Concevoir son projet agroforestier intraparcellaire
Avant toutes choses, il est important de rappeler que la mise en place d’un projet agroforestier est un investissement à l’échelle de l’exploitation et qu’il doit être parfaitement raisonné et intégré afin de garantir l’efficience des dépenses et in fine la viabilité du système.
Les éléments clés à prendre en compte pour réussir son projet agroforestier
Définition et priorisation des objectifs
L’identification des objectifs est importante pour choisir le type de système agroforestier à mettre en œuvre et ses caractéristiques techniques.
Prise en compte des enjeux du territoire et problématique de l’exploitation
Un système agroforestier doit être intégré au territoire et à l’exploitation et répondre pleinement au fonctionnement de l’exploitation et besoin de l’exploitant.
Etude technico-économique
- Prise en compte des conditions pédoclimatiques (lecture de sol et analyse pour bien définir les conditions de stations à l’échelle de la parcelle).
- Prise en compte des infrastructures de réseau (réseau électrique, canalisation de gaz).
- Prise en compte de la réglementation et des zonages environnementaux (réglementation locale, régionale, nationale, européenne, PAC…).
- Prise en compte du matériel et compétences disponible pour la mise en place et la gestion du système agroforestier (ressources matérielles aujourd’hui et à venir, connaissance pour gérer un système avec des arbres…).
Définition du système agroforestier à mettre en œuvre
- Choix du modèle agroforestier pertinent répondant aux objectifs de l’exploitation et aux enjeux du territoire (agroforesterie intraparcellaire, haie… et forme des éléments… + localisation et orientation sur la parcelle).
- Sélection des essences adaptées au changement climatique (il est impératif d’anticiper les effets du changement climatique et au risque parasitaire).
- Définition du système : densité et écartement des plants :
- Densité.
- Distance inter-ligne (entre les lignes d’arbres).
- Distance inter-arbre (sur la ligne d’arbres).
- Largeur des tournières.
- Distance de sécurité par rapport aux infrastructures de réseau (servitudes de visibilité par rapport aux routes, croisement, distance par rapport aux lignes électriques…).
- Mise en place et gestion du linéaire sous-arboré (bande enherbée au pied des arbres ou de la haie).
- Choix du paillage et des protections.
- Préparation du chantier et plantation :
- Piquetage (localisation des futures lignes d’arbres ou de haies).
- Sous solage.
- Préparation du sol de surface (affaiblir le stock semencier de graines d’adventices et affiner la terre pour permettre une meilleure reprise des jeunes plants).
- Semis de la bande enherbée.
- Plantation.
- Pose des protections.
- Pose du paillage.
Aspect financier et règlementaire
- Coût du projet et demande d’aide éventuelle.
- Vérifier la compatibilité avec les diverses réglementations.
Gestion durable du système agroforestier une fois implanté
- Gestion post-plantation (entretien des protections, regarni du paillage et taille de formation des arbres et arbustes).
- Gestion à moyen et long terme (taille de formation, entretien des végétaux puis coupe ou recépage le cas échéant).
Les principales erreurs à éviter pour réussir son projet agroforestier
- Se précipiter à planter.
- Se lancer sans être accompagné par un expert ou conseiller agroforestier, ou a minima obtenir une validation technique de son projet.
- Ne pas informer son propriétaire en cas de fermage.
- Ne pas préparer correctement les sols.
- Choisir des plants sans origine génétique certifiée.
- Ne pas protéger les jeunes arbres.
- Ne pas pailler les jeunes arbres et arbustes.
- Ne pas s’occuper des arbres durant les 5 premières années a minima.
- Planter des essences de mauvaise qualité et/ou non adaptées à la station et au changement climatique.
- Laisser les plants (et les racines) à l’air libre et au soleil entre la réception des plants (ou la récupération des plants) et la plantation.
- Ne pas anticiper sa demande de subvention suffisamment en amont du projet.
Sources
Document rédigé avec l'aimable participation de Christophe SOTTEAU - AGROECO Expert - Expert-conseil indépendant en AgroforesterieS et agroécologie.