Biofumigation
La biofumigation est une technique agricole qui consiste à incorporer dans le sol certaines plantes cultivées, principalement des crucifères comme la moutarde, afin de lutter contre divers organismes nuisibles tels que les nématodes, les maladies du sol et les graines de mauvaises herbes[1][2]. Cette méthode s’inscrit dans une démarche de gestion intégrée des cultures et offre une alternative écologique aux fumigants chimiques.
Voir aussi l'article sur l'allélopathie.
Principe
Le principe de la biofumigation repose sur la libération de composés organiques volatils (COV) lors de la décomposition des plantes incorporées au sol. Ces COV, principalement des isothiocyanates issus de la dégradation des glucosinolates présents dans les crucifères, ont des propriétés biocides[2][3].
Mise en œuvre
La mise en œuvre de la biofumigation comprend plusieurs étapes clés :
- Choix de la plante biofumigante : sélection d’espèces riches en glucosinolates, comme la moutarde.
- Culture : semis et fertilisation adéquate, notamment en azote et en soufre.
- Broyage : la plante est finement broyée au stade de floraison.
- Incorporation : les résidus sont immédiatement incorporés dans la couche arable.
- Scellement du sol : par compactage ou utilisation d’un paillis plastique pour retenir les gaz.
- Irrigation : maintien d’une humidité suffisante pour favoriser la décomposition[1][4].
Avantages
La biofumigation présente plusieurs avantages :
- Réduction de la pression des maladies et ravageurs du sol
- Amélioration de la structure et de la fertilité du sol
- Stimulation de l’activité microbienne bénéfique
- Alternative aux pesticides chimiques
- Contribution à la transition agroécologique[1][2]
Limites et considérations
Malgré ses bénéfices, la biofumigation comporte certaines limites :
- Nécessité d’une mise en œuvre précise pour garantir l’efficacité
- Besoin d’une période d’interculture suffisante
- Possible impact sur la culture suivante si l’incorporation est trop récente
- Efficacité variable selon les conditions et les pathogènes ciblés[1][4]
Applications
La biofumigation est utilisée dans diverses cultures, notamment :
- Maraîchage : carottes, pommes de terre
- Grandes cultures : céréales, légumineuses
- Arboriculture et viticulture[1][5]
En conclusion, la biofumigation représente une technique prometteuse pour une agriculture plus durable, s’intégrant dans une approche globale de gestion des cultures. Son adoption croissante témoigne de l’intérêt des agriculteurs pour des méthodes alternatives de protection des plantes, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour optimiser son efficacité dans différents contextes agricoles.
Références
- Biofumigation : Dictionnaire d’agroécologie
- Biofumigation - Agrobonsens
- https://www2.gnb.ca/content/dam/gnb/Departments/10/pdf/Agriculture/MoutardeCultiveeBiofumigation.pdf
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 Biofumigation - Agrobonsens
- ↑ 2,0 2,1 et 2,2 Biofumigation : Dictionnaire d’agroécologie
- ↑ Biofumigation : principe et application
- ↑ 4,0 et 4,1 https://www2.gnb.ca/content/dam/gnb/Departments/10/pdf/Agriculture/MoutardeCultiveeBiofumigation.pdf
- ↑ Lutte contre les maladies du sol : les couverts et la biofumigation à l'étude