Des paysages anthropisés générateurs de biodiversité - Paysage in Marciac
Paysage in Marciac 2020
Comme tous les dimanches, un sort une vidéo de Paysage in Marciac édition 2020
Aujourd’hui Eric Lenoir nous parle d'action commune dans le but de crée de la biodiversité par le biais Des paysages anthropisés!
Bon visionnage !
Annexes
Transcriptions
Transcriptions
voilà bonjour a tous moi je suis
paysagiste à la base enfin d'un point de
vue professionnel parce que c'est un peu
difficile de se définir aujourd'hui
seulement en tant que professionnel je
crois qu'ici tout le monde a un métier
et tout le monde a une vie qui sont pas
forcément la même chose ça aussi ça fait
partie de la biodiversité dans dans mon
approche en fait je suis rentré d'une
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certaine manière en conflit avec les
atavismes avec tout ce qui a fait que
les humains ont fait du pays ce que
qu'on en connaît aujourd'hui qui certes
certainement nous a servi à quelque
chose comme s'était dit tout à l'heure
mais qui a aussi causé pas mal de dégâts
qu'on peut constater chaque jour au
quotidien
je viens de citer hlm j'ai grandi là
entre quatre blocs de béton habiter un
rez-de-chaussée
autant vous dire que la biodiversité
c'était un tout petit peu limité mais
parce que contrairement à la plupart de
mes potes
moi j'avais la chance de pouvoir partir
en vacances dans un endroit hyper
sauvage et j'ai pu constater que entre
ce qu'on m'offrait et ce qui existait
alors savoir la campagne du morvan donc
des forêts des massifs du granit des
rivières partout dans un parc naturel en
plus c'était inconcevable qu'on puisse
lier dans un endroit aussi moche aussi
pauvres que ceux où je grandissais donc
sage et remet gentiment ça a pris le
temps j'ai fait mon école d'horticulture
mois d'école de critiques culture du
paysage l'école du breuil à paris
où on m'a appris à faire des jardins
bien bien propret avec des jolies et des
jolis gazon des jolies rocaille et je
les fais que j'étais con comme tout le
monde
sans chercher à comprendre pourquoi est
ce que je le faisais j'avais envie de
créer et je me disait toujours je vais
faire un endroit jolie où les gens se
sentiront bien où il y aura quand même
des oiseaux des des abeilles et tout ce
qu'on veut enfin et puis plus est allé
plus j'ai constaté l'absurdité de la
façon dont on le faisait et que
justement les mêmes atavisme qui avait
fait que j'avais grandi dans un endroit
moche faisait m'avait touché et que
j'allais reproduire la même chose comme
tout le monde parce qu'on a pensé de
façon supérieure l'humain va gérer
l'endroit où ils vivent à faire un truc
super ça va être beau ça va correspondre
à ses besoins plus ça allait plus je me
suis radicalisé par rapport à cette
approche
j'ai cessé les entretiens très très vite
j'ai de toute façon vu un parcours qui
n'a pas consisté qu'à faire des jardins
et aujourd'hui j'en suis allé c'est
vraiment la nature faire le plus qu'elle
peut dans l'endroit que j'habite j'en
suis à redéfinir l'idée de jardin alors
on en reparlera cet après-midi de 70 des
jardins mais je vais commencer à en
parler maintenant
il y avait pas mal de définition du
jardin est la mienne aujourd'hui c'est
de dire que c'est un territoire qu'on a
en gestion et auquel on confère des
fonctions qui sont celles qu'on souhaite
et ça ça change beaucoup de choses parce
qu'on avait jusque là plutôt tendance à
transformer un endroit pour qu'il
corresponde un espèce d'idéal souvent
très très très tout simplement
imaginaire on met des rosiers parce
qu'on met des rosiers c'est beau les
rosiers y avait des rosiers dans les
jardins on met une heure parce qu'il
faut une heure pour se couper du voisin
mais on a fait ça au fil du temps pour
des raisons complètement différente
quand on mettait des haies pour se
protéger des courants d'air pour se
protéger des invasions pour se protéger
des du gibier
ou pour garder tout simplement son
bétail à proximité de soi c'est pas du
tout ça qu'on fait aujourd'hui quand on
plante des thuyas autour de chez soi
j'espère que personne ici le fait donc
pardon donc tout ça en fait pour pouvoir
en arriver à une démarche est
complètement différente qui au lieu de
dire je vais faire de la nature ce qui
m'arrange qu'elle soit c'est à dire je
mets tout à plat et je fais comme ça me
plaît
là où aujourd'hui j'en suis à me dire je
vois tout ce qui lie à tout ce qui
fonctionne tout ce qui existe ici et je
vois comment je peux m'y intégrer avec
mes besoins
comment je fais remplir la fonction que
je souhaite à cet endroit en essayant de
voir en ce qui me concerne pour que
cette fonction soit la moins impactante
sur l'écosystème les écosystèmes qui
sont déjà en place voilà ma démarche
aujourd'hui consistance à l'est des
choses auxquelles je me heurte sont
toujours d'ordre atavique
ce n'est pas des problèmes techniques ce
ne sont pas des problèmes de de réussir
à faire revenir une biodiversité se sont
pas les problèmes de faire pousser des
plantes dans ces conditions là ce sont
les problèmes demeurent t à des gens qui
ne veulent pas ça parce qu'ils sont
convaincus que ce qu'ils font est mieux
tout simplement on continue de créer des
jardins d'une façon qui consiste à
reproduire un imaginaire collectif
et quand moi je me bagarre au quotidien
et plein de manières différentes je suis
ultra présent sur les réseaux sociaux ce
qui me permet d'avoir des discussions
avec plein de gens qui n'ont pas
forcément ce que je rencontrerai dans la
vraie vie et notamment pas ceux avec
lesquels je serais d'accord pour
chercher des argumentaires pour essayer
de faire comprendre aux gens que c'est
très très très très important de savoir
pourquoi on fait les choses et à partir
du moment où on en reparle à et de
comprendre les conséquences de chacun de
ses actes on repense aux jardins
totalement différemment
donc je suis jardinier je suis pas
scientifique je suis pas un intellectuel
plus que ça mais le regard pragmatique
mama a mené à ça en partant du constat
qu'il y avait plein d'endroits moche
plein d'endroits beau et que les
endroits beau c'était pas ce qu on avait
travaillé je suis parti du principe
était un juste milieu à trouver