protège contre l’érosion et favorise la biodiversité microbienne dans le sol.
Une gestion adaptée de l’humus peut significativement améliorer la résilience des cultures face au changement climatique
Le maintien de teneurs élevées en humus contribue à atténuer les effets des sécheresses et des précipitations intenses, tout en étant un levier pour la séquestration du carbone.
La teneur en humus idéale dépend du rapport humus/argile, avec une évaluation relative à la composition du sol
Les sols sableux nécessitent moins d’humus, tandis que ceux riches en argile demandent plus pour former une structure stable; le rapport humus/argile se situe entre 12 et 24 % pour une bonne santé du sol.
Les pratiques culturales jouent un rôle clé dans la formation et la conservation de l’humus
Rotation diversifiée, réduction du travail du sol, cultures dérobées, engrais verts, et couverture végétale continue sont essentiels pour limiter la dégradation et favoriser la formation d’humus.
Les analyses de carbone organique via combustion à haute température sont la méthode standard pour mesurer la teneur en humus
La teneur en humus est calculée à partir du carbone organique multiplié par un facteur, permettant une estimation fiable de la vitalité du sol en matière organique.
Les exploitations peuvent utiliser des outils en ligne comme humusbilanz.ch ou des tests rapides pour surveiller leur bilan humique
Ces ressources facilitent l’évaluation des apports, des pertes, et le suivi des changements dans la gestion de l’humus sur le long terme.
Une approche intégrée et graduelle est recommandée pour la mise en œuvre de stratégies de régénération de l’humus
L’expérimentation progressive, l’observation continue et la documentation permettent d’adapter les pratiques aux conditions spécifiques de chaque exploitation pour des résultats durables.

Sources