Le Ray-grass d'Italie - adventice- Levée de dormance et bio-indication

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Plantule de ray-grass
Ravageur

Le Ray-grass d'Italie - Lolium multiflorum - Levée de dormance et bio-indication

Le Cycle de vie

Cycle de vie du ray-grass.jpg


Le ray-grass est capable de germer tout au long de l’année comme l’on voit sur le calendrier ci-dessus mais les quantités ne sont pas réparties de manière uniforme. Les périodes de floraison et maturation sont plus restreintes et se concentrent sur la partie estivale.[1]

Répartition de la germination dans le temps :

On remarque que 70% des individus germent d'octobre à décembre avec un pic clair en octobre et seulement 30% durant la période printanière. Les anciennes références bibliographiques font état de 94% de levée automnale pour seulement 6% au printemps.

Remarque : On observe depuis quelques années un décalage et un échelonnage des levées de plus en plus tard en saison. Ce phénomène est notamment dû à la pression de sélection exercée par les herbicides racinaires qui favorise la germination des graines après la fin de rémanence des produits. Le changement climatique et l'hiver de plus en plus doux joue en faveur des populations printanières de ray-grass.

Caractéristiques de la semence :

La profondeur optimale de levée du ray-grass se situe entre 1 et 2 cm, la profondeur maximale atteignant 5 à 6 cm. Les levées sont plutôt échelonnées. Le TAD (taux annuel de décroissance, c’est-à-dire la quantité de graines ne pouvant plus germer au bout d’un an) est assez élevé, 60-75% au maximum. Ainsi, en un an 60 graines sur 100 ne peuvent plus germer. S’il n’y a pas d’intervention au niveau du sol, les graines de ray-grass disparaîtraient en théorie au bout de 3 à 5 ans (d’où un labour conseillé tous les 4-5 ans).

La levée de dormance des graines

La température durant la période de maturation des graines (juillet-novembre) est le principal facteur influençant la dormance des futures semences. Des températures plus élevées pendant la maturation des graines conduisent à une dormance réduite.


En détail : [3]

  • Dans les essais, les plantes cultivées en laboratoire à des températures chaudes pendant le développement des graines ont produit des semences avec une germination plus élevée à maturité et après 5 mois de post-maturation que les graines qui se sont développées à des températures plus fraîches.
  • L’optimum de germination se situe autour de 20°C.
  • Une température de maturation chaude réduit le nombre et la taille des graines produites, ce qui suggère un impact plus large de la température sur le développement des graines.
  • Une température de post-maturation de 40°C est optimale pour la levée de dormance, entraînant une germination maximale plus élevée que des températures plus basses ou plus élevées. Des températures de post-maturation supérieures à 50°C ont réduit la germination, ce qui pourrait indiquer un effet délétère sur les graines.


L'effet du taux d'humidité sur la levée de dormance du ray-grass annuel est moins évident que celui de la température.

Le stress hydrique pendant le développement des graines n'a pas eu d'effet significatif sur la dormance des graines à maturité.

Cependant, un effet du stress hydrique est apparu lorsqu’il est combiné à des températures basses. Dans ces conditions, les  graines ont perdu leur dormance plus rapidement que les plantes arrosées. Cela suggère une interaction complexe entre température et humidité.

En résumé, aucune corrélation claire n'a été trouvée entre les précipitations pendant la période de développement des graines et le taux de levée de dormance. Mais on ne peut pas exclure un lien possible entre une faible humidité pendant le développement des graines et une réduction de la dormance du ray-grass annuel.

Le Ray-Grass, une adventice bio-indicatrice ?

Comme on peut le voir sur la carte ci-dessous, le ray-grass est présent sur une grande partie du territoire métropolitain et infeste les parcelles de grandes cultures à des niveaux différents selon les régions. Par conséquent la prise en considération de sa présence ou de son absence sur une parcelle à un pouvoir indicateur faible que l’on ne prend généralement pas en compte.[5]


Les Ray Grass, une espèce nitrophile.


Des travaux scientifiques démontrent que plus une espèce est nitrophile (selon Ellenberg), plus son potentiel de croissance aérienne est élevé et plus sa croissance dépend de la disponibilité en azote.

L’indice  ELLENBERG-N permet de classer les espèces selon leur affinité avec l’azote sur une échelle allant de 1 à 9, classant les espèces nitrophiles entre 7 et 9 et les espèces oligotrophes entre 1 et 3.

Le ray-grass a un indice de 8, c’est donc une plante nitrophile qui possède une forte capacité à prélever l’azote en situation de forte disponibilité permettant une expansion rapide de sa surface foliaire. Cela entraîne une forte interception de lumière, donc une forte capacité de photosynthèse ainsi qu’une meilleure capacité d’ombrage des plantes voisines.

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